Le capitaine de l’équipe nationale du Cameroun ne se reconnaît pas dans les propos qui lui sont prêtés et publiés dans une presse d’Afrique de l’Ouest basée à Abidjan. Contacté par la rédaction de Camfoot.com, Rigobert Song s’est montré étonné et consterné par ce qu’il qualifie de machination gratuite.
Au centre d’une supposée interview accordée à l’Intelligent d’Abidjan juste après la dernière coupe d’Afrique des nations, le capitaine des lions indomptables du Cameroun a tenu à remettre les pendules à l’heure. Pas besoin d’être un professionnel de la communication pour se rendre compte que l’entretien réalisé par Hamed Konin relève tout simplement de l’imaginaire. Pour ceux qui le connaissent très bien, même dans une situation dramatique, le recordman Camerounais des sélections en équipe nationale ne se serait pas laissé emporté par des propos flirtant avec le premier degré.
“Otto Pfister est beaucoup âgé, mais n’est pas sage”, « J’essayais de calmer souvent certains joueurs comme Eto’o qui a voulu retrouver plutôt son club en Espagne que de subir un coach rancunier » ou encore « Je ne pense pas que la Fédération Camerounaise de Football fera l’erreur de reconduire le même entraîneur pour ces échéances aussi importantes » sont quelques morceaux choisis dudit entretien.
Joint au téléphone par la rédaction de Camfoot.com, Rigobert Song a affirmé ne pas se reconnaître dans ces propos. Lui qui, n’a accordé aucune interview à un média Ivoirien après la dernière coupe d’Afrique des nations disputée au Ghana. Le capitaine va plus loin en s’étonnant sur ce qu’il va appeler « une machination gratuite visant à déstabiliser l’équipe nationale. Les gens veulent utiliser des méthodes d’un autre age pour mettre la zizanie entre nous. D’ailleurs, ces propos ne correspondent pas à l’esprit du groupe qui veut être plus uni et plus fort. Nous sommes là pour bâtir et nous ne voyons aucune raison de créer la polémique. » Quand on fait allusion à l’age de l’entraîneur évoqué par le quotidien Ivoirien, Rigobert Song laisse entendre : « Pourquoi parler de son age alors que c’est lui qui nous a soutenu en évoquant nos performances quand on disait que l’équipe est vieillissante ? »
Avant le match crucial des Seizièmes de finale de la coupe de l’UEFA qui opposera le 21 Février prochain Galatasaray au Bayer Leverkusen, Rigobert Song s’est montré serein et ne veut pas se laisser distraire par allégations venues d’Abidjan. Il précise quand même qu’il se réserve par contre le droit de poursuivre s’il le faut l’auteur de cet entretien qu’il n’aurait jamais rencontré.
L’intégralité de l’interview publiée dans l’intelligent d’Abidjan
Football – Rigobert Song repond à ses détracteurs après la CAN 2008 – “Otto Pfister est beaucoup agé, mais n’est pas sage”
Le capitaine des Lions Indomptables du Cameroun, était au centre de toutes les discussions après la défaite de son équipe en finale de la 26e CAN le 10 Février 2008 à Accra, face aux Pharaons d’Egypte. Tous les journalistes camerounais présents au Ghana, l’ont accusé d’être le responsable du but égyptien et l’ont même traité de joueur fini. Dans cet entretien avec l’Intelligent d’Abidjan, Rigobert Song Bahanag, l’enfant terrible de la ville de Nkenglickock au Cameroun et sociétaire du club turc de Galatasaray, explique les raisons de l’échec des Lions en finale contre l’Egypte. Le défenseur central et capitaine des Lions du Cameroun, ne cache pas sa colère et sa déception à la sortie de cette CAN. Entretien.
Song, que retenez-vous de cette phase finale et votre défaite contre l’Egypte ?
Je retiens de cette phase finale, la déception, l’illusion de l’équipe du Cameroun. J’ai compris qu’il y a des personnes qui ont la mémoire courte au Cameroun. Je retiens aussi que la volonté seule ne peut pas faire gagner un trophée aussi convoité comme la coupe d’Afrique des Nations. Sans la discipline tactique et sans un coach rassembleur, le ciel vous tombe sur la tête. La défaite contre l’Egypte n’est pas individuelle. Nous avons perdu parce que nous avons laissé l’adversaire faire ce qu’il voulait de nous. C’est ça, notre erreur.
