De sa voix fluette mais ferme, et malgré un propos qui se voulait courtois, Robert Corfou, supposé directeur technique national mais écarté depuis longtemps des cercles de préparation et de décision de l’équipe nationale de football, a donné hier sur le plateau de la télévision nationale un avant-goût de ce qui sera bientôt considéré comme le » grand déballage « , suite à l’élimination sans gloire hier des Lions indomptables en quarts de finale de la 24e édition de la coupe d’Afrique des nation: préparation bâclée, intrigues, mauvaise gestion du groupe et des ressources financières.
Il semble bien que même les envoyés spéciaux de la Crtv en Tunisie, qui avaient pourtant régulièrement juré que l’ambiance était au beau fixe et qu’il n’y avait aucun problème, aient aussi annoncé de grosses révélations…
Dire que c’est une défaite salutaire et une élimination providentielle serrait manquer d’amour pour son pays et sa sélection nationale, pour une compétition que nous voulions marquer de manière historique, en la remportant une troisième fois de suite. Nous en avions assurément les moyens humains, mais nous ne nous sommes jamais donné la peine de préparer cette victoire, convaincus que la chance nous sourirait toujours. Mais la chance ne sourit qu’à ce qui s’y préparent le mieux, comme a pu le prouver le sérieux et la concentration des Nigérians, qui avaient eu la bonne idée de faire le ménage en leur sein après leur entrée dans la compétition, en expulsant trois joueurs de la délégation. Si on peut parler d’un mal pour un bien, cela signifierait que l’élimination précoce des Lions compte tenu des ambitions affichées, devrait permettre de tirer les leçons et de prendre des dispositions pour l’avenir, au moment où s’annoncent, dès juin prochain, les premiers matches éliminatoires jumelés pour la coupe des nations et la coupe du monde 2006. Au-delà de la sélection nationale qu’il faudra recomposer, quelques » anciens » ayant montré quelques signes d’essoufflement dans une atmosphère de fin règne, les principaux encadreurs devraient eux même tirer les leçons de cet échec.
Les coaches égyptien et de Rdc, n’ayant pu qualifier leurs sélections pour le second tour, ont rendu leur tablier. Les nôtres ne devraient-ils pas en faire de même. Et cela ne devrait-il pas s’étendre au ministre de la Jeunesse et des Sports, dont l’implication personnelle dans la gestion du groupe, a laissé bien plus que des séquelles que Roger Milla, ambassadeur itinérant et conseiller du chef de l’Etat en matière de football avait voulu colmater les brèches en allant rencontrer le président Biya dans son village natal au cours de ce voyage fatal pour son épouse?
Voici dont le Cameroun remis à sa vraie place. Es espérant qu’il saura recommencer de zéro. Car au fond il n’était plus rien. Voilà pourquoi il est incompréhensible que quelques voyous de Yaoundé et Douala, voulant profiter d’une défaite dont les seuls responsables sont les joueurs et encadreurs, ont essayer de terroriser les Nigérians résidant au Cameroun en les empêchant de jubiler après une victoire méritée. C’est de la bêtise humaine. Simplement.
A.B.B.