Samuel Eto’o était présent à Doha alors que la FIFA et les instances européennes tentaient de faire annuler la tenue de la prochaine Coupe d’Afrique des Nations au Cameroun. Interviewé par Canal+ Sport Afrique, il ne cache pas son exaspération sur cette pression malsaine qui afflige le Cameroun. Il a cependant tenu à rassurer que la Fécafoot dont il est désormais le président, « défendra avec la dernière énergie la tenue de cette Coupe d’Afrique des nations ».
« Nous sommes très clairs en ce qui concerne notre engagement à faire [de la Coupe d’Afrique des nations] un succès au Cameroun. […] Nous serons tous présents au Cameroun dans quelques semaines », a assuré Patrice Motsepe lundi soir. Alors que les rumeurs sur un nouveau report de la CAN, qui doit se tenir au Cameroun du 9 janvier au 6 février, ne cessent d’enfler, le patron de la Confédération africaine de football (CAF) s’est voulu rassurant.
« On peut se rendre compte de l’ampleur des engagements pris pour que les problèmes évoqués ces derniers jours soient réglés, a-t-il ajouté. Nous allons organiser cette CAN, en partenariat avec le gouvernement du Cameroun, le peuple du Cameroun, la CAF et le nouveau président de la Fédération camerounaise, Samuel Eto’o. Ce sera une CAN réussie, la plus réussie de toutes ! »
Des déclarations qui interviennent alors que Samuel Eto’o, tout récemment élu à la tête de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot), a poussé un véritable coup de gueule, lundi. « Je ne vois pas pourquoi elle n’aurait pas lieu », a-t-il lâché, interrogé par nos confrères de Canal+ Sport Afrique sur l’éventualité d’un nouveau report de la CAN. Le ton posé, mais animé d’une colère froide, l’ancien international de football a affirmé que la Fecafoot « défendra avec la dernière énergie la tenue de cette Coupe d’Afrique des nations ».
« Certains Africains sont encore complices »
« Pourquoi la Coupe d’Afrique des nations ne se jouerait pas ? Donnez-moi une seule raison valable ! Ou alors, on est en train de nous traiter, comme on nous a toujours traités : nous sommes des moins que rien et nous devons toujours subir », a-t-il martelé, pointant la différence de traitement entre l’Europe et l’Afrique : « L’Euro s’est joué alors que nous étions en pleine pandémie, avec des stades pleins. Il n’y a pas eu d’incidents, et nous avons joué dans plusieurs villes en Europe. »
« Que l’on nous dise clairement les choses ! », a-t-il encore insisté, avant de regretter le fait que « dans cette façon de faire, certains Africains [soient] encore complices ».
Dans le viseur de Samuel Eto’o, les pressions exercées depuis plusieurs jours par la Fédération internationale de football (FIFA) pour reporter, à nouveau, la tenue de la CAN. Dimanche 19 décembre, Gianni Infantino, le président de la FIFA, a demandé au comité exécutif de la CAN, réuni à Doha, de reporter l’évènement. Outre les arguments sanitaires, Infantino s’inquiète de l’impact que pourrait avoir la tenue de la CAN aux dates prévues sur la Coupe du Monde des clubs, qui doit avoir lieu du 3 au 12 février aux Émirats arabes unis. Le président de la FIFA aurait évoqué la date de… 2023, pour cet CAN 2021 déjà reportée d’un an.
Dans son offensive pour obtenir le report de la CAN, le président de la FIFA est soutenu par l’Association européenne des clubs, qui argue de l’émergence du nouveau variant Omicron. L’instance, présidée par Nasser al-Khelaïfi, président du PSG, a menacé d’empêcher ses joueurs de participer à la compétition. En réponse, jeudi 16 décembre, les autorités camerounaises ont annoncé un relèvement des mesures de contrôle sanitaire, parmi lesquelles la vaccination obligatoire pour les spectateurs voulant assister aux matchs et l’instauration de tests systématiques pour les joueurs et équipes techniques.