Samuel Eto’o fils est clairement l’un des meilleurs footballeurs que l’Afrique ait connu et en terme de palmarès, il est probablement le joueur africain ayant remporté le plus de trophées en Europe. Depuis plus de cent jours, il préside aux destinées du football camerounais et conformément à son titre, c’est à lui que revient le mot final, c’est lui qui montre la direction à suivre. Et à ce titre, il n’apprécie pas que l’on marche sur ses pattes-bandes.
En cent jours, si on se fie aux décisions qu’il a eu à prendre, on s’aperçoit que « le Ngambé » est un centralisateur. L’instance fédérale est l’institution qui va décider de tout. On a vu avec la décision de maintenir à 25 le nombre de clubs en Elite One, ce qui défie toute logique. Pour y arriver, il a dû repêcher les clubs qui devaient logiquement descendre en Elite Two après leur saison ratée.
On l’a aussi vu sur la décision de maintenir uniquement quatre sites de compétition pour les matchs du football professionnel, en maintenant plusieurs clubs des régions du Centre et du Littoral proche de leur base, mais en forçant le champion du Cameroun, Coton Sport, à traverser Yaoundé, Douala pour aller livrer ses matchs à Limbé. Sur ce derniers cas, le différend avec l’ancienne administration de Seidou Mbombo Njoya, pourrait expliquer le châtiment, puisque Alim Konaté est entré dans le football à travers Coton Sport.
Et que dire de la décision de gérer le championnat au dépens de la Ligue de Football Professionnel malgré toutes les décisions de justice ?
Une autre illustration est le bras de fer que le président de la Fécafoot a servi au Ministre des Sports, au sujet du contrat de Conceiçao Da Silva, l’ancien sélectionneur des Lions Indomptables. À trois semaines d’une double confrontation cruciale qui devait déterminer de la présence du Cameroun à la Coupe du Monde Qatar 2022, une situation de crise inutile a été créée. Le technicien portugais avait déjà réussi à mettre en place une équipe soudée, efficace, qui s’est classée troisième lors de la CAN 2021, et a fini avec la meilleure production offensive. Il ne manquait qu’à stabiliser la défense et la sélection devait avoir meilleure allure.
Mais Eto’o aime s’entourer de ses amis et va installer à ce poste un Rigobert Song qui n’est pas un premier de classe dans le domaine du coaching tels que le prouvent ses bilans dans les catégories inférieures des sélections nationales, les Lions A’ et les Lions U23. Camfoot va même plus loin en affirmant qu’il est parmi ceux qui ont obtenu les plus basses notes aux examens de sortie des cours d’entraîneur de tous les temps de Clairefontaine en France.
En réalité, il ne s’agit pas du tout de dénigrer outre mesure Rigobert Song, mais on ne peut comprendre que celui qui préside aux destinées du football camerounais ait une jugeote aussi flasque. Installer Rigobert Song à cette position à ce moment précis de notre histoire est une infamie, qualification ou pas. Y avait-il urgence autre que de se vanter d’avoir nommé celui qui a qualifié le Cameroun ?
Certains estiment que la nomination de Rigobert Song avait tout à voir avec le fait qu’il saurait avoir le discours pour motiver les joueurs. Ainsi, le rôle d’un sélectionneur se résume t-il à la motivation ? Pourquoi donc ce ne sont que les discours de motivation de Samuel Eto’o Fils qui passent en boucle dans les réseaux sociaux?
Et cette manière de toujours rendre public l’intimité des vestiaires est un phénomène nouveau. La discrétion des vestiaires est pourtant une culture que l’on développe partout ailleurs dans le monde. Aucune partie du discours des sélectionneurs ou des présidents de fédération ou tout autre motivateur d’Angleterre, d’Allemagne, du Brésil, d’Argentine, de France ou d’ailleurs ne se retrouve en live dans les réseaux sociaux. En réalité, cela produit l’effet inverse puisque ça irrite et dresse l’équipe adverse.
Djamel Belmadi, les Algériens, leur président sont-ils fous de se protéger en filtrant tout discours public ? Sont-ils incapables de préparer des discours bien huilés ou bien ils n’en prononcent jamais aucun ?
Le football camerounais est désormais un football de réseaux sociaux où tout s’expose, et surtout les danses de mauvais goûts qui affichent la bouffonnerie réincarnée.
Samuel Eto’o Fils n’a qu’à bien se tenir. Advenant une élimination à la Coupe du Monde 2022, il devra assumer une de ses multiples décisions malveillantes. Il devra trouver de l’argent pour gérer le football camerounais qui sera orphelin des milliards en subvention de qualification. C’est d’ailleurs cet argent qui finance les activités du football au Cameroun. La tête de Rigobert Song ne lui servira pas d’échappatoire.
En attendant, Conceiçao Da Silva réclame presqu’un milliard de nos francs pour rupture abusive de contrat. Pour ceux qui ne comprennent toujours pas, les termes financiers d’un contrat sont faits pour être honorés dans leur entièreté. Et puisque c’est la Fécafoot qui a décidé de virer le Portugais, la fédération doit donc le dédommager. Et ça, Pr Mouelle Kombi est formel. Il faut que Samuel Eto’o assume et paie les frais de licenciement, et le contrat du nouveau staff.