L’ancien capitaine des Lions Indomptables aime le spotlight. Et s’il cela présuppose de s’allier aux corrompus, aux dictateurs, aux gens peu recommandables, il n’en a cure. Posé sur la cime du football africain avec son soutien très actif et abrasif à Ahmad Ahmad lors de l’annonce de sa candidature à la Présidence de la CAF, il a su se mettre à l’avant après une décision du Tribunal Arbitral du Sport qui annulait les élections à la Fécafoot de Tombi pour balayer ceux qui ont travaillé pour la restitution de la légalité sous la direction de Abdouraman Hamadou, pour installer ses pions à la tête du Comité de Normalisation.
Il va ainsi faire main basse sur le football camerounais depuis la mandature de l’Avocat du Barreau du Cameroun Me Dieudonné Happi qu’il a d’ailleurs aidé à être installé en tant que Président du Comité de Normalisation. Me Happi fut son avocat, il est le père de son agent, et il se raconte aussi, mais Camfoot n’a pas réussi à vérifier les allégations, que sa fille porterait aussi un enfant du Pichichi.
C’est donc dans cet atmosphère de familiarité que, profitant de la surprise après la victoire des légalistes au TAS, le football camerounais est pris dans l’étau. Et ses conséquences entachent le bon fonctionnement de toutes les ligues, que ce soit jeune, amateur ou professionnel.
Lorsque la décision du TAS fut rendue publique, la FIFA cherchait à trouver un homme de main capable de gérer le quotidien de la fédération et de s’assurer de la réécriture des textes pour que pareille humiliation ne lui soit plus imposée. Samuel Eto’o a rapidement compris et s’est proposé, en tant que digne fils de la République, ayant des accès en haut lieu, à trouver ce Manager rare. Si le milliardaire Kadji a rapidement refusé cette possibilité, Me Dieudonné Happi, dont les affaires battaient de l’aile, ne s’est pas gêné. Eto’o n’avait plus qu’à convaincre les deux paliers de la FIFA et la CAF et voilà.
Alors que débutait de règne de gestion par personne interposée de Eto’o, ceux qui ont remporté la victoire au TAS se mordaient et ne comprenaient pas comment ils ont pu se laisser autant berner.
Le règne de Me Dieudonné Happi cédera la place à celui de Seidou Mbombo Njoya de manière brutale, en détournant les bulletins de vote, en enfreignant ses propres statuts, en corrompant à tout rompre. D’ailleurs ce dossier devra aussi bientôt subir son dénouement puisqu’il est sur la table du Tribunal Arbitral du Sport depuis deux ans.
Si Eto’o était au tout début aussi couvert par Gianni Infantino le président de la FIFA, il a depuis, grillé cette carte. Nommé conseiller chargé des relations avec les Fédérations et les Confédérations par Ahmad Ahmad, il est monté au créneau de manière abrasive pour soutenir son ami secoué par les accusations de mauvaise gérance, de détournement de fonds et d’acceptation des cadeaux.
« Gianni connait ma position depuis le premier incident à Rabat. Il y a un partenariat gagnant-gagnant entre la CAF et la FIFA. Mais la CAF reste la Confédération africaine de football. Et je suis assez proche de Gianni, je suis assez proche de Ahmad Ahmad et je pense que Gianni aurait dû faire autrement. Il a manqué de tact d’autant plus qu’il a les portes de la CAF grandement ouvertes. On aurait pu débattre sur la question. Mais une fois de plus ce sont les africains qui doivent le faire… On marche ensemble depuis un certain moment…. Aujourd’hui on a estimé qu’il fallait gérer autrement et aller vite, mais ça ne donne pas le droit aux autres de vouloir nous imposer les choses. Ce qu’on veut nous imposer, est-ce que c’est ce dont nous avons besoin ? », expliquait-il lors d’une interview accordée à Alain Foka sur RFI en février 2020.
Cette gestion dont se réclamait Samuel Eto’o a été jugée frauduleuse. Et vu l’implacabilité des pièces au dossier, il serait étonnant que Ahmad Ahmad, et son conseiller spécial Samuel Eto’o, veuillent s’agripper tel que c’est le cas au Cameroun entre son protégé Seidou Mbombo Njoya, la Fécafoot, et la Ligue. D’ailleurs, ses pouvoirs ont déjà été reversés à son Premier Vice-Président, Constant Omari.