Comment Paul Le Guen a-t-il pu se tromper ainsi au point de se décrédibiliser devant l’opinion internationale? N’a t-il pas été un bon joueur, bon capitaine ? N’a t-il pas gagné trois fois de suite le championnat comme la coupe avec l’Olympique de Lyon et une coupe de France avec le PSG ?
Il fut pourtant considéré comme faisant partie de l’élite d’entraîneur de l’hexagone. Il a même été un temps considéré comme futur sélectionneur de l’équipe de France. Que s’est-il donc passé ?
Les quatre matches de la CAN 2010, les cinq matches amicaux, ne lui ont pas permis de se faire une équipe-type. À la veille du match contre le Japon, l’ossature de l’équipe n’était pas connue.
Ce tâtonnement persistant s’est poursuivi tout au long de son séjour. Or, les joueurs sont managés en club par de véritables cervelles grises du ballon qui sont aussi de fins tacticiens. Avec autant d’incompétence sur le banc, les insatisfactions sont allées crescendo.
Njitap, Emana, Alexandre Song écartés lors du premier match ont été titularisés contre le Danemark. Fragilisé par ses joueurs qui contestent désormais ouvertement ses choix, ou le système de jeu mis en place, accablé par la pression du ministre des Sports qui a multiplié les apartés entre les joueurs et l’encadrement technique, la pression était si forte que Paul le Guen a pensé un moment à déposer son tablier.
Avec ce réaménagement tactique, la mayonnaise a même failli prendre, mais le mal était déjà fait.
Le Guen a montré l’image d’un homme qui ne peut s’ajuster aux évènements.
Il a peut-être confondu la gestion d’un club (dont les joueurs jouent ensemble pendant toute une saison) et une sélection nationale.
Ce qui est ahurissant est cet échec dans la gestion du groupe. Même s’il aurait reconnu s’être trompé dans la gestion de l’octroi du brassard, il n’a jamais su fédéré les divers clans. Il a alors totalement perdu le contrôle de son vestiaire, certains joueurs sont même allés aussi loin que d’attendre des excuses de sa part.
Avec autant d’individualités, on a réussi le tour de sortir par la petite porte du premier Mondial africain.