Interrogé ce jour en conférence de presse sur d’éventuelles pressions qu’il pourrait subir par ses employeurs dans la convocation des joueurs en sélection nationale, le technicien Belge nie tout en bloc. En homme transparent, il jure qu’il travaille les mains libres et assume tous ses choix.
Il aurait mis sa min au feu que cela arriverait. Il attendait certainement cette question avec impatience. Car, conscient qu’avec le vent de soupçons qui souffle dans la sélection nationale fanion en ces temps de convocation des joueurs pour des échéances cruciales, la presse qui l’a plusieurs fois accusé d’être de connivence avec certains membres de son staff et des responsables de la Fécafoot dans le marchandage de places, ne louperait pour rien au monde l’occasion de lui tirer les verres du nez. Et c’est arrivé ce matin. Alors qu’Hugo Broos s’est longuement expliqué sur le choix des 23 hommes retenus pour défendre les couleurs du Cameroun au mois de juin prochain en Coupe des Confédérations, la question relative à ses listes très souvent sujettes à polémiques, lui est posée.
Lui dont le mode opératoire dépasse de loin une simple politique de rajeunissement des effectifs, comme on a pu l’entendre à un moment ou un autre de la bouche même du sélectionneur qu’il est. « Hugo Broos est-il maître de ses listes ou subirait-il une quelconque influence de la part de ses employeurs que sont la Fédération camerounaise de football ou du ministère des Sports et de l’éducation physique (Minsep) », interroge un journaliste. Réponse de Broos : « Ecoutez, il n y’ a aucune influence sur les choix que je fais, les listes que je publie. Je suis entièrement responsable de mes décisions de convoquer un tel ou un tel autre. Je fais des choix que j’assume sans aucune pression. Et même s’il arrive qu’un jour, le président (Tombi à Roko Sidiki Ndlr) me propose un joueur, je vais démissionner. Il faut que vous le sachiez, c’est comme cela que je fonctionne ». De quoi provoquer quelques rires étouffés, des expressions de raillerie et des quolibets dans les rangs de la presse sportive qui pour la plupart, garde du Onze national, l’image d’un vaste comptoir dirigé par un sélectionneur enclin au business et qui subit des pressions de toutes parts.
Falsification de documents
On se rappelle qu’avant la publication de la liste des 30 présélectionnés il y’a une dizaine de jours, des informations faisant état de marchandage de places en sélection moyennant rémunération, de chantage et de falsification de documents ont polarisé l’actualité des Lions Indomptables déjà ébranlés par le Bruxellesgate qui a emporté des têtes. En réaction, la Fécafoot qu’on accusait de camoufler l’affaire, y est allé d’un communiqué dans lequel elle dénonçait des informations erronées et rappelait que le choix des joueurs est du seul ressort du sélectionneur. « Des informations erronées et des documents falsifiés, relatifs à la sélection des joueurs de la sélection nationale masculine A, sont en circulation. Cette situation nous amène à préciser que la sélection des joueurs d’une équipe nationale est de la compétence exclusive de l’entraîneur concerné, sur la base des seules performances sportives. Aucune contrepartie de quelque nature que ce soit, n’est sollicitée. La Fécafoot décline toute responsabilité sur les actes posés dans ce cadre par des individus véreux et invite les joueurs et leurs clubs à se rapprocher de la Fédération», avait écrit Laurence Fotso, Chef du département Communication et marketing à l’instance faîtière du foot camerounais.
Christou DOUBENA