Et soudain, Rigobert Song apparaît dans l’embrasure de la porte. Quelques kilos en moins, des cheveux coupés courts, mais un sourire toujours aussi éclatant, communicatif. L’ancien capitaine du Cameroun, victime d’un accident vasculaire cérébral (AVC) avec rupture d’anévrisme (1), le 1er octobre dernier à Yaoundé, rejoint la salle de rééducation de l’hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière.
Il marche à son rythme, ne présente quasiment aucune séquelle, si ce n’est trois orteils du pied droit encore faibles, «mais je les plie depuis quelques jours».
Bernard Tchoutang, l’ami d’enfance, est à ses côtés. Cet ancien coéquipier chez les Lions indomptables est présent depuis le premier jour de son hospitalisation. L’ancien défenseur de Metz (1994-1998) et de Lens (2002-2004) est aussi cajolé par Bernadette, sa mère, Esther, sa femme, et Jessie, sa cousine, qui le rejoindront un peu plus tard dans l’après-midi. «Au début, je ne pouvais pas aller dans la chambre tellement j’avais mal de le voir avec tous ces tuyaux, je restais dans le couloir et j’attendais, explique Tchoutang. Les femmes étaient beaucoup plus fortes que moi, elles entraient et me disaient comment il évoluait.»
Bernadette a préparé un eru, plat traditionnel camerounais, que le fiston se sent prêt à dévorer. Le médecin lui a demandé plus tôt : «Vous mangez bien ?» Un éclat de rire en guise de réponse. «Tout ce qui passe, je mange, je veux reprendre des kilos, je mange même des chocolats, la nuit.» Song revit.
Robert Pirès nous avait confié au moment de l’annonce de son AVC : «Si quelqu’un doit s’en sortir, ce sera lui.» L’ancien international français connaissait parfaitement l’ami de sa jeunesse messine, le copain de chambrée, son voisin de palier. Song s’en est sorti. La star africaine raconte son incroyable histoire, celle qu’il a vécue et celle qu’on lui a racontée. Il parle comme avant. Il rit comme avant. Vraiment, rien n’a changé. Sauf les dreadlocks qui ont disparu…
« Racontez-nous comment est survenu votre AVC.
J’étais devant la télé, sur mon canapé, à l’étage de ma maison, à Yaoundé, et j’ai ressenti un gros coup de fatigue. J’avais laissé ma porte ouverte parce que quelqu’un devait venir. Si ma porte avait été
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L’interview complet sur le site de l’Équipe http://www.lequipe.fr/Football/Article/Rigobert-song-je-suis-vraiment-revenu-de-tres-loin/763212