On connaît tous l’histoire de Samuel Eto’o avec le FC Barcelone : des émotions folles, des buts et des titres pêle-mêle. Et pourtant, l’arrivée du prodige camerounais en Catalogne à l’été 2004, aurait pu ne jamais voir le jour sans le consentement du Real Madrid. Heureusement, « l’enfant de New Bell » a pu compter sur un soutien de poids côté madrilène : Mijatović, ami de longue date devenu proche de la direction sportive des Merengue. Grâce au Monténégrin et l’insistance de l’entraîneur de Majorque Aragonés, l’affaire est conclue.
Au sein du Barça de Frank Rijkaard où débarquent Deco, Giuly et Edmilson pour épauler le génie Ronaldinho, Eto’o claque 29 buts en 45 matchs pour sa première saison, auréolé d’un titre de champion d’Espagne. Il est élu 3e meilleur footballeur de l’année FIFA. Aragonés avait dit vrai : le Barça retrouve les sommets du football espagnol et européen, avec l’ex-madrilène à la pointe de son attaque. La saison suivante (2005 – 2006), il régale avec 34 buts en 47 matchs et joue un rôle déterminant en égalisant lors de la finale de la Ligue des champions remportée contre Arsenal (1-2). En deux saisons, le Camerounais remporte 2 Liga en terminant à chaque fois meilleur buteur, et aussi une C1. Mais sa meilleure saison reste celle de 2008 – 2009. Eto’o remporte non seulement le championnat en y inscrivant 30 buts, la Coupe du Roi d’Espagne et la Ligue des champions.
La revanche avec l’Inter
Mais les relations avec l’entraîneur, Josep Guardiola s’exacerbent. Il est expédié en Italie en échange du Suédois Zlatan Ibrahimovic et d’une quarantaine de millions d’euros. A l’Inter Milan, José Mourinho accueille son nouveau protégé avec beaucoup d’égards, même s’il l’aligne davantage sur les ailes qu’en tant qu’avant-centre. Une saison (2009 – 2010) aura suffi au Lion pour dompter à nouveau l’Europe. Il remporte le doublé championnat – Coupe d’Italie, et ajoute à son palmarès une quatrième Ligue des champions en battant au passage le FC Barcelone en demi-finale. Eto’o avait même dû jouer au poste de défenseur-latéral face à son ancien club.
Exil russe
Vainqueur entre temps de quatre Ballons d’or africain (2003, 2004, 2005 et 2010) et finaliste de la CAN 2008, Eto’o, 30 ans à l’époque, se laisse attirer en Russie où il signe à Anji Makhatchkala en 2011. Avec 20 millions d’euros par an, il obtient alors le plus gros salaire jamais versé à un footballeur, par un club. Il contribue à hisser le club sur la scène européenne, avant de filer respectivement à Chelsea (2013 – 2014) puis Everton (2014 – 2015) en Angleterre, à la Sampdoria 2014 – 2015) en Italie, Antalyaspor (2015 – 2016), Konyaspor (2017 – 2018) en Turquie et enfin au Qatar SC (2018 – 2019) au Qatar. En équipe nationale, Eto’o a perdu de sa superbe. Le meilleur buteur des Lions (56 réalisations) ne se qualifie pas pour les CAN 2012 et 2013. Il vit en outre une déculottée lors des Mondiaux de 2010 et 2014. C’est d’ailleurs à l’issue du périple brésilien qu’il annonce sa retraite internationale.
Louis Paul Bisseck
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