En tant qu’association, n’êtes-vous pas tenus de redistribuer vos revenus à vos membres ? Si c’est le cas, comment expliquez-vous l’augmentation de vos réserves à 1,523 milliard de dollars (US) ?
Après l’annulation de la police d’assurance de la FIFA, consécutive aux attentats du 11 septembre 2001, la FIFA a amendé ses Statuts afin de garantir la réalisation de ses principales tâches à travers la constitution de réserves (voir l’article 73 des Statuts de la FIFA). Des réserves suffisantes ont une importance stratégique pour la FIFA, au vu de sa forte dépendance financière à l’égard de sa compétition phare, la Coupe du Monde de la FIFA™, et de la quasi-impossibilité de s’assurer contre le risque d’annulation de cette manifestation planétaire. Avoir un niveau de réserves adéquat permet par conséquent à la FIFA d’être indépendante d’un point de vue financier et de réagir à des événements inattendus, offrant une stabilité, une durabilité et une confiance bien nécessaires à la communauté mondiale du football. Ces réserves protègent l’avenir de l’organisation, de la Coupe du Monde de la FIFA™, des nombreuses autres compétitions que nous organisons – en particulier au niveau des jeunes, des femmes, du futsal et du beach soccer – et, par dessus tout, du développement mondial du football. Nos réserves actuelles représentent environ un tiers du total des charges de la FIFA sur un cycle de Coupe du Monde. D’un point de vue financier, ce montant est raisonnable compte tenu de la dépendance financière de la FIFA sur un événement qui n’est organisé qu’une fois tous les quatre ans.
Les recettes tirées de la Coupe du Monde de la FIFA 2014™ s’élèvent à 4,8 milliards de dollars. Quel pourcentage de cette somme a profité au pays hôte ?
La FIFA prend en charge l’ensemble des coûts opérationnels de la Coupe du Monde de la FIFA™, tandis que le pays hôte est responsable des coûts de tous les travaux d’amélioration d’infrastructures qu’il entreprend, comme les stades et les systèmes de transport. Pour la Coupe du Monde de la FIFA, Brésil 2014™, la FIFA a investi 2,2 milliard de dollars (US), un montant qui comprend l’intégralité du budget du Comité Organisateur Local.
Par ailleurs, afin de permettre au pays organisateur de continuer à bénéficier des répercussions de la compétition au cours des prochaines années, la FIFA a créé un fonds d’héritage de 100 millions de dollars visant à soutenir les projets de développement des infrastructures de football, le football de jeunes, le football féminin ainsi que des programmes de santé publique et de responsabilité sociale.
En outre, il faut tenir compte de la situation dans son ensemble, et notamment des effets économiques indirects. Les préparatifs pour le tournoi ont vu la FIFA, le gouvernement brésilien et d’autres parties prenantes du secteur brésilien de l’économie réaliser d’importants investissements sur le long terme pour garantir les ressources humaines et les infrastructures nécessaires à l’organisation de la compétition. En outre, des investissements importants ont été réalisés au niveau des infrastructures publiques et dans le développement et la rénovation des aéroports, des systèmes de transport, des installations sportives et des espaces de loisirs.
La redistribution des recettes générées par la Coupe du Monde de la FIFA™ est basée sur un modèle de solidarité (résumé disponible ici sur FIFA.com) permettant à la FIFA de partager les bénéfices entre les équipes participantes, les clubs, le pays hôte et tous les autres membres de la FIFA.
Les recettes budgétisées pour le cycle 2011-2014 étaient de 3,8 milliards de dollars, mais vous avez clos ce cycle avec des recettes de 5,7 milliards de dollars. Qu’est-il advenu de cet excédent d’argent ?
Les recettes supplémentaires générées durant le cycle 2011-2014 doivent être considérées conjointement avec les charges supplémentaires, qui ont atteint 5,38 milliards de dollars au lieu des 3,6 milliards budgétisés. Ces charges supplémentaires sont notamment composées :
– des charges des compétitions – 2,8 milliards de dollars, dont 0,5 milliard ont été utilisés pour les 23 autres compétitions que nous avons organisées en dehors de la Coupe du Monde, notamment les compétitions de jeunes, féminines, de futsal et de beach soccer, qui ne génèrent habituellement pas de revenus et reposent sur les recettes de la Coupe du Monde ;
– des charges liées au développement – un montant record de 1 milliard de dollars a été investi dans divers projets bénéficiant aux 209 associations membres de la FIFA et aux six confédérations, tous étant sujets à des règles strictes en termes d’audit et de conformité ;
– de dépenses relatives à la gouvernance du football (232 millions de dollars).
Au total, 72% de nos dépenses représentent des investissements directs dans le football. Consultez les pages 18 et 19 de notre rapport financier pour de plus amples informations.
Certains clubs se plaignent de ne pas être suffisamment indemnisés pour avoir mis leurs joueurs à disposition pour disputer la Coupe du Monde de la FIFA™. Pensez-vous que cela soit justifié ?
Conformément à nos Statuts, les produits de la Coupe du Monde sont largement redistribués à la communauté footballistique, que ce soit à travers nos associations membres, les confédérations ou les clubs.
La part des clubs a constamment augmenté ces derniers cycles. Pour la période 2011-2014, 70 millions de dollars ont été distribués aux clubs en tant que part des bénéfices de la Coupe du Monde de la FIFA 2014™.
En outre, 88 millions de dollars ont été dépensés dans le cadre de la mise en œuvre du Programme de protection des clubs, lancé en 2012 afin de garantir que les clubs soient indemnisés lorsque leurs joueurs se blessent durant la période où ils sont mis à disposition de leur équipe nationale « A ». Le Programme de protection des clubs sera étendu au prochain cycle avec un budget total de 100 millions de dollars. Il couvrira en outre également le football féminin.
Sur le cycle 2011-2014, la FIFA a généré des recettes de 5,7 milliards de dollars, mais n’a payé que 75 millions de dollars en impôts. Comment est-ce possible ?
Contrairement à ce qui est souvent dit, la FIFA paye des impôts. La FIFA est imposée en Suisse selon les règles fiscales suisses ordinaires régissant les associations. Ainsi, nous sommes imposés sur notre résultat net imposable dérivé des états financiers consolidés (différence produits-charges). Par conséquent, le montant payé en impôts ne peut être comparé au produit total. Il en va de même pour toute entreprise étant imposée sur son résultat net et non sur ses recettes.
À quel niveau la FIFA a-t-elle été imposée au Brésil ?
La FIFA étant basée en Suisse, elle est sujette à l’impôt sur le revenu en Suisse. Cependant, des transactions effectuées hors de Suisse peuvent induire des impôts indirects. Par exemple, la FIFA a payé des impôts sur les recettes générées au Brésil par la billetterie de la Coupe du Monde, qui se sont élevés à 24,3 millions de réaux brésiliens.