Premier candidat déclaré pour postuler au poste de président de la Fécafoot, le directeur technique national-adjoint n°3 parle de ses ambitions et déroule son plan d’action.
Vous avez confirmé votre candidature au poste de président de la Fécafoot. Quel est votre plan d’action s’il vous était donné de remporter cette élection ?
Je pense que je serai élu. Et juste après cette assemblée générale élective, je vais mettre un terme au programme que l’ancien bureau dirigeant de la Fécafoot a mis en place pour la construction d’un siège. Je prendrais cet argent pour investir dans les infrastructures. Je vais construire au minimum sept stades. Il s’agira de construire des aires de jeu en gazon synthétique, pour que le football professionnel ne se pratique plus dans la boue et la poussière.
Je vais redorer l’image du football camerounais par la réconciliation entre les joueurs, les joueurs et le public, les joueurs et la Fécafoot. Vous voyez aux entraînements des joueurs qui ne saluent pas certains membres de la Fécafoot. Certains joueurs ne répondent pas aux convocations parce qu’il y a la présence d’autres joueurs. Je pense avoir la capacité de régler tous ces problèmes, parce que j’ai joué au ballon, j’ai entraîné tous ces joueurs qui sont à l’équipe nationale en ce moment et je suis président d’un centre de formation de jeunes. Donc, je connais le problème des présidents de clubs. Le problème de notre football est à la base. Nos dirigeants du football ne s’occupent pas de la base. Ils cherchent seulement l’équipe nationale séniors. Je vais investir tout cet argent que la Fifa donne pour ce football des jeunes pour ces catégories. Je trouverais d’autres sources de financement pour renforcer cela afin que le football soit total et réel.
Pensez-vous pouvoir faire le poids devant un candidat comme Iya Mohammed ?
C’est la question que beaucoup de gens me pose. Ma chance est que j’ai le profil et la compétence. Je vais présenter mon plan d’action aux Camerounais. Ils veulent le changement. Ils sont témoins que leur football ne marche plus comme avant. Iya a tous les moyens, c’est vrai et je n’ai rien, c’est aussi vrai. Mais, j’ai les moyens techniques et la maîtrise de mon sujet. Je ne vois pas celui qui va encore voter pour Iya Mohammed, dès lors que le football ne marche pas dans ses mains.
Ce n’est pas la rue qui vote. Tous les délégués venant des régions auront déjà leur candidat en tête avant de venir …
Le moment venu, Dieu va intervenir. La conscience de chacun va le juger. Même si c’est Iya Mohammed qui les a mis où ils sont, ils l’ont déjà servi pour le temps qu’ils ont mis et ils voient eux-mêmes qu’il faut un changement.
Est-ce que vous n’êtes pas un pion d’Iya Mohammed ?
Iya Mohammed ne connaît même pas jusqu’à présent qui est Atah Robert. Je n’ai jamais causé avec lui. Mais, il sait que je suis son directeur technique national. Mon problème, c’est qu’Iya Mohammed ne peut pas gérer deux grandes institutions à la fois, même si sa tête est comme l’ordinateur. C’est pour ça qu’il gère la Fécafoot à distance. Il se concentre à la Sodecoton alors que la Fécafoot ne marche pas. Ecoutez très bien : s’il démissionne de la Sodecoton pour dire qu’il se consacre à la gestion de la Fécafoot, je retire ma candidature.
Quelles sont vos relations en ce moment avec les gens de la fédération et tous ceux qui vous entourent, depuis que vous avez décidé de porter votre candidature ?
La grande surprise est que tout le monde m’appelle déjà président, même à la Fécafoot. Comme c’est de la bouche, elle a le pouvoir, la force. La volonté populaire qui appelle déjà, Dieu écoute.
Lors de la dernière assemblée générale de la Fécafoot, il paraît qu’Iya Mohammed n’a pas trop apprécié votre candidature, celle d’un Dtn …
C’est vrai, parce qu’il sait que je maîtrise ce qui ne va pas à la Fécafoot. Il sait que je suis de la maison et connais mieux que ceux qui parlent du dehors. Il sait que dans mon programme et ce que je vais dire aux gens, c’est la vérité. Les gens accusent Tomi A Roko, Junior Binyam ou Francis Mveng, comme ceux qui gâtent la Fécafoot, je dis que c’est faux ; le problème est ailleurs. C’est Iya Mohammed le responsable.
Nous sommes dans un scrutin de liste. Les autres candidats, par le passé, ont eu des difficultés à le constituer. Serez-vous capable d’avoir une liste des membres de l’Assemblée générale avec vous ?
