Rencontré en marge de l’inauguration lundi du Centre d’Excellence de la CAF à Mbankomo, le Team manager des Lions indomptables seniors s’est volontiers confié à notre rédaction sur la préparation de l’équipe, quelques six semaines avant le coup d’envoi du Mondial. L’ancien capitaine des Lions, parti du Tonnerre Kalara Club de Yaoundé en 1994 pour disputer sa première Coupe du monde aux Etats-Unis, est autant favorable pour la convocation en sélection des joueurs locaux, qu’il l’est aussi avec celle des joueurs essentiellement compétitifs avec leur club, en vue de l’expédition brésilienne à venir. Entretien.
Comment trouvez vous ce Centre d’Excellence de la CAF, plus neuf encore au jour de son inauguration ?
Je dirais qu’il est un peu limite de tout ce que j’ai déjà visité. Mais, je pense qu’ici, c’est quand même le top. C’est pour ça que les Lions indomptables, à un moment donné ont sollicité ici, parce que c’était vraiment l’endroit idéal qui allait nous permettre de mieux nous préparer pour librement faire des compétitions. Je dirais qu’il ne nous appartient plus seulement à nous, mais il appartient désormais à toute l’Afrique.
Pensez-vous que ce joyau pourrait constituer une amélioration des résultats chez les Lions indomptables s’ils en prennent pour leur préparation ?
On voit quand même qu’aujourd’hui il y a une évolution. Il y a quelques temps, on ne dormait que dans les hôtels. Et les préparations dans les hôtels sont différentes de celles qui s’effectuent dans un centre. Je pense que depuis que nous venons ici avec l’équipe nationale, on est plus tranquilles, plus reposés. On travaille énormément. Et je pense que ce centre mérite tout ce qu’on nous a montré aujourd’hui. Il ne va plus bénéficier qu’à l’équipe nationale du Cameroun, mais tous les pays africains voudraient bien venir faire leur stage ici, parce que les conditions sont idéales pour que tout aille très bien.
Nous sommes rendus à un mois quelques deux semaines du coup d’envoi de la Coupe du monde. A quel niveau se situe la préparation êtes-vous en votre qualité de Team manager des Lions ?
La préparation de la Coupe du monde a été mise en place depuis le jour où on s’est qualifiés lors de notre dernier match (officiel contre la Tunisie : 4-1, ndlr). Il y a eu des programmes avec le sélectionneur. Je pense que nous sommes déjà très avancés au niveau de la préparation, en ce qui concerne le plan technique. Je pense que les matches amicaux ont déjà été bouclés, et les sites où les joueurs vont logés pour faire une préparation digne de ce nom sont déjà fixés. Je pense qu’au niveau technique et sur le plan administratif, les choses sont déjà plus avancées, et aujourd’hui, on attend juste le moment venu pour rassembler nos joueurs, et ce sera à partir du 20 mai.
Est-ce que vous avez le sentiment que depuis la défaite en amical face au Portugal (5-1), les Lions ont progressé chacun dans son club ?
Ce qui est plus important aujourd’hui, c’est de voir que les joueurs sont très en forme. Il y a quand même une majorité de joueurs qui étaient blessés dès le départ, et qui reprennent un peu la forme. Et ça nous procure un peu de satisfaction, ça nous motive. Je pense quand même que depuis notre dernier match, on a constaté que l’équipe est montée en puissance, même si le score (5-1 face au Portugal, ndlr) peut être gênant. Je pense que le plus important c’est de voir comment a pu dominer ce match là à un moment donné. On a commis des erreurs d’inattention, et je pense que ce sont des choses très faciles à gérer. Je pense que l’équipe sera prête, surtout avec le stage qu’on va faire à partir du 20 mai prochain.
Est-ce qu’il survient parfois dans vos échanges avec l’encadrement technique une possibilité d’amener un joueur local en Coupe du monde, si tant est que vous aussi êtes du Cameroun pour le Mondial 1994 ?
Il y a un sélectionneur (l’Allemand Volker Finke, ndlr), moi je ne suis que le Team manager. L’entraineur est mieux placé pour voir le joueur qu’il pourra amener. Et je pense qu’il a souvent été là pour voir les matches de première division. Il a quand même un œil dessus, de pouvoir prendre n’importe quel joueur, en plus, ce sont des joueurs qui peuvent apporter quelque chose à l’équipe nationale. L’équipe nationale n’appartient pas qu’à ceux qui jouent à l’extérieur. Il y a aussi ceux qui jouent au championnat local. La preuve, si nous autre nous avons intégré cette équipe, c’est grâce au championnat local (il jouait à l’époque -1994- au TKC, ndlr).
Quid des joueurs qui sont très en forme avec leurs clubs en ce moment, mais qui n’ont jamais porté les couleurs de l’équipe nationale A ?
Le coach, c’est quelqu’un de très ouvert. Le but aujourd’hui c’est de donner la possibilité à tout le monde. Et je pense que les joueurs qui sont en compétition ont la chance de pouvoir intégrer l’équipe. Je ne suis pas le sélectionneur pour dire qui sera là ou qui ne sera pas là. On sait quand même que la politique qui menée par l’entraineur aujourd’hui est de prendre les joueurs qui sont sur le terrain, et qui peuvent apporter quelque chose à l’équipe, parce que l’intérêt, c’est que les choses marchent.
Du Brésil, de la Croatie et du Mexique, les trois adversaires du Cameroun en Coupe du monde, quel celui que vous redoutez le plus ?
Moi je pense que tout le monde est pareil. Parce que nous commençons une compétition où nous sommes au même pied d’égalité. Et après, vous savez, le football a ses raisons que personne ne peut savoir. Je ne dirais pas que je suis mieux placé pour l’expliquer, mais, je pense qu’on a toutes nos chances de pouvoir créer la surprise. Je l’espère vraiment, et je pense que notre premier match sera important, et il sera déterminant, et il ne faut pas le perdre.
Entretien avec Armel Kenné