Sortis de l’enceinte du stade où ils ont vu s’acharner sur leur crâne des violents rayons de soleil du fait de l’absence d’une toiture, les spectateurs venus nombreux être témoins ce samedi 30 avril 2016, de la cérémonie de réception et de baptême de cette infrastructure sportive à Bafoussam, étaient loin de s’imaginer que cette peine était infime par rapport à ce qui était à venir.
Au coup de sifflet final du match d’exhibition opposant les Lions U20 au Racing Fc de Bafoussam, chacun a aussitôt pris la porte de sortie. Et au bout de quelques minutes, il était devenu difficile de se déplacer aisément, aussi bien pour les piétons que des automobilistes. Partir de l’intérieur pour l’extérieur du stade, il ne fallait pas moins de quarante minutes pour les automobilistes, pour un trajet d’à peine un kilomètre. A l’extérieur, sur l’axe Bafoussam-Foumban, c’était une autre paire de manche. Là-bas, c’était quasi impossible pour les personnes lambda de faire le moindre pas. Car elles étaient bloquées par les forces du maintien de l’ordre qui s’attelaient prioritairement à extirper le ministre des Sports et de l’éducation physique, les autres membres du gouvernement, ainsi que les autorités administratives, du pétrin. Et comme un malheur ne vient jamais seul, la pluie qui était crainte comme la peste allait tomber. Autour de 19 heures, lorsque les spectateurs désespérés attendaient que finissent les bouchons, une pluie va ex abrupto déclencher. Les plus athlétiques parviendront alors se trouver un abri dans quelques cases avoisinantes du stade. Impuissants, les autres vont se laisser arroser jusqu’à la fin de la pluie.
Le piège de certaines élites ?
Pour certainement permettre aux populations de la région de l’Ouest en général et celle de la ville de Bafoussam en particulier, de faire foule au stade où le couple présidentiel était glorifié à travers de géantes effigies de Paul Biya et son épouse à différents angle, certaines élites politiques locale à l’instar du ministre secrétaire général adjoint des services du premier ministre, Pascal Nguihé Kanté, ont réquisitionné des bus pour transporter gratuitement les personnes désireuses se rendre à Kouékong. Après avoir fait plusieurs navettes avant la cérémonie, ces bus vont disparaître. L’on ignore si leur contrat avec « ces bienfaiteurs » consistait seulement à conduire les populations au stade. Puisqu’au retour, chacun s’est vu contraint à se débrouiller. Entassés dans les malles arrière, sur des portes bagages de voitures, ou bien surchargés jusqu’à quatre sur une moto, ces spectateurs, faisaient fi de tous les dangers auxquels ils s’exposaient. L’essentiel renseignaient-ils, étaient de retrouver leur domicile. Jusqu’à minuit il y en avait qui restait toujours coincé à Kouékong. Après cette journée périlleuse, nombreux sont ceux qui ont juré ne plus remettre les pieds dans le désormais stade omnisport de Bafoussam tant que la voie de contournement n’est pas construite.
Gaël Tadj, de retour de Kouékong