En ce moment se déroulent les élections au niveau régional. Il va d’abord falloir attendre et voir qui va être désignés comme délégués dans les régions. Dès lors, il y aura des gens qui ont la même philosophie que moi et qui veulent le changement.
Tous les autres candidats par le passé, ont souvent eu des difficultés à constituer cette liste …
L’époque où tout le monde allait à l’Assemblée générale pour voter Iya Mohammed est passée. Les camerounais ne sont plus aveugles. Même certains membres du Comité exécutif sont contre la gestion actuelle. Mais, ils ont peur de lever la tête. Le moment est arrivé d’agir pour que le football marche.
Entretien mené par Antoine Tella à Yaoundé
Les autres éléments du programme d’action par Robert Atah
– Je vais construire des infrastructures pour le football des jeunes en collaboration avec les mairies. Partout où il y a les marécages, on remblaye pour en faire de petits stades, pour jour le football à sept, à six, à cinq pour les enfants. On pourra le faire dans tous les départements.
– Les textes de la Fécafoot seront revus, ainsi que le code électoral. Les textes actuels ne ressemblent pas aux textes d’une fédération. Ces textes sont là pour protéger certaines personnes et écarter les vrais hommes de terrain. Il s’agira de faire des textes où tout le monde peut se reconnaître. Les politiciens vont aller faire la politique ailleurs et laisser le football à ceux qui ont du métier.
– Les matchs amicaux internationaux. On ne peut pas être à ce niveau où nous sommes, après avoir disputé cinq Coupes du Monde, plusieurs Can et être incapables d’inviter d’autres pays du monde à venir disputer des matchs lors des périodes Fifa chez nous. Je m’attèlerais à ce que le Cameroun accueille les grands pays de football. Tout le temps, on cherche à sortir pour disputer des matchs ailleurs pour recevoir un cachet minable. Il est question d’animer le public camerounais. Les Camerounais veulent voir la France, l’Espagne et d’autres grands pays venir jouer chez nous. Nous en sommes capables, mais, il y a toujours un manque de volonté.
– Je vais tout faire pour que le Cameroun organise la Can féminine, la Can junior, la Can cadet, le Chan. On ne doit pas toujours attendre que les petits pays en football organisent ces compétitions pour qu’on y participe, avec pour ambition d’aller les remporter, alors que nous n’arrivons pas à organiser chez nous.
-Ramener la discipline dans les équipes nationales. Elle manque beaucoup. Les joueurs viennent comme ils veulent, on n’arrive pas à les sanctionner, chacun fait ce qu’il veut. Je suis capable de régler cela.
– Harmoniser les salaires des entraîneurs. En ce moment au Cameroun, il y a des entraîneurs nationaux qui ont des salaires et leurs adjoints n’en ont pas. Dans certaines catégories, les entraîneurs nationaux n’ont pas de salaire. C’est ce qui ouvre la porte à la corruption. Celui qui n’a pas de salaire est tenté de prendre les miettes qu’un joueur va lui donner en guise de motivation. Tout cela va cesser sous mon mandat.
– Organisation de la super coupe. Le champion en titre et le vainqueur de la coupe du Cameroun vont la disputer
– Harmoniser le calendrier de nos championnats à l’international. Nos championnats devraient se terminer au même moment qu’ailleurs, pour permettre à nos clubs qualifiés en compétitions africaines de mieux se préparer.
– La date de la finale de la coupe du Cameroun sera bien connue d’avance. Il suffit de se présenter à la présidence de la république, pour indiquer les points négatifs de retard dans la tenue de la finale. La présidence a constaté que la Fécafoot n’a même pas le temps et vient donner une date pour aller dormir. Eux, n’étant pas du métier, mettent de côté les propositions de la Fécafoot. Je ferai un effort de communication avec le présidence et on va disputer la finale dans de meilleurs délais.
– On parle souvent d’un manque d’argent à la Fécafoot. Je vais créer les moyens pour avoir des fonds. Il y a des moyens. Organisons bien notre football et les moyens vont arriver seuls.
– Je vais arrêter l’histoire où on supplie les Camerounais d’aller au stade. Quand tout va être bien structuré, bien organisé, le public va revenir au stade. Et on va payer le spectacle. En ce moment quand il y a match, on supplie des gens d’aller au stade en leur donnant des billets gratuits
– Le poste de secrétaire général-adjoint à créer. Iya Mohammed qui est le président vit ailleurs et gère la Fécafoot par correspondance. Quand le secrétaire général n’est pas là, la Fécafoot est paralysée.