Après l’Afrique du Sud, c’est au Maroc d’être sous les feux de la rampe. Selon des documents publiés mercredi, la justice américaine enquête actuellement sur des soupçons de pots-de-vin versés par le Maroc en vue de l’obtention de l’organisation de la Coupe du monde 1998.
Chuck Blazer, l’ancien président de la Confédération de football d’Amérique du Nord, d’Amérique centrale et des Caraïbes (CONCACAF) et informateur pour le FBI depuis sa mise en cause dans des affaires par la justice américaine a admis avoir reçu des pots-de-vin pour les Mondiaux 1998 et 2010. « Durant ma collaboration avec la Fifa et la CONCACAF, parmi d’autres choses, je me suis mis d’accord avec d’autres personnes, autour de 1992, pour faciliter l’acceptation d’un pot-de-vin en lien avec la sélection du pays hôte pour la Coupe du monde 1998 », aurait-il expliqué, selon le procès-verbal de son audition, publié mercredi par la justice américaine.
Blazer a précisé à la justice américaine qu’il avait été invité au Maroc par le comité de candidature marocain avec celui qui est désigné par la justice américaine sous le nom de « complice n°1 ». « Blazer était présent lorsqu’un représentant du comité de candidature marocain a offert un pot-de-vin au complice n°1 en échange de sa voix pour le Maroc dans le scrutin pour le pays-hôte de la Coupe du monde 1998 et le conspirateur n°1 a accepté le pot-de-vin », indique ce dernier document.
L’organisation de la Coupe du monde 1998 avait finalement été confiée en juillet 1992 à la France, qui était la seule concurrente du Maroc. La France avait remporté le scrutin par douze voix contre sept.
Le scénario s’est reproduit pour la Coupe du monde 2010, convoitée par l’Égypte, le Maroc et l’Afrique du Sud, mais Blazer, entré dans l’intervalle au Comité exécutif de la Fifa, a cette fois été l’un des bénéficiaires directs. « À partir de 2004 et jusqu’en 2011, moi et d’autres membres du comité exécutif de la Fifa, nous avons accepté des pots-de-vin en vue de la désignation de l’Afrique du Sud comme pays organisateur de la Coupe du monde 2010 », a-t-il admis.
La justice américaine soupçonne le Trinidadien Jack Warner, alors président de la Concacaf, et recherché par les enquêteurs depuis une semaine, d’avoir empoché 10 millions de dollars en échange de trois voix en faveur de l’Afrique du Sud lors du vote pour l’attribution du Mondial 2010. L’Afrique du Sud a depuis reconnu que 10 millions de dollars ont été versés au football caribéen par fraternité panafricaine, mais a balayé toute idée de corruption.