L’état des lieux incite à entreprendre d’autres travaux. Construit en 1972, le stade Ahmadou Ahidjo ne répond plus actuellement aux normes internationales. Même pour les non initiés de l’architecture, un tour sur le plateau de Mfadena permet de réaliser que quelque chose doit être entrepris pour viabiliser cette structure qui a fait pendant des décennies la fierté des Camerounais.
Sans dresser une liste exhaustive des problèmes qui se posent depuis quelques temps dans ce stade, il y a lieu de signaler que contrairement à ce qui se passe ailleurs, le stade Ahmadou Ahidjo n’utilise pas des tourniquets qui limiteraient les transactions auxquelles s’adonnent à cœur joie les vendeurs de billets.
Notre descente sur les lieux hier nous a permis de nous rendre compte qu’en dehors du problème de pelouse qui se pose avec acuité, d’autres grands travaux mériteraient d’être entrepris. On peut citer entre autres la réfection de la piste d’athlétisme, l’agrandissement des vestiaires, la construction des toilettes et la réhabilitation des gradins. Concrètement, nous avons constaté que la piste d’athlétisme se dégrade et se détériore. Au niveau de celle-ci, il y a des fissures ainsi que des dénivellations du tartan. Quant aux vestiaires, leur exiguïté ne leur permet plus de jouer pleinement leur rôle.
Autre préoccupation, les virages populaires communément dénommés » Shaba » mériteraient de bénéficier de toilettes. Ce n’est pas de gaîté de cœur qu’on voit des spectateurs uriner dans des bouteilles et à n’importe quel point du stade pendant les rencontres. Selon des sources dignes de foi à la direction des stades, l’éternel problème de lumière continue à se poser. Au moment où M. Bella Eves René Louis, son actuel responsable prenait ses fonctions en avril 2000, les factures d’électricité s’élevaient à 32 millions de Fcfa. A ce jour, elles sont de 17 millions de Fcfa.
En outre, tous ceux qui sont allés regarder un match au stade Ahmadou Ahidjo ont vu qu’il n’y a plus de tableau électronique. Et cette situation perdure depuis des décennies. Enfin, les gradins du stade sont actuellement dépassés. Dans des structures modernes, il est impensable que des gradins n’aient pas de sièges. Last not but least, une récente expertise réalisée par le Labogenie et les Travaux publics a fait état de l’affaissement des gradins au niveau des tribunes A. Les travaux de restauration de l’aire de jeu ne sont certes pas sans importance mais à la fédération camerounaise de football où l’on indique qu’ils prendront fin dans deux mois, voire qu’ils dureront toute la phase aller du championnat de première division, son secrétaire général, Jean rené Atangana estime qu’il » faudrait envisager un deuxième petit stade pour d’autres compétitions. Le stade Ahmadou Ahidjo n’ouvrirait alors ses portes qu’aux compétitions de prestige. »
L’on se rappelle que depuis la construction de ce stade, son aire de jeu a déjà bénéficié de deux viabilisations. Lors de la première, on avait refait la pelouse et posé les drains à l’intérieur du stade. En 1998, après la coupe du monde, le ministre Joseph Owona alors ministre de la Jeunesse et des Sports, avait fait réaménager l’aire de jeu et construit un château d’eau. Tous ces aménagements, observe – t-on aujourd’hui, n’ont pas arrêté la dégradation de la structure.
Louis D. EDZIMBI