Responsable de la communication et du marketing à la Ligue de football professionnel (Lfpc) et accusé d’être au service du général candidat à sa propre succession, il s’en défend. Tout comme il dégage les grands enseignements de la dernière réunion de crise tenue mardi dernier entre le président de la Ligue et les arbitres de Ligue 1 et 2.
Qu’est ce qui justifie la tenue d’une réunion de crise entre le président de la Lfpc et les arbitres de Ligue 1 et 2 ?
Vous savez, les arbitres sont un maillon essentiel de cette entreprise de crédibilisation de nos compétitions, au travers de leurs prestations quotidiennes. Ces prestations doivent être exemptes de tout reproche, dans la mesure où, les arbitres ont pour rôle de veiller au respect strict des lois du jeu, de faire valoir l’objectivité et l’équité. Si en dehors de quelques cas isolés, la phase aller des championnats Ligue 1 et Ligue 2 s’est déroulée de manière satisfaisante, les évènements de ces dernières semaines nous font craindre une perversion totale des résultats de nos compétitions. L’équité et l’objectivité sont en train de disparaître de nos compétitions, pour laisser place à l’iniquité, la suspicion, les passe-droits et toutes sortes de comportements contraires à l’éthique. Les incidents observés dans les stades de Mfou, Douala et Bamenda pour ne citer que ceux là lors des 19eme et 20eme journées de ligue 1 ont donc poussé la Ligue à convoquer d’urgence les arbitres de ligue 1 et ligue 2, pour cette réunion extrêmement importante. A l’origine, des erreurs d’arbitrages ayant conduit à des échanges violents entre arbitres, entraineurs et spectateurs occasionnant des fins de matches dans la confusion totale.
On pourrait croire au regard du contexte électoral que le général fait juste son show pour se tailler un électorat le 28 juillet prochain…
Loin de là, le Général Pierre Semengue, président du Comité provisoire de gestion de la Ligue, n’a plus rien à prouver au Cameroun et ailleurs. Son expérience et son savoir-faire ont largement dépassé les frontières nationales et il n’a pas le goût du paraître. Il se passe que la crédibilité de nos compétitions était déjà menacée et la vie des arbitres en danger. Inutile de vous rappeler que quelques jours plus tôt, un arbitre a perdu la vie au Congo, suite à des coups et blessures qui lui ont été assenés par des supporters mécontents. Nous ne souhaitons pas vivre ce type d’incidents dans nos stades et les différentes opérations de charme entreprises auprès des opérateurs économiques ne nous donnent pas le droit à l’erreur.
La recrudescence des mauvaises pratiques dans le milieu arbitral entache le travail de la Ligue qui a juré de faire des hommes en noir des personnes intègres et soucieuses du respect des lois du jeu. Pensez-vous qu’une simple réunion suffise à éradiquer le mal ?
Une simple réunion ne suffirait sans doute pas à ramener l’intégrité dans le corps arbitral. C’est la raison pour laquelle, le président de la Ligue a parlé d’une plus grande sévérité envers les arbitres. Tenez par exemple que le rapporteur de la Commission de désignation de la Ligue, vient d’être suspendu de ses fonctions pour une durée de trois mois. Beaucoup ne le savent pas encore. C’est une mesure forte et légitime et les sanctions seront étendues progressivement si besoin il y’en a. Elles peuvent aller jusqu’à l’exclusion définitive de certains des activités de la Ligue, avec publication de ces sanctions par voies de presse.
On vous reproche Richard Tong, de confondre son statut de communicateur de la Lfpc à celui de communicateur du candidat président Pierre Semengue. Que répondez-vous à cette accusation qui semble fondée ?
C’est des opinions qui n’ont rien à voir avec la réalité. Je me suis jusqu’ici limité à vendre l’image de la Ligue et restituer la vérité lorsque certaines personnes pour des intérêts inavoués, ont voulu la tronquer et manipuler l’opinion. Je pense que la loyauté d’un collaborateur ne doit faire l’objet d’aucun doute. Je suis prêt à travailler avec tous les dirigeants actuels et futurs de la Ligue. Je n’ai pas à communiquer pour un tel ou pour un tel autre aux fins de campagnes électorales. Je sais quelle est la frontière entre les deux fonctions et croyez-moi, je sais me limiter à ce sur quoi on attend de me juger : la communication efficace et efficiente autour des grands chantiers de la Ligue et bien d’autres articulations que nous portons à l’attention de l’opinion publique au quotidien.
Le président et le vice-président de la Lfpc, amis d’hier, sont aujourd’hui des adversaires dans le cadre du scrutin du 28 juillet prochain. Comment réussissez-vous à travailler sans partie pris ?
A la Ligue, il n’ya pas d’amis. Ces personnalités entretiennent des relations strictement professionnelles. Sans plus ! Je salue déjà l’intégrité, la probité morale et l’efficacité du général Pierre Semengue qui est d’une rigueur et d’une discipline incroyable. Il a fixé un cap, il s’attelle à l’atteindre. C’est fascinant pour un monsieur de sa carrure. Cela devrait nous inspirer. M. Franck Happi quand à lui, m’apporte beaucoup sur le plan professionnel et il connait toute la grande admiration que j’ai pour lui. Il faut savoir célébrer nos valeurs et en prendre de la graine. La Ligue pour l’instant, a un seul patron, c’est le général Pierre Semengue.
Entretien avec Christou DOUBENA