Que ce soit donc bien dit. Le Président de la Fécafoot n’en a cure des critiques. Pour sa décharge, depuis sa tendre enfance, il a dû endurer une bagatelle. Déjà, selon les documentaires de ses premiers mois en Europe, ses essais dans les clubs français ont été difficiles. Malgré son vaste potentiel, il y avait toujours des critiques qui depassaient le cadre sportif.
Quelques années plus tard en Espagne, malgré ses performances hors norme, Real Madrid ne lui laissera aucune chance. Il ira se prouver en prêt, à Leganes, Mallorca. Il va battre à lui tout seul et à de multiples reprises son club, Real Madrid, mais les critiques sur son jeu ne s’estomperont pas. Pour se venger, il va décider de forcer la main et d’être transféré chez l’ennemi, au FC Barcelone.
À chaque rencontre contre Real Madrid, il jouera sa vie et deviendra leur pire cauchemar.
Ce surpassement par rapport aux critiques a bien fonctionné durant cette phase de sa vie. Il faut dire qu’il maîtrisait son sujet. Le jeu, le football sur le terrain. Il pouvait tirer avantage d’une situation inusitée et la transformer en somptueusité, en magnifique but. Dans ce cadre, il pouvait discuter et contester les décisions des coachs de talent comme Pep Guardiola, Rijkaard, etc… Et avoir raison. Le poste d’attaquant était le sien. Il connaissait.
Depuis decembre 2020, il s’est engagé en terrain inconnu en devenant le patron du football camerounais. Sans avoir pris le temps de se préparer à tout ce qui l’y attendait, Samuel Eto’o s’est lancé dans cette aventure comme du temps de ses années de joueur. Sauf qu’il ne disposait pas de plusieurs prérequis tels que l’éducation, l’expérience, et on le sait maintenant, l’état d’esprit, ni le jugement.
Son populisme lui a fidélisé des adeptes parmi les plus virulents. Les reseaux sociaux fourmillent des gens qui sont énergisés par tout ce que dit Samuel Eto’o. Même le tripatouillage des textes fédératifs ne les bougera pas. Encore moins la prorogation de son mandat actuel de 4 à 7 ans. Les dérapages successifs dans les vestiaires des Lions Indomptables, les décisions sur qui sera sélectionné ou pas en sélection, ne sont pour eux que des faits divers.
Sauf que l’homme pense peu aux critiques. Et il le dit lui-même:
« (…) ne vous arrêtez pas parce que la critique est faite pour ceux qui ont le courage et la volonté de vouloir écrire une histoire, de vouloir changer les choses. Donc parfois on vous critique parce qu’on ne peut pas. On vous critique parce qu’on vous envie. On vous critique aussi peut-être parce qu’on veut vous pousser à aller un peu plus loin. Donc il ne faut pas vous décourager ou vous arrêtez (…) »
Et comme il cultive le sens des « punchlines », s’adressant à un monde conquis des influenceuses, il avait déjà expliqué qu’il est « de ceux qui écrivent l’histoire. Je n’aime pas commenter l’histoire. J’écris mon histoire, les autres la commente. C’est pour cela que vous voyez ceux là même qui n’ont aucune vision, qui écrivent à longueur de journée sur moi. Je les lis, je les écoute. Mais le travail que je donne à ceux-là, c’est qu’ils vont commenter. Et ils commenteront toujours ».
Et que retient jusqu’ici l’histoire des neuf mois de Samuel Eto’o à la présidence de la Fécafoot ? A chacun de se faire sa propre opinion.