L’actualité du football camerounais est mouvementée depuis belle lurette. Si auparavant, c’était les bras de fer judiciaires qui occupaient tout l’espace, depuis l’élection de l’ancien capitaine des Lions Indomptables, ce sont des décisions du Comité Exécutif et la manière de gouverner qui hypothèquent l’avenir du football camerounais. Des bras de fer se multiplient et l’environnement apaisé, slogan de la campagne électorale, sonne désormais bien creux.
Jeudi, le Président de la fédération a publié un communiqué dans lequel il nommait des responsables au Conseil Transitoire du Football Professionnel. Parmi eux, un nom détonait, celui du Général Pierre Semengué, le Président de la Ligue de Football Professionnel du Cameroun. Cette ligue a été suspendue l’année dernière par le bureau exécutif de Seidou Mbombo Njoya. Pierre Semengué n’aura jamais arrêté de se battre pour rétablir cette institution qui est chargé de gérer les activités du football professionnel comme partout dans le monde, les fédérations ne s’occupant que du volet amateur et du développement. Préalablement aux élections fédérales de décembre 2021, c’est autour de cette question que Samuel Eto’o avait obtenu le support du Général. Il avait alors fait la promesse de respecter les décisions des tribunaux et de rétablir la Ligue dans ses droits. En faisant siennes les décisions de Mbombo Njoya, comme en gardant toute la structure au pouvoir depuis Dieudonné Happi, Samuel Eto’o démontre qu’il avait son mot à dire dans le pourrissement du football sur l’étendue du territoire nationale. Ce vendredi, le Général Pierre Semengué a tenu à répondre à sa nomination par le Président de la Fécafoot. Et ce qu’il dit dans son courrier est plus que clair : Samuel Eto’o n’a pas respecté sa parole puisqu’il s’agissait, dans leurs négociations antérieures, de respecter les décisions de justice et de rétablir la Ligue dans ses droits : « Monsieur le Président, Vous avez bien voulu m’accorder divers entretiens au cours desquels nous avons échangé sur la situation de la LFPC. Il m’a semblé que nous avions un accord de vue sur le fait que la LFPC n’étant pas dissoute, ainsi que l’attestent les sentences n 07513 et n 0 6783 du Tribunal Arbitral du Sport, il était de bon ton, que ses compétences en matière d’organisation des compétitions soient rétablies. Cest d’ailleurs le sens des démarches judiciaires entreprises sous l’ère de votre prédécesseur qui avait tout d’abord suspendu la Ligue avant de lui retirer les compétences d’organisation des compétitions. II m’a semblé dans votre discours que le dialogue et la sincérité constituaient la base de notre collaboration. J’y ai été sensible et je reste attaché à ce que cette disposition louable demeure. Vous comprenez donc ma gêne Iorsque, plutôt que de voir rétablir les compétences d’organisation des compétitions de la LFPC, je me trouve nommé, à la tête d’un Conseil Transitoire, institution ayant existée sous votre prédécesseur, et ayant été déclarée nulle par le TAS dans sa sentence n 0 6783 du 14 septembre 2020 » Il poursuit en faisant une suggestion au Président de la Fédération: « Les compétitions n’ayant pas démarré, il conviendrait de convaincre votre Comité Exécutif de bien vouloir rétracter cette décision et demeurer dans la légalité que vous avez prônée depuis votre arrivée pleine d’enthousiasme à la tête de la FECAFOOT. Ce retour à l’orthodoxie motiverait encore plus grandement mon engagement à lancer les compétitions, d’organiser les élections en vue de choisir, à la fin de la saison, le futur Président de la LFPC qui devrait être légitimé par les urnes. » « Dans l’attente de votre décision que j’espère conforme à nos échanges antérieurs et à la légalité républicaine, je vous prie de bien vouloir agréer, monsieur le Président, l’assurance de ma considération distinguée. » Voici la copie intégrale dudit cette correspondance :