En octobre 2013, la Fécafoot ne s’était pas opposée au retour en sélection de Samuel Eto’o, tiré de sa retraite internationale par le gouvernement.
Les manœuvres du ministre des sports en vue de ramener André Onana dans la tanière des Lions Indomptables font réagir les supporters de Samuel Eto’o. D’aucuns estiment qu’il s’agit d’une ingérence du gouvernement, alors même que la sélection nationale appartient à l’Etat. Chose davantage curieuse, c’est que, nombreux font exprès d’oublier que le gouvernement a déjà sorti plusieurs joueurs de leur retraite internationale.
Il y a le cas Roger Milla avant la Coupe du monde 1990, et aussi celui de Samuel Eto’o, en marge des barrages du Mondial brésilien 2013. Etant entendu que pour chacun de ces cas, ni les sélectionneurs, ni la Fécafoot, ne se sont interposés. Pour le cas Eto’o – puisque ses affidés ont la mémoire courte – l’histoire remonte au mois de septembre 2013. Le joueur de 32 ans évoluant à Chelsea à l’époque, avait annoncé à ses coéquipiers qu’il ne porterait plus le maillot des Lions indomptables en invoquant « des raisons personnelles ».
Un mois plus tard, le président de la République le tirait de sa retraite. Malgré les bras de fer récurrents avec le joueur, la Fécafoot n’a pas empêché sa réintégration dans l’équipe qui se trouvait en stage à Lisses, en banlieue parisienne, où les Lions indomptables préparaient le match aller des barrages de la Coupe du monde 2014 contre la Tunisie.
Un footballeur est un « soldat »
« La personne la plus importante du pays souhaite que je revienne en équipe nationale pour que nous puissions nous qualifier pour la prochaine Coupe du monde », a déclaré Samuel Eto’o, après une entrevue avec le secrétaire général de la présidence camerounaise, qui le recevait au nom du chef de l’Etat, Paul Biya. « Vous pouvez avoir tous les problèmes du monde, mais il faut bien remplir votre mission. Et cette fois-ci c’est d’accompagner mes coéquipiers en Tunisie et de revenir avec un bon résultat », avait-il affirmé.
Samuel Eto’o est allé plus loin même en insistant sur le fait que les joueurs « en tant que citoyens camerounais, nous avons un certain devoir vis-à-vis de notre nation et moi, je suis au premier plan avec l’équipe nationale en tant que joueur, grand frère, et comme un bon soldat, j’ai une mission (celle de qualifier le Cameroun pour le mondial, Ndlr) ». A son tour de se montrer conciliant dans le dossier André Onana dont la nation a encore besoin des services, selon le ministre Narcisse Mouelle Kombi.