S’il bat le Cameroun samedi 26 mars à Dakar, le Sénégal fera un pas supplémentaire vers le Gabon et la Guinée équatoriale, qui organiseront la CAN 2012. Mais les Lions Indomptables ne sont jamais aussi dangereux que lorsqu’ils sont présentés comme blessés.
En remportant avec la manière leurs deux premiers matches qualificatifs (4-2 en RDC, 7-0 face à l’Île Maurice), les Lions du Sénégal se sont rendus la vie beaucoup plus belle. Au contraire, les Camerounais, freinés par un match nul à Garoua contre la RDC (1-1) après une victoire à Maurice (3-1), se trouvent aujourd’hui face à leurs responsabilités.
Mais ce n’est pas tant la situation comptable des Camerounais que le projet de jeu incertain du sélectionneur Javier Clemente qui inquiète au Cameroun. L’opinion publique lui reproche de ne pas être assez présent au pays, de déjeuner en Espagne au lendemain d’un match plutôt que de faire un débriefing. Et aussi de ne pas bien connaître les joueurs.
Eto’o en forme
Pourtant, depuis qu’il a récupéré le poste laissé vacant par Paul Le Guen après une Coupe du monde désastreuse, Clemente est invaincu. Et si sa maîtrise (très) approximative du français et ses choix tactiques parfois surprenants alimentent les conversations et les pages de la presse camerounaise, l’Espagnol brandit son bilan pour mieux faire taire ses détracteurs.
« Lors du match amical gagné en Macédoine [1-0, le 9 février], j’ai vu une équipe plus apaisée, mieux organisée », explique l’ancien international camerounais Patrick Mboma. La forme de Samuel Eto’o, qui a enfin retrouvé à l’Inter Milan son efficacité barcelonaise, est aussi une bonne nouvelle. « Mais il ne faut pas croire que tout dépendra de lui à Dakar. Ce match au Sénégal me fait penser à celui de 2005, quand le Cameroun, qui n’allait pas bien, avait battu à Abidjan [3-2] une Côte d’Ivoire présentée comme irrésistible. »
Arguments offensifs
Le Sénégal, quart de finaliste de la Coupe du monde 2002 et désormais sorti de la valse des sélectionneurs, fait de la phase finale de la CAN 2012 un objectif prioritaire. « Ce sera notre premier gros test depuis qu’Amara Traoré a repris la sélection il y a un peu plus d’un an », admet le défenseur sénégalais Jacques Faty (Sochaux). « La qualification peut se jouer sur ce match, et on a des arguments à faire valoir. »
Notamment d’ordre offensif, puisque le Sénégal dispose, avec Mamadou Niang (Fenerbahçe, Turquie), Moussa Sow (Lille, France) et Papiss Cissé (Fribourg, Allemagne) de trois des meilleurs buteurs du Vieux Continent. « Nous sommes solides dans toutes les lignes, l’équipe connaît une bonne dynamique, mais je me méfie d’un lion camerounais blessé. Nous devons éviter de nous mettre trop de pression et de focaliser sur Eto’o », poursuit Faty. Le Sénégal version Traoré, « où tout est plus carré », ajoute Faty, s’éloigne de ses vieux démons.
Par Alexis Billebault