Après des mois dans la clandestinité et des essais infructueux en France, Samuel Eto’o Fils a ensuite tenté sa chance en Espagne. Et cette fois, c’était la bonne. Retour sur une évolution réalisée en trois temps entre Madrid, Majorque puis Barcelone.
Son premier séjour en Europe ne s’est pas passé comme il l’espérait. Après des mois dans la clandestinité et des essais infructueux en France, Samuel Eto’o était contraint de retourner dans son Cameroun natal. Ce qu’il ne sait pas, c’est que le destin lui réserve une belle surprise. Depuis Madrid, des émissaires du Real prévoient de se déplacer en Côte d’Ivoire pour évaluer un espoir prometteur de l’ASEC d’Abidjan : Bonaventure Kalou. A la suite d’une erreur de réservation sur la destination du vol, les voilà qui atterrissent à… Douala.
En attendant de pouvoir redécoller pour leur destination initiale, les recruteurs madrilènes vont faire des tours au centre de formation Kadji Sport pour une poignée de rencontres. C’est à ce moment précis que le talent d’Eto’o va les inciter à lui proposer un contrat au sein de la Maison-Blanche. « Cette signature au Real était l’espoir, le début d’un rêve, confessait Eto’o à beIN Sport en mars 2014. Malheureusement, mon rêve est devenu cauchemar, car je ne pouvais pas jouer au football ». Eto’o signe en 1996 mais au milieu de Raúl González, Davor Šuker et Predrag Mijatovićpeine, il ne bénéficie d’aucun temps de jeu. Le Camerounais sait qu’il mérite plus de respect. Sa situation au club l’agace. Finalement, il accepte trois prêts successifs à Leganés, l’Espanyol Barcelone et surtout le Real Majorque, où il passera quatre années très prolifiques (70 buts en 165 matches officiels).
En parallèle, Samuel Eto’o vit un âge d’or avec l’équipe nationale du Cameroun. En 2000, puis en 2002, il remporte la Coupe d’Afrique des Nations. Entre ces deux sacres, l’attaquant de 21 ans décroche également la médaille d’or aux Jeux olympiques de Sydney 2000. Et compte déjà deux participations en Coupe du monde (1998 et 2002) dans son palmarès.
Bourreau du Real Madrid
A Majorque, les duels face au Real Madrid prennent un intérêt particulier. Eto’o a fait de son ancien club, son plus grand ennemi. En janvier 2003, Majorque écrase le Real 4-0 à San Moix, Eto’o signe un doublé. En mai de la même année, Majorque marche sur Madrid (5-1) dans son antre du Santiago-Bernabéu, Eto’o s’offre un but et une passe décisive. Lors de cette saison 2003-2004, la perle africaine inscrit 22 buts en 41 matchs toutes compétitions confondues. Une machine est née, et son entraîneur Aragonés veut lui offrir le meilleur avenir possible. « J’avais deux options : rester à Majorque comme idole du club ou chercher à me faire une place dans un très grand club, raconte Eto’o. À cette époque, j’avais très faim. Alors Aragonés s’est permis d’appeler Begiristain (directeur sportif du FC Barcelone, Ndlr.) devant moi, et il a dit : « Txiki, tu veux gagner des titres ? J’ai un jeune enfant ici, tu dois le prendre ». Peu de temps après, Samuel Eto’o s’engageait avec le Barça. Pour le Lion indomptable, c’est le début de la consécration.
Louis Paul Bisseck
Notre dossier :
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- Doctorat Honoris Causa, rencontres avec des chefs d’Etat, business… la nouvelle vie d’Eto’o
- Samuel Eto’o : en sélection, la quête du brassard et ses conséquences
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