Le jubilé des frères Biyik a pris son envol samedi dans la ville qui les a révélé au monde, Pouma. Son Excellence Roger Albert Milla faisait partie des convives de marque. Camfoot ne pouvait manquer l’occasion d’aller vers le goléador pour une discussion à bâtons rompus.
Il faut dire que l’ex Président d’honneur de la Fécafoot continue à croire en Oman et Kana Biyik. Présent au début et à la fin de la carrière des ces frères qui ont fait la fierté du football Camerounais, le meilleur footballeur africain du siècle a tenu en dépit des multiples rumeurs d’annulation de cette célébration à être présent au lancement des festivités du jubilé de ces deux anciennes gloires.
La découverte des frères Biyik
« C’est moi qui suis allé les chercher pour les faire jouer dans le Tonnerre de Yaoundé. Nous avons fait connaissance au
camp SIC Tsinga. François et André avaient un ami qu’ils
allaient chercher là-bas quand ils étaient jeunes. C’est cet ami qui
m’a conseillé de me rendre à Pouma, où il y a deux bons petits joueurs
dans cette ville. « Il faut que tu ailles les superviser. Ils peuvent
intéresser le Tonnerre Kalara Club « . C’est ainsi que je suis allé à leur
rencontre. Comme je devais aller en Europe, je n’ai pas pu finaliser
avec eux un contrat dans le TKC. Ils ont été détournés. François a
signé au Canon et André à l’Union de Douala.»
« Ce sont deux garçons qui ont apporté leur pierre à l’édifice du
football camerounais. Je crois que personne ne peut oublier ces deux
frères, et d’ailleurs personnes ne les oubliera jamais. Je pense que c’est normal que nous soyons tous à Pouma aujourd’hui. Dans
les prochains jours nous assisterons à une fête grandiose pour ces
deux garçons qui ont beaucoup apporté au football dans notre pays ».
L’élément qui le marque chez les Biyik
« Leur fidélité. Fidélité dans la discipline qu’ils ont choisie,
fidélité vis-à-vis des personnes qui étaient autour d’eux. C’est cette
fidélité qui fait leur force »
Omam sur les traces de Milla ?
« Il a certes suivi mes pas, mais il n’a pas eu la chance d’évoluer au
très haut niveau à cause de ses blessures répétées. Le peu qu’il a
donné à notre sélection nationale suffit pour qu’il fasse parti des
plus grands avant-centres du monde».
Milla en accompagnateur
« Je suis venu accompagner des frères avec qui nous avons défendu les couleurs de notre pays. C’est l’ouverture et il serait
inadmissible que je ne sois pas présent au lancement de leur jubilé
(frères Biyik) ».
Choc générationnel au sein des lions indomptables
« Il n’y a pas de comparaisons entre les générations. Chaque génération a fait son temps. Chaque génération a eu son talent. La génération d’aujourd’hui a beaucoup plus de chance car il y a plus de médias et de sponsors autour des équipes. Mais je pense que notre génération n’a rien à regretter. Car elle a fait connaitre le Cameroun partout dans le monde. Pour moi il n’y a aucun regret là-dessus. Ce que nous avons gagné nous l’avons fait à la sueur de notre front. Nous sommes très fiers de ce-que nous avons réalisé ».
Milla et ses déboires avec la Fécafoot
« Je ne suis pas un employé de la fédération camerounaise de football.
Je crois que les gens doivent un peu réfléchir. S’ils ne réfléchissent pas à la fédération, nous autre derrière nous réfléchissons.
Je ne suis ni membre du comité exécutif de la Fécafoot, ni membre de son assemblée générale. Comment peut-on sanctionner une
personne qui ne travaille pas dans une société ? Chaque fois qu’ils
ont tenu leur assemblée générale ou autre, je n’ai jamais assisté. On
m’a toujours demandé d’aller attendre dehors jusqu’à ce qu’ils terminent. Nous ne sommes pas peut-être intelligents mais notre cervelle travaille. Je suis un peu déçu parce que dans cette fédération, il y a quand même des hommes intelligents à l’instar de Me Nguini, ainsi que des députés de la nation. Ils auraient au moins pu dire à Iya,
qui n’est peut-être pas très intelligent, que ce qu’on est entrain de
faire là n’est pas bon. Ceci ne m’engage en rien. Je n’ai pas été
postulé pour être président d’honneur. Ils ont couru après moi pour me
donner ce poste. Grâce à Mayébi, j’ai été président d’honneur. Je ne
regrette rien. J’ai accepté cette nomination parce que je comptais
apporter un souffle neuf à notre football. Malheureusement ça n’a pas
été le cas. Mais je ne voudrais pas que les camerounais fasse de cette
situation un problème. (Il hausse le ton) Je dis que ce n’est pas une
sanction ou une radiation parce qu’il n’y a que le Chef de l’État qui
peut me radier du football camerounais. Même le ministre ne peut. Il
n’ya que le Chef de l’État. Pour moi c’est une polémique inutile
qu’ils apportent. Je crois qu’ils ont été servis depuis qu’ils l’ont fait ».
L’Ambassadeur Itinérant libéré
« Le combat continuera plus fort que jamais. Ils m’ont libéré. Pour moi c’est un ouf de soulagement. Je peux m’exprimer comme je veux. Avant je me retenais parce que je disais que j’étais toujours président d’honneur. Je peux déclarer tout ce-que je veux. Je peux sortir toutes les bêtises qu’ils font là-bas ».
Sur la Fécafoot
« Vous le savez ! Vous le savez, vous les journalistes. Je n’ai pas
besoin d’enfoncer le clou. Bon allons y : la falsification des
certificats de transfert qui se passe là-bas et nos joueurs
aujourd’hui croupissent en prison au Yemen et un peu partout dans le
monde. Le football des jeunes, tout l’argent que la FIFA verse pour le
football des jeunes… Il y a plein d’exemple de ce genre ».
Un combat stéril
« Depuis longtemps je dis au président Iya: « Président, attention nous
sommes entrain de nous enfoncer. Essayez de changer les choses.
Peut-être il a voulu protéger toutes les personnes qui sont
autour de lui, parce qu’elles sont plongées dans ces malversations. Il
n’a pas voulu écouter, je ne pouvais pas continuer. Chaque fois que je
vais à la présidence, je suis frappé sur les doigts. Le Chef de l’État
me pause toujours la question : « Mr l’Ambassadeur, arrangez moi ce
football ». Comme le Président de la République ne m’a pas encore donné l’onction de le faire, je préfère prendre le devant, et essayer de
décrier ce-qui se passe autour de notre football ».
Milla fécafoot : le divorce consommé
« C’est fini. Depuis un an et demi les rapports entre nous (Milla et fécafoot) n’existe plus. C’est pour quoi quand j’écoute les journalistes raconter n’importe quoi. Vraiment vous-même vous n’êtes pas intelligent. Je vous en-veux parce-que vous allez prendre 200 000 F Cfa là-bas et vous mentez les camerounais. C’est ça qui est grave. Vous vous faites acheter et qu’est ce qu’ils vont vous redonner après ? Je peux vous donner toutes les preuves que vous voulez sur ces propos. Voici une seule : le Pr Pius Ottou il faisait parti du comité citoyen, il a été cherché 200 000 FCfa. Pour un grand homme comme lui, qui a toujours critiqué le football camerounais et la fédération, c’est malheureux. J’ai toujours dit que je ne suis pas un employé de la Fécafoot. ».
Propos recueillis par James Kapnang à Pouma