Voodoo, l’agence de communication qui a organisé la conférence de presse de Samuel Eto’o Fils, le 13 août dernier à Douala, a perdu son pari. Elle qui proposait un entretien complètement décalé avec les hommes de médias, a été débordée.
A la place des questions sur les « choses extra professionnelles, sa fondation » qu’elle suggérait, son client, le capitaine des Lions Indomptables du Cameroun a eu droit a des préoccupations « sérieuses ». A l’instar de celles qui concernent son avenir professionnel immédiat.
Après un moment consacré à la présentation de ses œuvres sociales, Eto’o, soucieux d’améliorer ses rapports avec la presse, a évoqué son probable transfert en Russie. « Nous sommes encore en train de négocier. Rien ne dit que je vais partir. Rien ne dit que je vais rester », a déclaré le redoutable buteur avant de répondre aux questions en rapport avec la sélection nationale fanion de football.
Eto’o qui revenait du Gabon où il est allé lancer les activités de la branche locale de sa Fondation a une fois de plus reconnu « qu’il y a beaucoup de difficultés en équipe nationale depuis quelques mois ». Le natif du quartier populaire de New-Bell à Douala, souvent accusé de plusieurs maux, s’est dédouané : « Je ne mérite pas les coups que je prends. » Et d’indexer les autorités sportives au nombre desquelles la Fédération camerounaise de football (Fécafoot): « On a des dirigeants qui voient les choses d’une certaine façon. Nous, on prépare les matches le jour du match. Les éliminatoires du mondial 2014 vont commencer et nous, on ne les prépare pas encore », répond Eto’o Fils lorsqu’on lui demande s’il croit encore à la qualification des Lions Indomptables à la prochaine édition de la Coupe d’Afrique des Nations.
Puis, le joueur de l’Internazionale Milano reprend sa diatribe contre la Fécafoot : « Je ne sais pas pourquoi on m’a traduit au conseil de discipline », s’étonne-t-il. On n’est pas loin de penser que le secrétaire général Tombi à Roko est dans sa ligne de mire, lui qu’il prend comme exemple de personnes qu’il ne saurait dénoncer ou critiquer pour ne pas avoir à insulter son pays.
Le goleador des Lions, qui considère que certains rêvent de le voir mettre un terme à sa carrière internationale, jure de ne jamais claquer la porte de la sélection. Au sujet du brassard, source de tant de querelles dans la tanière, Eto’o a cette réaction : « Si vous voulez, récupérez le brassard. Sans lui, je marquais des buts. Depuis que je l’ai, je n’arrive pas à dormir. Le brassard n’est qu’une responsabilité », fait-il, un brin vindicatif.
Presque aussi vindicatif que lorsqu’il exige des excuses des confrères qui ont douté de sa bonne foi lorsqu’il a révélé qu’il ne touchait plus ses primes depuis un moment. « Les journaux qui m’ont traité de menteur doivent me présenter des excuses. Je les attends », martèle celui qui une heure plus tôt espérait que ses rapports avec la presse seraient désormais « toujours fluides ».
Pierre Arnaud Ntchapda