Outre les dépenses liées à la gestion des sélections, le gouvernement camerounais a eu pour coutume de subventionner à hauteur de 910 millions le football professionnel.
L’organisation et le fonctionnement des sélections nationales au Cameroun sont régis par un décret présidentiel signé le 26 septembre 2014. Le document avait été publié par le chef de l’Etat après la débâcle des Lions Indomptables à la Coupe du monde Brésil 2014 et les incompréhensions autour de la répartition des rôles entre le ministère des Sports et la Fédération. Le nouveau texte définit les attributions et les prérogatives de la Fécafoot et sa tutelle. Il dispose par exemple que : « La gestion administrative, sportive et technique des sélections nationales de football relève de la compétence de la Fédération camerounaise de football ».
La LFPC et les clubs subventionnés
Bien qu’il ait concédé à la Fécafoot la gestion du football, le gouvernement reste incontournable sur deux aspects : l’apport de fonds et la construction des infrastructures. L’Etat finance les sélections nationales : stages, billets d’avion, hébergement et restauration, frais de visa et soins médicaux, primes destinées aux joueurs et encadreurs. Le gouvernement paie aussi les salaires de l’entraîneur principal, des entraîneurs adjoints et des membres de l’équipe médicale de la sélection fanion. Quand la Fécafoot elle, s’occupe des primes liées aux recettes de sponsoring.
L’État est aussi présent dans le financement du football professionnel national. Depuis 2011, date de sa création, la Ligue de Football Professionnel du Cameroun (LFPC) a régulièrement reçu environ 910 millions de francs CFA chaque année. Soit 350 millions destinés à son fonctionnement et 560 millions en guise de subvention pour le paiement d’une partie des salaires des joueurs et encadreurs des clubs. « En fixant ces deux subventions au moment de la création de la Ligue, l’Etat espérait contribuer à une mise en place rapide des championnats professionnels. Ces subventions étaient censées prendre fin en 2014. Mais compte tenu du fait que les championnats tardent à se professionnaliser, l’Etat continue de verser ces sommes à la Ligue », décrypte un fonctionnaire du ministère des Sports. Mais depuis la dissolution de ladite Ligue, l’Etat ne verse plus que 560 millions de F CFA à la Fécafoot qui, il y a deux ans, a décidé de retirer à la LFPC ses compétences et de créer un organe transitoire en charge de l’organisation des championnats professionnels depuis fin 2020. Un Conseil transitoire dirigé par le Général Pierre Semengue.