A l’heure des bilans, au moment où, après les déculottées subies au premier tour les équipes se remettent en question et certains sélectionneurs remettent leur tablier, le coach des Lions a déjà entrepris des démarches pour poursuivre sa carrière au sein de la sélection camerounaise des Lions indomptables, éliminés sans gloire d’un premier du mondial asiatique largement à sa portée. » J’aime travailler avec cette équipe, j’aimerais bien continuer, mais ce n’est pas moi qui décide « , a ainsi déclaré un confrère japonais l’entraîneur à la crinière blonde, précisant également qu’il avait dans les tous prochains jours à Paris » une séance de travail avec Lya Mohamed, président de la Fécafoot et Bidoung Mkpatt, ministre de la jeunesse et des Sports pour discuter du sujet. »
Une information confirmée, selon la même source nippone, par le président de la Fécafoot, qui a ajouté : » nous avons d’un peu de temps pour examiner notre débâche. Schäfer a un contrat avec les Lions qui s’achève fin juin courant, et nous sommes globalement satisfaits de son travail. Et pour ce qui concerne l’éventuel renouvellement de son contrat, nous verrons ce que donnera le réunion de Paris. »
Le moins qu’on puisse dire est que les manœuvres de l’entraîneur allemand ont commencé pour reprendre l’équipe nationale, en vue d’une préparation sur la durée pour la Can de 2004 à Tunis, où ils iront défendre leur couronne africaine. Mais au moment du bilan et avant tout nouvel engagement, il faudra peut-être voir ce que cet entraîneur allemand nous a apporté. » Une coupe d’Afrique « , lancent sans hésitation ses sympathisants, tout heureux de prolonger cette expérience de rigueur allemande.
Mais il n’y a pas que les pros. Et observateurs avertis de l’évolution des Lions ne s’empêchent pas de relever que Schäfer n’aura apporté aucune touche personnelle à une équipe mise sur pied par le français Pierre Lechantre et qui, en trois ans de vie commune, avait tout donné. » Il fallu que le nouveau coach crée de véritables conditions de concurrence, pour tirer encore quelque chose. Il l’a essayé une fois avec Olembé, resté au banc de touche contre l’Arabie Saoudite, et on l’a vu meilleur lorsqu’il est rentré en 2e mi-temps. Schäfer a embourgeoisé l’équipe, faisant des titulaires des sénateurs qui passaient plus de temps à réclamer l’argent qu’à produire des efforts. Notre élimination est un échec personnel du coach, qui doit en tirer les conséquences « , estime ainsi un coach résident à Yaoundé, qui préfère garder l’anonymat pour ne pas être soupçonner de lorgner du côté du staff national.
Son propos n’est pas erroné, lorsqu’on observe pendant ces trois matches des Lions au Japon, il a manqué à chaque fois une vision de l’entraîneur, sur le changement qui vient imprimer nu nouveau rythme à l’équipe. Aussi bien contre l’Irlande (notamment en seconde mi-temps) que contre l’Allemagne, où il crevait les yeux que les adversaires avaient étudié notre façon de jouer et bloqué nos couloirs, Schäfer a été incapable de contourner la difficulté, en donnant des consignes ou en faisant rentrer un joueur pouvant indiquer un autre système de jeu. De ce point de vue, il aura du mal à insister sur l’argument de la durée, ayant montré de grandes limites tactiques.
Il est maintenant question de donner l’équipe à un nouvel entraîneur, qui n’est pas entré dans les combines des joueurs, et qui sera capable de donner un coup de fouet, de débarrasser la sélection de tous les trentenaires (y compris ceux qui ont réduit leur âge) et de construire un nouveau visage autour des Eto’o, Olembé, Djemba et autres Mbami, qui auront un an et demi pour se donner les chances de garder la Can en 2004.