Qui ne se souvient pas de Kalla Nkongo. Le duo qu’il formait avec Rigobert Song dans l’axe de la défense des Lions Indomptables du Cameroun au début des années 2000 a tout gagné. D’ailleurs, c’est tout juste après sa retraite que l’équipe nationale s’est mise à plonger à la dérive, peut-être que ceci explique cela. Nous l’avons rencontré au cours de la présentation d’une laverie écologique mobile dont-il est l’un des partenaires, et avons discuté, à bâtons rompus, sur l’ambiance au sein de l’équipe nationale.
Quel regard vous portez sur l’équipe nationale actuelle ?
Je suis fier de cette équipe et je profite de l’occasion pour remercier ces jeunes et les encourager de continuer à faire plaisir au peuple camerounais. Ça fait longtemps qu’on avait plus vu cette équipe se battre ainsi sur le terrain. J’étais fier de leur prestation en Coupe d’Afrique des Nations parce que moi-même je ne m’attendais pas à ce qu’ils remportent cette CAN. Je veux qu’ils continuent dans cet élan pour qu’on prépare en sérénité la CAN2019.
Après la CAN, l’affaire Bruxellesgate a un peu terni l’image des Champions d’Afrique. En tant qu’ancien Lion, comment avez-vous apprécié cette situation ?
Ce sont les choses qui peuvent arriver dans le football, mais ce n’est pas bien pour l’image du Cameroun. Ce sont des petits détails qu’on ne souhaite pas parce que ça ternie l’image du Cameroun. Il faut qu’on essaie d’avancer. Je regrette que ce genre de situation perdure au sein de l’équipe nationale. Nul n’est parfait, mais on pouvait mieux gérer l’équipe nationale.
Est-ce qu’à votre époque il vous arrivait de vivre ce genre d’histoire ?
Bien sûr. Il y a eu beaucoup d’histoires. C’est une habitude à l’équipe nationale. C’est pour cette raison que je dis qu’il faut que ce genre d’histoire ne se reproduise plus, nous sommes en 2017 et les mentalités doivent changer. Nous avons vécu ça en 2002 et avant 2002. Nous étions moralement forts et il faut l’être pour surpasser tout ce qui tourne autour de l’équipe nationale. Les joueurs qui sont moralement bas peuvent être affectés. Ce sont des choses que je n’aime pas évoquer parce que ça me fait encore de la peine.
Peut-on avoir quelques clichés de votre expérience?
En 2002, nous avions une équipe qui pouvait aller jusqu’en demi-finale de la Coupe du monde, mais ce qui s’est passé avant et pendant la préparation n’est pas digne d’une équipe nationale, surtout celle du Cameroun. Il s’est passé beaucoup de choses qui ont contribué à l’élimination du Cameroun au premier tour. Je me disais qu’un jour, le Cameroun va arriver en demi-finale, même en finale pourquoi pas, parce cette équipe avait ce potentiel. Mais on a joué une mi-temps et tout le monde était fatigué à cause de tout ce qui s’est passé la veille. Après cette élimination, ce sont les joueurs qu’on a pointé du doigt au lieu de ceux qui encadrent cette équipe. J’étais déçu parce que nous étions affectés et c’est pour ça que j’ai décidé de partir. Je me suis demandé si on n’arrive pas en demi-finale du mondial avec cette équipe, quand est-ce qu’on le fera encore ?
Le Cameroun a t-il les chances de s’en sortir à la Coupe de la Confédération ?
Je suis content de cette équipe. Franchement elle m’a beaucoup surpris. C’est de cette façon que le Cameroun doit jouer. Même si on n’a pas de grands talents dans l’équipe, on joue avec le cœur pour défendre le Cameroun. Et c’est ainsi qu’on pourra faire beaucoup de chose. Il y a encore quelques détails techniques à revoir, mais il y a la solidarité. Tant qu’ils sont solidaires, je pense que ça va marcher. Il faut beaucoup insister sur l’axe central, c’est le plus important dans une équipe. Quand l’axe central est fort, on n’encaisse pas et leur bonne relance donne la chance de marquer.
Louisa Mang