Nos confrères du journal Le Messager dressent une retrospective de l’année 2002 qui s’est achevée il y a quelques jours.
Iya Mohammed recalé
Le président national de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) a initié au cours de l’année 2002 plusieurs réformes à l’effet de reconfigurer le paysage footballistique national. Au cours du Conseil d’administration et de l’Assemblée générale de la Fécafoot des 9 et 14 janvier, il a introduit la suppression des Interpoules et la chambre de recours que nombre de sportifs accusent de tripatouillages. Tout était parti du championnat D1 de 2001 achevé dans la cacophonie générale où Dynamo de Douala et Olympic de Mvolyé ont violemment contesté leur relégation en D2. Parmi les innovations de la Fécafoot figurait aussi la proposition de tenir un championnat de D1 à 18 clubs pour repêcher les deux aigris.
alheureusement pour Iya Mohammed et son bureau aucune de ces propositions n’a été retenue. Les différents conseils d’administration et Assemblées générales les ont plutôt renvoyées recorriger leur copie, tout en souhaitant un bien meilleur fonctionnement de la Fécafoot assortie d’un organigramme plus clair.
Can, et de quatre pour les Lions
Le 19 janvier 2002 au stade du 26 mars à Bamako, le Mali, pays organisateur de la Coupe d’Afrique des nations faisait jeu égal avec le Liberia de George Weah. Le match comptait pour le lancement de la 23ème édition de la Can. Le Cameroun qui y a pris part a connu des fortunes diverses. D’abord le 20 janvier lors de son premier match, les Lions Indomptables plus sexy que d’habitude prennent leur revanche sur les Simbas de la République démocratique du Congo qui leur avaient barré la route au Burkina Faso en 1998. Sous les maillots démembrés porte-bonheur, les Lions Indomptables remportent haut la main la 23ème édition. En plus, le Cameroun a eu la meilleure attaque avec 9 buts devant son rival le Sénégal (6 buts) ; et la meilleure défense sans un but encaissé toujours devant le Sénégal qui a pris un but. Sur les 24 matches du 1er tour, 10 se sont soldés par des nuls. 116 cartons ont été distribués dont 112 jaunes et 4 rouges. Thomas Nkono, l’entraîneur national adjoint chargé des gardiens de buts des Lions Indomptables a été molesté par la police malienne la veille du match Cameroun-Mali. Dans l’euphorie des victoires, le maillot de Lauren Etamè Mayer avait été distrait par des mains habiles.
La course du désespoir
La 7ème édition de l’ascension du Mont Cameroun baptisée “Course de l’espoir” s’est transformée le 24 février en une course de désespoir laissant un mort sur ses tortueux sentiers. Le dossard nº 335, Nyasse Tchikangoua y est passé de vie à trépas, suite dit-on, à une négligence médicale. Au fait, depuis que le principal sponsor Guinness Cameroon s’est retiré de la compétition, son organisation pêche par un désordre désolant. Néanmoins, cette désastreuse ascension a consacré des champions. En messieurs c’est Nkong Nyuy Shey qui a été plus rapide avec un chrono de 4h41mn38s. Chez les dames, la palme d’or est revenue à Ngwang Catherine pour ses 5h20mn03s.
Hayatou * Blatter, le match perdu
Le 16 mars 2002, Issa Hayatou président de la Confédération africaine de football (Caf) défrayait la chronique au Caire. Pour la pemière fois dans l’histoire du football, un Africain et de surcroît Camerounais a osé se porter candidat à la tête de la Fifa. Le grand match Hayatou * Blatter (candidat à sa propre succession) a tourné à l’avantage du second. Aidé par certains occidentaux mais et lâché par les siens, Hayatou n’a pas réussi à briser le mythe. Comme un roseau, Blatter a plié mais sans jamais rompre suite aux multiples scandales à lui attribués. A l’arrivée, on a pris le même Blatter, 139 voix contre 46 à Hayatou, et on a recommencé l’histoire de la Fifa dont la politique actuelle tourne entre autre autour de l’harmonisation du calendrier international du football. L’Afrique devra encore attendre pour espérer changer l’ordre footballistique du monde.
Milla dans l’indifférence
Le 11 mai, le public sportif n’a pas massivement répondu aux festivités marquant les 50 ans de vie du vieux Lion. C’était un stade Omnisports de Bépanda vide aux 3/4 qui a eu le plaisir d’admirer une fois de plus vieux butteur de la Coupe du monde. En l’absence certes de la pléiade des joueurs de renom annoncés pour la circonstance. Milla s’est contenté de quelques vieilles gloires africaines.
Le Sénégal crée l’événement
Les Lions de la Teranga, malheureux finaliste de la Can, 4 mois plus tôt ont battu la France, champion du monde sortant, en match d’ouverture de la Coupe du monde Corée/Japon. L’unique but de Pape Bouba Diop réussi à la 29ème minute a suffi pour rééditer l’histoire de David contre Goliath dans cette expédition qui les conduira jusqu’en 1/4 de finale. Mieux que leurs bourreaux de la Can 2002 les Lions Indomptables sortis au 1er tour, les coéquipiers de El Aladji Diouf ont été poussés à leur dernier souffle par les Turcs. Même si cette percée sénégalaise n’a pas fait oublier la déculottée de Issa Hayatou, elle a néanmoins honoré l’Afrique et son football. Pour la 5ème fois au Brésil vainqueur de l’Allemagne en finale.
A.T.D