L’ancien président d’honneur de la Fécafoot s’est exprimé sur le sort de son «ami».
«J’ai beaucoup de regrets pour Iya, franchement. C’est un ami, je ne le renie pas parce qu’il est en prison. Il reste mon ami». Milla Roger l’a dit avec insistance ce week-end. Non sans préciser que «mais s’il m’avait écouté, il ne serait pas là où il est maintenant». Difficile de lire l’état d’esprit de l’ambassadeur itinérant sur son visage. Toujours est-il que le Vieux Lion n’a jamais renié son amitié avec l’ancien président de la Fécafoot, aujourd’hui en détention à la prison centrale de Yaoundé-Kondengui.
Officiellement pour sa gestion de la Société de développement du coton (Sodecoton) où il a passé une trentaine d’années comme directeur général. Une longévité qui est de loin supérieure à celle de la Fécafoot où l’homme n’a passé que quinze ans de sa vie. Mais c’est cette partie de la vie de Iya Mohammed qui a le plus fait écho sur la scène nationale et même internationale. Toujours est-il que la sortie de Milla confirme en partie les soupçons des pro Iya qui voient la main de puissances tapies dans l’ombre du pouvoir pour user des raccourcis politiques pour écarter leur champion dont le poste était déjà très convoité par des proches et autres opportunistes.
Aujourd’hui, il ressort des déclarations et autres faits des uns et des autres que pendant que le Comité de normalisation se met en place pour assainir la maison, se mène une guerre froide sur le terrain pour le contrôle du terrain, pour l’après-Comité. Un combat qui s’est ouvert de façon fracassante jeudi dernier à Anguissa. C’est encore Roger Milla, le coordonnateur du Comité citoyen pour le redressement du football camerounais (Crefc) qui était aux avant-postes de la guerre contre les pro-Iya. L’ancien ami devenu adversaire d’Iya Mohamed en même temps qu’il se réconciliait avec Samuel Eto’o, avec qui il n’était pas en odeur de sainteté pendant un temps, a clairement signifié son opposition à l’association des anciens Lions indomptables, proches d’Iya Mohammed dans le match de gala qu’ils devaient livrer à Ekoumdouma. A l’occasion de la finale du championnat Ekoumdouma foot vacance 2013. Selon une source crédible ayant suivi la crise qui a duré au moins une heure, «Milla a dit qu’il ne veut pas voir les Tataw, Maboang, Kundé et autres qui ont pactisé avec les pro Iya». Cela survient quelques jours après le jubilé d’Emmanuel Kundé, organisé par Maboang et qui a une nouvelle fois vu la division des anciennes gloires de 1990 notamment, mais que Maboang avait relativisé en estimant que les absences étaient le fait des emplois du temps surchargés. Mais on apprend que finalement, les organisateurs d’Ekoumdouma foot vacance parviendront à ramener les uns et les autres à la raison.
Le match de gala verra les anciennes gloires marcher sur les Vétérans du 2-0 d’Ekoumdouma (4-0), pendant que l’équipe de Nkolemen remportait la finale du championnat (3-1) devant Anzhy Makachkala. Les anciens Lions, eux, étaient issues des deux camps en «conflit», en présence d’Antoine De Padoue Essomba Eyenga, ancien vice président de la Fécafoot sous Iya Mohammed. Mais avec une forte implication des «anti Iya» qui avaient une forte représentation du Syndicat national des footballeurs du Cameroun. «Partout où les jeunes peuvent nous solliciter, nous viendront les soutenir parce qu’il faut qu’ils aient aussi l’occasion de sourire, de connaitre des victoires», a justifié Roger Milla, en tentant de faire oublier l’incident du matin : «ça me fait du bien et beaucoup de plaisir de me retrouver comme ça avec Kundé», laisse-t-il entendre.
Lindovi Ndjio