« Je voudrai vous dire ce qui s’est dit lors de nos échanges (lundi, ndlr) avec le Professeur Joseph Owona. Il faut dire les choses comme elles sont : on s’est échauffé, et nous, nous étions des frustrés. Mais au bout d’un moment, la marmite s’est calmée, et il a fait des révélations. Je parie qu’il est prêt à les assumer. Mais parce que je connais un peu les pratiques de la Fifa, je peux reconnaître ce qui est vraisemblable et ce qui ne l’est pas.
Le professeur Owona nous a dit que son secrétaire général est un cadeau de mariage pour lui. Tous ceux qui sont mariés savent qu’on ne refuse pas les cadeaux de mariage. Donc, le professeur a dit que son secrétaire général est un cadeau de mariage. Je voudrai vous interpréter d’abord cela : en réalité, vu de la Fifa et connaissant le président de la Fifa qui m’a dit à plusieurs occasions qu’il aimerait aider le Cameroun à s’en sortir, a conseillé au président de la normalisation : “rappelez-vous, les normalisateurs étaient censés être des gens hors du football, qui auraient des compétences juridiques, et qui auraient une certaine étoffe morale et éthique, et dont on saurait par avance qu’ils n’ont aucune intention de se présenter à la Fécafoot“.
Donc le président de la Fifa a conseillé au président de la normalisation, de garder le secrétaire, pour qu’il leur (les membres du Comité de normalisation, ndlr) montre à eux tous comment fonctionne la maison, et que trois mois plus tard ils pouvaient se séparer de ce secrétaire. Mais la suite, nous la connaissons. Ensuite, Joseph Owona nous a dit, ce qui est une erreur de sa part, que l’Assemblée générale de 2013 qui a adopté les textes de la Fécafoot lui a été conseillée, proposée, imposée par la Fifa et il a accepté. Le professeur Owona reconnait que le football camerounais est dans la tourmente à cause de sa décision de s’adresser à l’Assemblée de 2013. Nous pouvons tout simplement regretter que le professeur Owona ait cru bon de demander à la Fifa quoi faire. Quand on est ici et qu’on entend toujours Fifa et Zurich, on peut penser que tous ceux qui sont là-bas sont meilleurs que tous ceux qui sont ici. Ce qui a pu conduire le professeur Owona à accepter ce qu’on lui a dit là-bas, sans opposer toute sa science juridique. Or cette Assemblée de 2013 ne peut pas exister, puisque la normalisation a pour mission de recommencer les élections. L’Assemblée fédérale est le résultat d’un processus électoral. Par conséquent, si le processus est annulé, cette Assemblée cesse d’exister.
On va nous demander qu’est-ce qui fallait faire ? Nous avons dans ce pays, tous les jours, des exemples de ce qu’il faut faire lors des coups durs. Il est déjà arrivé dans ce pays que le chef de l’Etat pour des raisons X, n’organise pas les élections municipales à temps. Qu’est-ce qui se passe ? Les conseils municipaux élus il y a cinq ans, restent en place jusqu’à ce que la nouvelle élection ait lieu. A partir du moment où les élections de 2013 ont été annulées, les organes de 2009 continuent. Donc s’il fallait constituer une Assemblée, c’était celle de 2009. Ensuite, le professeur Owona nous a dit qu’il nous offrait les parrainages. C’est-à-dire que si on était d’accord de présenter nos listes, conformes par ailleurs, il ne regarderait pas le problème lié aux parrainages. Cela lui a échappé dans l’emportement. Il a dit : “même si vous y allez, vous n’avez aucune chance. Les délégués sont confisqués”. Ce sont les mots qu’il a utilisés. Nous sommes avant tout, sportifs et fairplay. C’est pourquoi on n’a pas ouvert nos téléphones pour enregistrer. Mais nous sommes dix oreilles à avoir entendu ça. Et puis, il a dit que pour lui, il n’y avait pas de clubs fictifs. Et c’est là que je lui trouve une excuse : c’est ce qu’il pense savoir. Mais là où nous avons un problème avec le professeur Owona et sa volonté de pureté, c’est qu’il n’a pas montré beaucoup d’entrain à vouloir écouter ceux qui pouvaient même lui donner les noms des clubs fictifs, et les départements où cela s’est passé. C’est vrai qu’il a dit qu’il allait réfléchir, mais on lui a dit qu’il devait être attentif. Il a fini surtout en nous disant qu’il est pressé de partir de la position de normalisateur », a déclaré Joseph Antoine Bell ce mardi devant la presse. Etaient présents, Jules Nyongha et Penne
Par Arthur Wandji