Le tirage au sort qui a eu lieu à Malabo mercredi 3 décembre 2014 fait entrer de pleins pieds les Lions Indomptables dans la préparation de la CAN 2015. C’est l’occasion pour moi de remonter le cours de l’histoire des Lions Indomptables et de partager avec vous mes meilleurs souvenirs des confrontations entre le Cameroun et ses adversaires du Groupe D, fruits de cette passion qui m’a amené à devenir historien des Lions Indomptables.
Le 28 février 1972 à Yaoundé (Match de poule CAN 72)
CAMEROUN – MALI : 1 – 1, But de Charles Léa Eyoum
Equipe : Mbengalack – Michel Kaham – Akono Jean Paul – Evou Boulon – Nlend Paul – Mvé Emmanuel – Ndongo Paul Gaston – Jean-Pierre Tokoto – Jean-Baptiste Ndoga – Léa Eyoum Charles et Yebga Maya Joseph.
Dans le cadre de la préparation de la CAN 1972, et pour l’inauguration des deux stades flambants neufs de Yaoundé et Douala, le Cameroun réalise des bonnes performances contre des grandes équipes qui lui ont servi de sparring-partners. A Yaoundé, il a fait match nul contre Valenciennes et la prestigieuse équipe du Vasco de Gamma, avant de battre 2-1 Botafogo conduit à cette époque par un certain Jairzinho. A Douala, lors de l’inauguration du Stade de la Réunification, le Cameroun bat le Nigéria, et pour couronner le tout, atomise le Congo par 7 buts à 0 au Stade militaire de Yaoundé. On comprend pourquoi plus tard la défaite 0-1 contre ce pays en demi-finale fera aussi mal. La 8e CAN peut alors commencer. Le premier tour est une formalité pour le Cameroun qui bat le Kenya 2-1 avec des buts de Ndoga et Ndongo, le Togo 2-0 avec des réalisations de Yebga Maya et Emmanuel Mvé, avant de faire match nul 1-1 (but de Léa Eyoum Charles) contre la Mali de Baka Touré, le père de l’ex international français José TOURE.
Jeudi 7 février 2002 : (Demi-finale CAN 2002)
CAMEROUN-MALI: 3 – 0, Buts : Cameroun : Olembe (34, 45), Foé (84)
Equipe : Boukar Alioum; Bill Tchato, Pierre Wome, Rigobert Song, Raymond Kalla, Njitap Geremi, Lauren Etame Mayer, Marc-Vivien Foe, Salomon Olembe, Samuel Eto’o, Pius Ndiefi.
Jeudi 7 février 2002, moins de deux heures avant le match du Mali contre le Cameroun. Le stade du 26 mars de Bamako est noir de monde, on compte plus de 50 000 personnes. L’ambiance est surchauffée. L’entraîneur allemand Winfried Schaefer et l’ex-gardien du Cameroun Thomas Nkono sortent des vestiaires. Ils pénètrent sur la pelouse pour la reconnaissance. Une dizaine de policiers foncent sur eux, les entourent, le regard menaçant. Très rapidement, Thomas Nkono est immobilisé, menotté. Le coach allemand rouspète, et lève les bras au ciel. Il est impuissant. Un policier malien exhibe alors un objet, pour donner l’impression d’avoir trouvé l’arme du crime. Des milliers de spectateurs maliens hurlent. Evidemment, ils approuvent l’intervention de la police malienne. On craint le pire.
Face à l’armada camerounaise, le Mali n’existera jamais. Malgré une équipe composée de joueurs talentueux comme Adama COULIBALY, Fousseini DIAWARA, Mahamadou DIARRA, Seydou KEITA, Soumaïla COULIBALY, Mamadou BAGAYAKO et Bassala TOURE, les Lions Indomptables seront sans pitié, et la vengeance terrible. Face à l’adversité, comme ça a été le cas en 1981 à Kenitra, en 1984 à Abidjan, en 1988 à Casablanca, en 1989 à Tunis, en 1992 à Dakar ou en 2000 au Nigéria, les Lions ont un mental en acier qui leur permet de résister et de triompher où tous les visiteurs craqueraient. Sur deux terribles accélérations de Salomon Olembé, et un but de Marc-Vivien Foé, le Cameroun bat le Mali 3 -0 et file vers sa 4e victoire en CAN. La prestation a été tellement brillante que personne n’a remarqué l’absence de l’un des commandants en chef, Patrick Mboma blessé contre l’Egypte.
Claude KANA, consultant Camfoot
Auteur de « LA FABULEUSE HISTOIRE DES LIONS INDOMPTABLES, De Samuel Mbappé Léppé à Samuel Éto’o », paru aux Editions Teham, Paris 2014, 464 pages