C’est depuis la France que le Président de la Fécafoot, Samuel Eto’o énergise le conflit qu’il a ouvert contre l’État du Cameroun. La dernière salve, la nomination d’un staff différent de celui mis à disposition par le gouvernement, a fait monter la tension.
Dans l’histoire du football camerounais, ce n’est pas la première fois que cet ancien joueur se dresse contre l’autorité.
En 2003 lors de la coupe des Confédérations, il a fallu un Rigobert Song ferme, et des coups de poing de Gérémi Njitap pour le confiner dans les rangs. Le jeunot, 23 ans, réclamait rien de moins que le brassard de capitaine qui devait revenir, selon lui, au meilleur joueur de la sélection. Si le groupe croyait avoir remporté la victoire, ce n’était que partie remise pour Samuel Eto’o. Son moment arrivera avec la nomination de Paul LeGuen en 2009 comme entraîneur-sélectionneur des Lions Indomptables. Il va définitivement recupérer le fameux brassard, gage de puissance, puis s’engager immédiatement dans un processus pour écarter ceux qui lui ont jadis fait de l’ombre.
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La bataille du brassard sera hippique. Deux clans solidement ancrée dans leurs convictions se feront face. La Coupe du Monde 2010, la première en Afrique, sera un échec total pour le Cameroun porté par l’impétuosité du capitaine Samuel Eto’o Fils. Le final de cette compétition fait clairement état de la prise de pouvoir d’un groupe aux égos démésurés. Iya Mohamed, le Président d’alors, avait établi les responsabilités et accusait principalement Samuel Eto’o Fils.
Va s’en suivre une suite d’événements jamais observée auparavant en sélection nationale. En 2011, le Cameroun participe à la Coupe LG au Maroc et va remporter le tournoi. Invité en grande pompe en Algérie pour la fête de l’Indépendance, les Lions Indomptables vont entrer en rebellion et vont refuser d’y aller. Les longues négociations et les promesses de toute sorte, ne feront pas flancher le chef de gang. Après la finale de la Coupe à Casablanca, il va rapidement voyager, pour se soustraire à toute responsabilité. Mais à partir de son téléphone, les ordres sont transmis à ses lieutenants qui exécutent avec minutie.
Le bras de fer avec Iya Mohamed va s’accentuer puisqu’il sera traduit devant le Comité de Discipline de la Fécafoot.
Lors de la cérémonie d’au-revoir pour le Mondial 2014, sous la houlette de leur capitaine, les Lions Indomptables vont refuser les armoiries de la République. Philemon Yang, Premier Ministre d’alors, n’a jamais compris cette rebellion en mondovision. Pour la circonstance, Samuel Eto’o a joué la même carte de l’absence, pretextant avoir été hospitalisé dans un hopital de Yaoundé.
Depuis quelques jours, pour préparer la forfaiture de la nomination de son staff pour les Lions Indomptables, il s’est une fois de plus assuré d’être absent. C’est depuis la France, via WhatsApp et Telegram, que le Pichichi distille ses instructions. Ses hommes de main sont nombreux et le craignent certainement pour des raisons diverses.
Cet autre acte de défi contre l’État restera t-il sans conséquence ?
« L’attitude de la fédération est une violation de la convention entre le ministère des sports et la Fecafoot et une marque de défiance vis-à-vis des institutions de la République », explique un membre du ministère des sports. Les orientations de la très haute hiérarchie, clarifieront bientôt cet imbroglio.