C’est la première fois qu’il organise une conférence de presse. Mais en professionnel, il est déjà habitué à ce genre d’exercice. La voix posée, le timbre vocal moyen, réponse directe et franche, sans être longue ni laconique. Pendant environ soixante minutes, Somen A Tchoyi a répondu aux questions des journalistes le 23 décembre dernier au siège de l’Union sportive de Douala, son ancien club.
Sur les raisons de cette rencontre inédite jamais organisée par un ancien joueur de l’Union sportive de Douala (Usd), le joueur de Red Bull de Salzburg en Autriche indique que « si je suis reconnaissant à Pmuc Fc qui l’a formé, c’est à l’Usd que j’ai fais mes armes. C’est ce club qui m’a donné ma chance et m’a permis de dévoiler aux yeux du monde ». C’est d’ailleurs la raison pour laquelle dans l’après midi du mardi 23 décembre dernier, le Lion indomptable a organisé et livré un match amical entre Pmuc et Usd au stade Asecna de Douala.
A propos de son départ du Cameroun depuis 2005, Somen A Tchoyi alias « Verone » raconte : « Après des tests infructueux dans les clubs étrangers, j’ai séduit le club français Châteauroux qui voulait absolument me recruter. Mais les français ne sont pas arrivés à une entente avec les dirigeants de l’Usd. C’est la raison pour laquelle j’ai déposé mes valises en Norvège ». Dans ce pays nordique de l’Europe, « Verone » joue dès 2005 avec Odd et ensuite avec Stabek. C’est ainsi qu’il arrive en 2007 en Autriche où il joue au Red Bull de Salzburg.
Sur le bilan qu’il fait après cette trêve hivernale, Somen A Tchoyi pense qu’il « est positif surtout que nous sommes leaders provisoire du championnat d’Autriche et nous comptons finir champions pour les coupes européennes », indique le joueur au grand gabarit (1.92 pour 84 kg).
En ce qui concerne les Lions indomptables, le milieu offensif avoue que son intégration se passe plutôt bien. « Les gens disent qu’il y a des clans au sein des Lions indomptables. Moi, je n’ai rien vu. J’ai trouvé un capitaine très ouvert, j’ai rencontré des joueurs, des frères qui m’ont accueilli à bras ouvert et qui m’ont mis en confiance ». Voilà qui explique sa belle performance récemment au Cap Vert où non seulement il a ébloui les téléspectateurs camerounais et tout l’encadrement technique des Lions, mais en plus il a inscrit l’un des deux buts des Lions lors de cette phase éliminatoire pour la Can-Coupe du monde 2010.
Jouer en Espagne
A propos de la grosse rumeur ayant circulée sur son compte qui soutenait qu’il n’est arrivé au sein des Lions indomptable que parce qu’il faisait partie de l’écurie de Mike Pfister, l’agence de joueur du fils d’Otto Pfister, Somen A Tchoyi a tranché, sec : « Je ne connais pas Mike Pfister. Je suis arrivé au sein des Lions parce que le coach était venu me superviser en Autriche ». Dans ce cas, qui est l’agent qui s’occupe de sa carrière ? « Verone » confesse « ne pas à en avoir pour l’instant depuis que je me suis séparé de mon ancien agent, Alfred Boclou, un Ivoirien ». Quels rapports entretient-il avec Henri Douala, l’agent de joueur qui l’a emmené en Europe ? « Nos rapports sont bons. D’ailleurs, on s’était croisé au stage des Lions indomptables à Clairefontaine en France », soutient le milieu offensif que le coach allemand Otto Pfister a reconverti sur les côtés, sans doute à cause de la forte concurrence qui existe au milieu du terrain des Lions indomptables.
Agé aujourd’hui de 25 ans, Somen a Tchoyi (il n’a pas de prénom), qui dit se sentir au top de sa forme avoue avoir pour rêve de jouer en Espagne. « J’ai la fraicheur physique qu’il faut. Je me sens en confiance », confie le joueur dont le rêve va jusqu’à « une victoire à la finale à la coupe du monde 2010 avec les Lions indomptables en Afrique du Sud ».
Eric Roland Kongou, à Douala