Lorsque le 11 décembre 2021, Samuel Eto’o est élu à la Présidence de la Fecafoot, le monde du football a salué l’arrivée d’une icône qui devait transformer en profondeur le football camerounais. Son programme de campagne ne laissait aucun doute sur la clarté des actions à venir.
Il s’agissait, comme le slogan l’indiquait, de redonner au football camerounais toute sa grandeur. Le projet était porté par une coalition de personnalités de qualité. Qui plus est, le monde des footballeurs qui est resté divisé pendant des années, a poussé pour la candidature de l’ancien capitaine des Lions Indomptables. La campagne était résolument américaine avec des passages simultanés des laudateurs dans tous les médias. La documentation abondante qui accompagnait le projet à elle seule a convaincu les plus sceptiques.
Il y avait malgré tout des voix discordantes, quoique marginales, qui expliquaient les vibrations cosmiques négatives autour de ce personnage. Superstar du football, il a grassement été payé tout au long de sa carrière de joueur. Il a notamment été le joueur de football le mieux payé de la planète alors qu’il évoluait en Russie. Et jusqu’aujourd’hui, rares sont ceux qui touchent ce genre de salaire. Malgré ces émoluments, Samuel Eto’o n’a pas connu un après-carrière à la mesure des attentes. Avant d’arriver à la Fécafoot, il n’avait pas de métier connu. Il s’est lancé dans une carrière d’influenceur social et profitait des millions d’abonnés de ses comptes des réseaux. Ses échecs répétitifs dans de multiples affaires ou lorsqu’il est en position d’autorité l’ont couvert d’un voile d’incompétence.
Présidence de la Fécafoot sous Samuel Eto’o : des promesses mais peu de réalisations
Le Président de la Fécafoot aime être vu. Aucune activité mondaine ne se passe au Cameroun sans sa présence. Ce n’est pas une mauvaise chose qu’il ne laisse voir que tout le côté “flashy”. C’est peut-être tout ce qu’il a à offrir. c’est que sous sa mandature, la fédération de football n’assume pratiquement aucun de ses devoirs régaliens.
Le football amateur qui est sa mission première ne se joue pratiquement plus sur l’étendue du territoire national. En dehors des grandes villes, le football jeunes, ou corpo, a disparu. En place de l’organisation, une désorganisation profonde a été mise en place. Les dirigeants élus en 2021 ont tous été remplacés par des exécutifs nommés. Le fils adoptif de David Eto’o a besoin d’avoir une mainmise complète sur toutes les activités dans une espèce de centralisation impénitente. Ces personnes nommés à la compétence douteuse, ne tirant leur pouvoir que du Président, ont les limites de leur qualité.
Dans l’organisation du football, les plaintes sont multiples. Depuis plusieurs saisons, la Fécafoot a des dettes envers tous ses sous-traitants. Les factures s’accumulent. Les arbitres, infrastructures, clubs, hôtels, restaurants, compagnie aériennes, location de voitures, etc…, ne sont pas payés.
Côté transparence, c’est l’opacité abyssale. Aucun montant des sponsors de la Fécafoot n’est dévoilé. Et même les grandes entreprises comme Orange, MTN, Guinness, qui auparavant dévoilaient tous les termes, ne rendent plus rien public. Demande expresse du Président de la Fécafoot selon des sources Camfoot.com. Tout est mis en place pour embêlir et masquer les réalités.
Sélections nationales : tout s’est arrêté
Le nombre de spectateurs qui affluent pour voir les matchs de l’Élite est minutieusement dissimulé depuis trois ans. Cela coincide avec l’arrivée de Samuel Eto’o à la Présidence de la Fécafoot. En lieu et place, on fournit ça et là quelques images d’endroits paquetés pour forcer l’extrapolation et la projection. Le résultat est divisif et se perçoit à travers les messages des réseaux sociaux.
Les sélections nationales ont souffert de l’arrivée d’une personnalité sans expérience managériale. Ses décisions dans les sélections comme autour se sont tournées en fiasco. Les performances se sont tellement détériorées que les qualifications deviennent désormais des raretés. Sous le mandat de Samuel Eto’o, des choses inimaginables sont arrivées. Les Lionnes Indomptables, joyaux de la nation, ont disparu de l’échiquier. Elles ont raté les qualifications pour la Coupe du Monde, ainsi que pour la Coupe d’Afrique des Nations. Toutes les sélections jeunes, ont raté deux Coupes d’Afrique, sauf une.
On ne reviendra pas sur la gestion sportive de la CM 2022 au Qatar. Ou encore de la Coupe d’Afrique des Nations 2023 en Côte d’Ivoire. Ni sur ses coups de sang et ses ruptures intempestives notamment avec équipementiers et sélectionneurs qui ont entraîné la Fécafoot dans des dettes indéfendables.
Une constante cependant, l’utilisation des médias sociaux pour embellir des réalisations qui ne sont en réalité que squelettiques par rapport aux promesses.