L’ancien Lion Indomptable était présent ce lundi, à la signature de convention entre la Fécafoot et certaines mairies du pays, en vue de la construction de stades à gazon synthétique. S’exprimant sur la situation de l’encadrement technique de la sélection nationale fanion, Roger Milla estime qu’Alexandre Bélinga et Bonaventure Djonkep, nommés pour assurer l’intérim après le limogeage de Volker Finke méritent d’être confirmés. « Si je peux plaider pour mes compatriotes dit-il, je suis partant pour qu’ils continuent ». Interview.
Quel est le sentiment qui se dégage au sortir de cette signature de convention entre la Fécafoot et les mairies retenues pour accueillir chacune un stade à gazon synthétique ?
Les Camerounais ne veulent jamais écouter ce que Roger Milla dit. Il y a trois ans, je l’avais dit, avant que ne démarre le professionnalisme au Cameroun. J’avais dit que nos villes ont besoin de stades pour que le professionnalisme soit implémenté de façon effective. Personne n’a voulu écouter. Je suis content que la raison me soit donnée aujourd’hui. C’est important d’avoir des terrains, surtout dans les villes qui ont des équipes en première et en deuxième division. Ça va permettre à beaucoup de nos joueurs d’améliorer leur technique. Nous étions hier au stade (dimanche lors de la finale de la Coupe du Cameroun, Ndlr.), on a vu que c’est encore approximatif au niveau de la technique. Je crois qu’avec ces stades synthétiques, on aura d’ici trois à cinq ans, des joueurs d’un niveau plus élevé.
Au-delà de cette symbolique, est-ce qu’on peut penser au regard des discours des uns et des autres, que l’heure est désormais à l’union sacrée ?
Il n’y a aucune nation dans le monde qui marche sans union sacrée. Le Cameroun étant un pays de paix, nous voulons que tout le monde s’accorde pour que nous puissions aller de l’avant. Et pour aller de l’avant, il faut parler le même langage. Le chef de l’Etat a demandé que les choses changent, que le peuple change. C’est ce que nous essayons de faire dans le sport. Nous essayons d’amener les gens à changer. Aujourd’hui, on a mis en place une autre Fédération. Nous devons continuer à discuter, faire en sorte que notre football retrouve sa place. Lors de la dernière Coupe du monde des moins de 17 ans, le Nigéria qui est à côté de nous arrive en finale, et que le Cameroun n’arrive même pas à se qualifier, c’est une honte. Il est temps qu’on fasse travailler notre jeunesse.
Parlons de l’encadrement technique des Lions Indomptables pour évoquer l’avenir des coaches Bélinga et Djonkep. Pensez-vous qu’ils méritent d’être reconduits ?
Je pense qu’il faut les laisser travailler. Ils ont rempli leur mission ; puisqu’ils ont qualifié le Cameroun pour le dernier tour des éliminatoires de la Coupe du monde 2018. Je l’ai toujours dit : il faut donner la chance aux Camerounais. Si demain ça ne marche pas, on va les changer et on mettra un autre Camerounais. On a besoin de retrouver rapidement notre place. Et pour le faire, il faut des gens pour accompagner nos joueurs à la réussite non seulement de la qualification pour la Coupe d’Afrique des nations 2017 au Gabon, mais aussi la qualification de la Coupe du monde 2018.
Et donc vous êtes pour qu’ils soient reconduits ?
Oui, je veux qu’ils soient reconduits. Mais, ce n’est pas moi qui décide. Si je peux plaider pour mes compatriotes, je suis partant pour qu’ils continuent.
Propos recueillis par Arthur Wandji