Cette fois, c’est sûr, c’est définitif. Samuel Eto’o a décidé de ne plus accepter quelque appel du Cameroun. L’ancien capitaine des Lions Indomptables a annoncé sa retraite internationale, au lendemain de sa signature de contrat avec Everton en Premiership d’Angleterre. Il l’a officiellement signifié mercredi : «Je vous informe par la présente que je mets un terme à ma carrière internationale. Merci à toute l’Afrique, à mes fans pour leur amour». Les fans, quant à eux ne sont pas si fâchés. Probablement pour un si intime au revoir.
Il faut néanmoins préciser que ce n’est en effet pas la première fois que Samuel Eto’o annonce son retrait de la sélection nationale. En septembre 2013, au lendemain de la victoire de tous les espoirs lors des qualifications pour le Mondial brésilien, Samuel Eto’o avait annoncé sa retraite internationale à ses coéquipiers dans les vestiaires, avant de revenir sur sa décision.
Mais cette fois-ci semble être un au revoir définitif. L’entourage de l’ex-capitaine des Lions serait déterminé. Peut-être considère t-il comme une humiliation de ne pas l’avoir retenu dans la liste des joueurs qui disputeront les deux premiers matchs des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations (Can) 2015.
Samuel Eto’o se retire des Lions Indomptables, en laissant un palmarès élogieux, très riche et sans doute difficile à égaler. Meilleur buteur de l’histoire de l’équipe nationale du Cameroun et de celle de la Can, quatre fois meilleur joueur africain, deux fois vainqueur de la Coupe d’Afrique des nations en 2000 et 2002, champion olympique aux Jeux de Sidney 2000 et finaliste de la Coupe des Confédérations en 2003, il n’a manqué que le trophée de la Coupe du Monde dans le palmarès de la vedette camerounaise en sélection où il totalise 56 buts en 117 sélections. Un véritable record. Si le talent de Samuel Eto’o va manquer à cette équipe des Lions, le nouvel attaquant d’Everton a aussi laissé une image écornée d’un capitaine très contesté.
Eto’o, le capitaine contesté…
Que s’est-il vraiment passé après que Samuel Eto’o soit devenu capitaine des Lions? Difficile d’expliquer. Il prenait son rôle très au sérieux, voulant réécrire le contenu de la fonction. Selon des commentateurs sportifs, il s’est mué en un véritable chef syndicaliste, distribuant le bon et le moins bon.
Vu son influence, le quadruple ballon d’or africain est d’abord vu comme l’auteur de la guerre des clans qui est née lors de la Can et de la Coupe du monde 2010. Suspendu en novembre 2011 pour avoir incité ses coéquipiers à boycotter un match amical contre l’Algérie, Eto’o s’en est pris aux dirigeants de la Fécafoot en affirmant être «victime de menaces de mort au Cameroun». Dès lors, ses relations avec la Fécafoot ont atteint un point de non retour.
L’acrimonie entre le capitaine et le président de la fédé ont rythmé durant plusieurs mois la vie du groupe et ont certainement poussé le premier dans ses derniers retranchements: il a refusé, en public, de serrer la main d’Iya Mohammed, président de l’instance à l’époque. Mais l’humiliation faite au Premier Ministre, et la méprise publique face au ministre des sports au Brésil a tôt fait de faire disparaître tout élan de sympathie encore présent.
Plus sincèrement encore, avec tout cette accumulation de maladresse, en haut lieu, il a été décidé de tourner la page Samuel Eto’o. Ça tombe très bien.
Arthur Wandji