Après le débrayage observé mardi dernier, les 178 ouvriers de la société International logistic solution (Ils), chargés de réaliser les gradins et les vestiaires de cette infrastructure qui va abriter la Can féminine en novembre prochain, ont repris le travail, suite à une concertation tripartite entre les ministres des Sports, des marchés publics et des émissaires de la Présidence de la République.
Silence, ici on travaille ! Munis de pelles et de truelles, des hommes en casques et chasubles, visibles derrière la clôture de fortune du chantier font des va-et-vient. Au bas des escaliers devant abriter les sièges, ils font vibrer la bétonnière. Sur la pelouse, un groupe de techniciens du génie civil, courbés, s’attèlent à régler certains détails avant le rembourrage des poteaux devant soutenir la clôture en béton armé du stade. A un jet de pierre, certains ouvriers se chargent de débarrasser le gazon de mauvaises herbes pendant que d’autres creusent les abords de la pelouse. « On n’a pas le temps. Faites vite les gars », argue un jeune homme qui tient en mains, des feuilles de papier format sur lesquels sont couchés des croquis et des chiffres à n’en plus finir. C’est visiblement le contremaître qu’on appelle trivialement le chef chantier. Le travail a donc repris au stade annexe N°2 de Yaoundé, comme on peut le remarquer à travers le sérieux et l’entrain avec lesquels les hommes et femmes chargés de réaliser les gradins et les vestiaires de cette infrastructure.
L’argent des ouvriers à la Présidence
Que s’est-il donc passé pour que ces derniers se rétractent et décident de reprendre du service après le mouvement d’humeur qu’ils ont observé mardi dernier ? « C’est suite à une réunion qui a eu lieu entre les responsables du ministère des Marchés publics, le ministère des Sports et de la présidence de la République. Il y a eu comme résolutions d’être payé dans les 48 heures », dixit Benoit Atangana, chargé de l’administration de l’entreprise ISL au reporter de Camfoot. Ce technicien explique que ce n’est qu’à l’issue de la concertation avec des responsables de ces trois départements ministériels, qu’ils sont revenus à des meilleurs sentiments. Anicet Ebassa, le porte parole de ces désormais ex grévistes souligne au passage qu’ils n’ont pas renoncé à leurs droits, mais attendent que soit démêler l’écheveau comme l’a promis un émissaire de la Présidence de la République dont ils ont reçu la visite au soir de la grève. : « Nous avons eu la version du représentant de la présidence de la République qui nous a demandé de reprendre le travail, et nous a assuré que nos salaires seront versés d’ici les 48heures, donc aujourd’hui nous nous remettons au travail et attendons que les promesses soient tenues ». Or, dans le camp des administrateurs de l’entreprise ISL, on pointe le doigt accusateur sur les autorités en charge de financer le projet.
Péril sur la Can 2016 ( ?)
A les croire, le processus de décompte trainait, au niveau des ministères, « il y a tout un décompte qui suit une procédure avant que l’argent ne soit débloqué. Donc, le décompte n’était pas encore arrivé à la présidence. Voilà l’origine du problème. Mais ils ont ordonné que celui-ci leur soit transmis le plus rapidement possible, non sans promettre de résoudre ce problème en 48 heures. Ce n’est donc pas la faute du directeur de ISL », confie Benoit Atangana qui pense avoir convaincu son interlocuteur. Ce dernier reste toutefois dubitatif quant à la date de livraison de cette infrastructure retenu comme stade d’entraînement lors de la prochaine Can féminine que le Cameroun abrite du 19 novembre au 03 décembre prochain. « Le taux d’avancement des travaux est de 55%, si on n’avait pas perdu tout ce temps. On ne serait plus sur les gradins ». Toutefois, rassure-t-il, « au regard du rythme qui a repris, on va boucler les gradins avant dimanche. On va achever le chantier avant la fin du mois d’octobre si les fonds sont avancés régulièrement ».
Jeudi, une délégation conjointe du ministre délégué à la présidence de la République chargé de la Défense Joseph Beti Assomo, de l’administration territoriale, René Emmanuel Sadi, des Sports et de l’Education physique, Ismaël Bidoung Mkpatt, du secrétariat d’Etat à la défense, Jean Baptiste Bokam et du Délégué général à la sureté nationale Martin Mbarga Nguélé, s’est rendue aux chantiers du stade Ahmadou Ahidjo et de ses stades annexes, question de s’assurer des mesures sécuritaires. Rappelons que le chantier du stade annexe N°2 qui est à 60% du taux de réalisation, à moins de deux mois du coup d’envoi de la Coupe d’Afrique féminine, accuse déjà un grand retard sur la date butoir de livraison. Allons seulement !
Christou DOUBENA