Le conseil de la Fécafoot motive l’appel qui va être interjeté et les deux adversaires de Mohamed Iya à l’élection du président de la Fécafoot ont trouvé là du pain béni pour leur campagne…
Jean Baptiste Nguini Effa: Des contrats à revoir
Concrètement, qu’allez-vous changer à la Fécafoot si vous êtes élu?
La Fécafoot doit être gérée désormais comme une entreprise. Si je suis élu, la première chose à faire sera de mettre en place un nouvel organigramme plus fonctionnel et adapté à cette exigence. Ensuite, trouver des ressources humaines indiquées pour appliquer cet organigramme qui comportera notamment un direction des études et projets. Il s’agira aussi de trouver les moyens pour faire fonctionner effectivement les différentes ligues qui n’existent que sur du papier (football féminin, jeunes, futsal, etc) et gérer de façon rationnelle et dynamique toutes les compétitions.
Retenons que je n’ai pas le monopole des solutions en ce qui concerne notre fédération. En fait, pour élaborer mon programme d’action, Je me suis inspiré des 11 ou 12 critères de la Fifa lorsqu’elle vient évaluer le niveau du développement du football dans un pays.
Avec un demi-douzaine de collaborateurs, nous avons pu élaborer un document en deux semaines. Imaginez ce que des états généraux du football que j’appelle de tous mes voeux, regroupant tous les intervenants dans le secteur et toutes les intelligences du pays pourraient produire et déboucher ainsi sur un re-décollage de notre football basé sur un socle solide. Ce qui est dramatique dans notre pays, on a toujours refusé le débat d’idées. Or, quand ça va mal, il faut s’asseoir, réfléchir ensemble et trouver des solutions. Or, jusque là, dans les assemblées générales de la Fécafoot, tout est arrangé à l’avance. Si on faisait comme cela se fait dans d’autres structures, avec des commissions (politique générale, finances, compétitions, marketing), on n’en serait certainement pas là avec ce football au creux de la vague, en dehors bien sûr de quelques résultats excellents de l’équipe nationale.
Vous avez fait savoir que les contrats de sponsoring actuels de la Fécafoot ne rapportent pas assez. Avez-vous une recette pour faire mieux et renflouer les caisses de la fédération?
Le label »Lions indomptables » est aujourd’hui mondialement reconnu. Nous ne l’avons pas assez vendu, parce qu’il y a eu un déficit de marketing et de communication. Or, ce label est une clé pour entrer partout, au niveau des entreprises nationales et multinationales, ainsi que des fédérations d’autres pays, de la Fifa et de la Caf. En vendant mieux ce label Lions indomptables, nous donnerons à notre football les ressources financières, techniques et matérielles nécessaires pour son développement.
Je suis affligé par la sanction que la Fifa vient de prendre contre le Cameroun, consécutive à un acte anti-patriotique posé par les dirigeants actuels, notamment le port des fameux maillots en pièce unique que les Lions indomptables ont arborés lors de la Can 2004 en Tunisie. Déjà en 2002, lors de la Can du Mali, la Fifa avait marqué sa désapprobation pour le port des maillots « démembrés » ou « démanchés ». A la Coupe du monde 2002, au lieu de se conformer aux lois du jeu, le président de la Fécafoot et ses collaborateurs essayèrent de les contourner en faisant mettre une bande noire au niveau des épaules et des aisselles… Point n’est besoin d’être devin pour comprendre que ces gens avaient pris des engagements financiers et matériels personnels et conséquents avec l’équipementier, au point de sacrifier le Cameroun.
Vincent Onana: Pour une commission d’enquête
« Par la faute de quelques prébendiers, toute la nation camerounaise et ceux qui aiment notre football à travers le monde entier se trouvent dans une peine profonde. Je partage cet immense chagrin et je m’engage solennellement, une fois élu à la tête de la Fécafoot, de mettre les choses au bon endroit et de ramener la fierté et la joie dans nos coeurs.
Lors de la suspension du Cameroun en 1999, il avait fallu désavouer officiellement et publiquement le ministre de la Jeunesse et des Sports afin que la sanction soit levée. Cette fois-ci, l’équipe dirigeante actuelle de la Fécafoot doit être désavouée et être contrainte à la démission ou à défaut être immédiatement suspendue de toute activité au sein du monde sportif camerounais. J’invite les autorités publiques à ouvrir une commission d’enquête indépendante pour faire toute la lumière sur les relations ambiguës entre l’équipementier et les dirigeants de la Fécafoot . Cette commission devrait rendre publique les termes exacts du contrat liant les deux parties, la place et le rôle de l’entraîneur Winfried Schäfer, les noms des responsables de ces extravagances vestimentaires… J’invite enfin les autorités sportives à résilier sans délai les contrats de l’équipementier et de trouver de nouveau partenaires. »
Charles Nguini – La sanction n’est pas proportionelle à la faute…
La sanction n’est pas proportionnelle à la faute. Elle n’est même pas en rapport avec la faute invoquée. C’est un problème d’équipement; donc, les joueurs doivent se mettre en conformité. Mais pas au point où l’on nous inflige des sanctions financières et nous retranche des points avant la prochaine compétition. C’est disproportionné. Puis, selon les mêmes textes de la Fifa, lorsque vous violez cet article 4 dont il est question, il est prévu que l’arbitre doit faire le constat et vous sanctionner. Tout cela, au cours du match. Plus loin, lorsque vous allez aux renvois sur les sanctions disciplinaires, celles-ci sont appliquées au cours d’une compétition. Ce qui n’est pas notre cas.
Pour le moment, nous sommes encore sous le choc. Le recours est déjà exercé. Mais il y a des délais pour saisir officiellement la commission de discipline. Il faut savoir comment est-ce qu’on va réagir. Ce à quoi nous nous attelons pour le moment. En ce qui nous concerne, nous les techniciens, nous devons trouver comment faire pour mieux defendre notre dossier. Donc, appréter une requête solide. Cela prendra le temps que cela va prendre. Mais dans tous les cas, la commission de discipline de la Fifa va statuer avant le début des éliminatoires. Il n’y a pas de raison que cela prenne six mois.
Roger Milla: Je n’avais pas dit ?
Est-ce que ma parole compte dans les histoires du football camerounais ? Si tel était le cas, nous n’en sérions pas là aujourd’hui. […] D’ailleurs, je préfère ne plus parler de cette histoire.
E. G. S., Mutations