Vous disiez après la victoire de votre équipe sur la Tunisie en ½ finales que le mental des joueurs camerounais allaient faire la différence en finale face aux Pharaons, qu’est-ce qui n’a pas fonctionné au cours du match contre l’Egypte ?
Oui, personne ne peut nous défier sur notre mental. Sur ce domaine nous sommes beaucoup positifs, car si nous sommes allés jusqu’en finale, c’est grâce à notre mental. Mais ce qui s’est passé en finale est spécial. On ne s’est pas du tout retrouvé sur le terrain, parce qu’on ratait des buts et l’équipe a joué dans un plan bizarre que seul notre entraîneur pourrait vous expliquer. Nous avons voulu sortir de cette prison tactique après ce but assassin de Aboutreka, mais les égyptiens n’ont pas cédé et on a perdu cette finale sur le fil.
Vous chargez apparemment votre coach, alors que les supporters et journalistes camerounais eux vous tiennent pour responsable de la défaite de votre équipe ?
Je ne veux pas rentrer dans ce débat. Moi je ne suis pas un extra terrestre. Je ne pouvais pas me trouver au même moment partout sur le terrain pour empêcher un joueur libre de tout marquage de marquer. Je me souviens de l’action qui a entraîné le but égyptien. Moi je suis allé empêcher je crois Zidan, et pendant que j’étais en lutte très serré avec lui, Aboutreka est accouru sur le côté gauche. C’est quand son vis-à-vis l’a laissé pour venir se mêler à moi et mon adversaire que Zidan a eu le flair de piquer le ballon pour Aboutreka. Il n’a eu aucune trouille pour inscrire le but de la victoire. Donc que ceux qui racontent leur vie arrêtent de se moquer de moi. Nous avons perdu, ça fait vraiment mal à tous les Camerounais, mais ça ne fait pas sérieux d’attribuer la défaite à une personne.
Vous ne vous reprochez vraiment rien sur l’action qui a occasionné ce but ?
Absolument rien, pourquoi voulez-vous que je m’attribue ce but. Je n’ai pas marqué contre mon camp à ce que je sache. Non ! Mes partenaires reconnaissent que je n’y étais pour rien. Les gens aiment faire porter le chapeau de la défaite aux innocents. C’est le travail des hypocrites.
L’entraîneur disait dans une conférence de presse que tu n’étais pas un bon titulaire à ton poste et d’autres te traitent de vieux joueur fini. Comment réagis-tu à toutes ces attaques ?
Je m’en fous de ce que pensent les gens. Je suis encore bon pour jouer au plus haut niveau. Ceux qui me traitent de vieux joueur se trompent. J’ai commencé tôt ma carrière et j’ai disputé ma 1ère Can à l’age de 17ans. Je compte à ce jour 113 sélections en équipe nationale. C’est ce qui fait de moi le doyen du record. Je n’ai que 31 ans. Je ne répondrais pas aux sorties de route de notre coach. Il est beaucoup âgé mais il n’est pas un sage. Il se contredit souvent. Si je suis à ce poste, c’est parce que je suis le meilleur et le plus expérimenté. Je ne lui ai jamais imposé ma titularisation. Il est vraiment dépassé par l’évolution du football. Il a préféré jouer le rôle du père que de se mettre dans la peau d’un entraîneur. Toute l’équipe a joué sur la valeur individuelle des joueurs. Il attendait les honneurs après. Mais il devrait être déçu en ce moment. Il insultait tout le monde, personne ne devrait lui parler ou faire de propositions. C’était lui le tout puissant, alors qu’il avait besoin de conseils. C’est ce qui a cassé le moral des joueurs. J’essayais de calmer souvent certains joueurs comme Eto’o qui a voulu retrouver plutôt son club en Espagne que de subir un coach rancunier.
Quel est ton avenir avec les Lions Indomptables ?
Je suis disponible pour mon équipe, je suis prêt pour les autres échéances qui nous attendent. Il y a les éliminatoires de la Can et du mondial 2010. Je pense que l’entraîneur qui sera là, me fera toujours confiance.
Même si c’est Otto Pfister ?
Je ne pense pas que la Fédération Camerounaise de Football fera l’erreur de reconduire le même entraîneur pour ces échéances aussi importantes.
Entretien réalisé par Hamed Konin à Accra