L’attaquant des Lions de la Teranga, Demba Ba, est le héros de la troisième journée des éliminatoires de la Can 2012. Un but dans les ultimes secondes a permis à son pays, non seulement de prendre une revanche méritée sur les Lions indomptables, qui les avaient privée du trophée de la Can 2002 au Mali, mais davantage d’accroître sa suprématie en tête du Groupe E, avec 9 points.
On savait que le Sénégal avait des atouts offensifs indéniables. On savait également que sa ligne d’attaque était particulièrement percutante, qu’elle avait réussi à inscrire onze (11) buts en deux rencontres, soit quatre (4) face à la République démocratique du Congo, à Lubumbashi, et sept (7) contre l’Ile Maurice. Javier Clemente Lazaro, le sélectionneur des Lions indomptables était donc prévenu. Le technicien espagnol avait même pensé à tout, sauf que le terrible Demba Ba, joueur de West Ham United football club en Angleterre, et auteur d’un doublé face à l’Ile Maurice, allait une nouvelle fois frapper, là où ça fait le plus mal.
En effet, dans les ultimes secondes de la rencontre comptant pour la troisième journée des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations Gabon – Guinée-équatoriale 2012, le Tunisien Saadallah Yors s’apprête à mettre un terme à la partie qui aura été très rythmée, très dense. Soudain, le N°10 des Lions de la Teranga, Issiar Dia embarque Benoît Angbwa sur la droite. Il sert son coéquipier N°9, Demba Ba, dans la surface de réparation. Crochet et frappe instantanée. Kameni est trop court. Il ne peut stopper le ballon qui arrache le gazon au passage. La liesse est totale, dans le camp sénégalais. Comme l’avaient prédis des spécialistes, ça s’est joué sur un détail.
Une fois de plus, c’est la gestion des derniers instants de la partie qui aura fait problème. Peut être aussi les choix du coach. On peut surtout regretter que certains joueurs frais comme Vincent Aboubakar et Mandjeck ou encore Choupo-Moting n’aient pas été lancés dans la bataille plus tôt.
Le but sénégalais a terrifié les 1500 supporters camerounais présents au stade. On voyait clairement la fédération camerounaise de football en sueurs. Des gouttes ruisselaient sur la face du Secrétaire général de la Fédération, Tombi à Rocki Sidiki, assis à quelques mètres de la tribune de presse. Le temps ne s’y prêtait pourtant pas, puisqu’un vent maritime glacial balayait le ciel et les tribunes du stade.
1-0, les Lions de la Teranga domptent les indomptables. Des défenseurs camerounais se sont écroulés sur la pelouse au coup de sifflet final qui retentit quelques secondes plus tard dans un stade en liesse.
Le Sénégal, une équipe qui fait des apparitions sporadiques en Can, réalise une excellente affaire. Trois victoires en trois matches, les spectateurs, en hystérie, envahissent la pelouse à la fin du match. Dépassées, les forces de sécurité, police et gendarmerie, laissent faire.
Le Sénégal gagne le match de sa vie. Après la double élimination de la Can et de la Coupe du monde 2010, Mamadou Niang et ses coéquipiers se rapprochent de la Can 2012, alors que les Camerounais s’enfoncent vers les bas-fonds avec quatre points en trois matches.
Le football camerounais peine à se refaire une santé, après le fiasco de la 19è coupe du monde en Afrique du Sud. Une autre semaine chaude commence.
Jean Robert Frédéric Fouda, au stade Léopold Sedar Senghor, Dakar