Candidat déclaré aux élections à la Fédération camerounaise de football, le Directeur technique national adjoint n°3 a livré sa profession de foi jeudi dernier à Yaoundé au cours d’une conférence de presse. Laquelle contient une stratégie atypique pour briguer la présidence de la Fécafoot sans extrapoler.
L’enseignant d’Education physique et sportive âgé de 54 ans entend ratisser par la base dans son département d’origine, puis par la Ligue régionale du Nord-ouest avant d’atteindre le fauteuil suprême au niveau fédéral. Confiant et déterminé dans sa bataille, il garde tout son sang froid face à ses colistiers ou éventuels colistiers, et ne craint pas de faire face à Tombi A Roko Sidiki le secrétaire général de la Fécafoot, s’il en était un. Candidat qu’il saura d’ailleurs battre s’il se présentait aux élections. Robert Atah nous a accordé un entretien dans lequel il explique mieux sa stratégie de guerre et les motivations qui entourent sa candidature. Entretien…
Vous avez choisi de postuler au poste de président de la Fécafoot mais, en cherchant d’abord à briguer la présidence dans la ligue départementale de la Momo dans le Nord-ouest. Pourquoi ?
Vous savez, il y a deux conditions à remplir pour que votre candidature soit enregistrée. Il faut être candidat en passant par l’assemblée générale ou alors être parrainé par huit personnes. Je n’ai pas voulu attendre d’être parrainé alors que j’ai la possibilité d’être membre de l’assemblée générale. Donc, j’ai préféré aller commencer à la base. J’ai une équipe (Bome United) que je gère dans mon département et dont je suis le président. Elle a joué le championnat de la saison 2012/2013, ce qui suppose que je suis bien dans la norme requise. Maintenant, je dois me battre pour gagner les élections dans mon département sous le couvert de mon équipe. Et c’est de là que je dois commencer à acquérir la confiance des Camerounais car, si je n’arrive pas à gérer au niveau départemental, je ne pense pas que c’est au niveau national que je réussirais. Donc, je pars la base prendre le vote avant de progresser au niveau de la région puis, au niveau national.
Vous déposerez votre dossier lundi à la fermeture d’enregistrement des candidatures dans pour les ligues décentralisées, avons-nous appris. Pourquoi à la date limite alors que vous étiez censé être sur le terrain de campagne dans votre département ?
Effectivement, la date limite était aujourd’hui (Vendredi 3 octobre 2014, ndlr) mais, la Fécafoot a repoussé à lundi (6 octobre 2014) car, elle a ouvert l’enregistrement des candidatures avec un retard, et il faut que le candidat prenne un peu de temps pour préparer son dossier. Le mien est bel et bien prêt, et je le déposerais lundi matin pour ce qui est du niveau départemental. Et sur la question de la campagne, je ne pense qu’il est tard pour aller sur le terrain car, dans mon département, les populations connaissent que je suis la cheville ouvrière du football à ce niveau, et que c’est grâce à moi que la plupart des activités y sont souvent organisées. Et je suis certain que la victoire à ce niveau est déjà assurée. Au niveau régional par contre, j’ai un adversaire : John Begheni Ndeh. Il n’a jamais eu un adversaire dans la région parce que tout le monde a peur de lui et s’aligne derrière lui. Maintenant que je me suis prononcé, je pense que c’est le moment de le confronter au niveau de la région.
John Ndeh n’est pas en terrain inconnu et pourrait poser un problème à votre élection dans la ligue du Nord-ouest ?
Mon problème c’est au niveau national. Je pense que dans ma région d’origine (Nord-ouest), tout le monde connait mon profil dans le football. Ce n’est pas à comparer. Disons que John Ndeh est entré à la fédération par la voie de la politique et, maintenant, il faut être du métier avant d’aspirer à la fédération. Sauf qu’on dit souvent que l’argent achète parfois la conscience. Mais, je pense que les Camerounais savent que quand on veut le changement, on ne se fait pas acheter.
Dans votre stratégie, vous tenter de contourner la logique du parrainage des huit délégués. Et si vous ne réussissiez pas par les élections dans les ligues décentralisées, que feriez-vous pour aspirer au siège suprême de la Fécafoot ?
Je pense que la procédure de ces élections donne l’occasion à tous les candidats de se présenter soit par l’une ou par l’autre méthode. Si je passe au niveau départemental et que je ne passe pas au niveau régional, j’aurais encore le temps de postuler comme candidat indépendant et maintenant chercher les huit délégués.
Qu’est-ce qui motive votre candidature au poste de président de la Fécafoot ?
Notre football est très mal géré. On ne peut pas parler de professionnalisme au Cameroun alors que les clubs qui disputent le championnat n’ont même pas un terrain d’entrainement. Ils n’ont pas les supporters, ils ne payent pas les primes aux joueurs, bref, on est encore amateurs. On ne peut pas parler de professionnalisme avec un championnat qui commence en janvier et se termine en décembre. Donc, je vais réorganiser le championnat avec un nombre d’équipes limitées, mettre les gazons synthétiques sur les stades des régions. Chaque chef-lieu de région aura au moins un stade avec pelouse synthétique ; je vais rassembler tous les corps de métier, rassembler tous les experts et réconcilier tout le monde et, ensemble, on va travailler en collaboration pour la bonne marche de notre football. Dans les domaines que je ne maitrise pas, comme le marketing par exemple, je vais recruter les experts pour faire le travail, pour qu’ils nous ramènent les sponsors dans le championnat.
Vous êtes l’un des premiers à avoir déclaré votre candidature. Plusieurs activistes du football redoutent une éventuelle candidature de Tombi A Roko Sidiki qu’ils voient comme prochain candidat de la Fécafoot. Est-ce que vous aussi vous le redouter ?
Je veux même qu’il se présente aux élections face à moi. Les autres candidats sont légers. J’estime que Tombi A Roko qui comme moi est de la maison doit aussi présenter son plan d’action comme je l’ai déjà fait. On va tous aller aux urnes. Mais je pense que Tombi A Roko sera mon deuxième vice-président quand je vais gagner les élections. Je ne peux pas penser qu’il a bénéficié des faveurs du comité de normalisation. Il a juste eu la chance d’être secrétaire général et le comité de normalisation l’a sollicité pour normaliser les choses.
Entretien avec Armel Kenné