Elle a officié dans le tournoi de football féminin des Jeux olympiques de Londres en 2012. Elle est arbitre en MTN Elite Two. Découverte d’une dame qui force le respect parmi les hommes. La semaine de la femme, en prélude à la journée internationale à elle consacrée, s’y prête. Voici un modèle à suivre.
On l’a vue arbitrer la rencontre Nouvelle Zélande – Angleterre, match comptant pour le tournoi féminin de football aux Jeux olympiques de Londres, en 2012. La participation à cette compétition est en réalité, une sorte de consécration. Au niveau mondial, elle a fait valoir son sifflet à la coupe du monde féminine des moins de 17 ans en 2008. La coupe du monde féminine des seniors l’a accueillie en 2011, en Allemagne. Ceci, après avoir figuré aux Jeux africains et à la coupe d’Afrique des nations de football féminin. Ces deux derniers rendez-vous pour elle, relèvent désormais de la banalité. Les stages internationaux, elle les multiplie. Comme en 2010 où elle a passé un mois dans une session de recyclage organisée par la FIFA, au Portugal.
En cette saison 2013, cette originaire de Garoua, dans le Nord, est arbitre centrale en MTN Elite Two. Elle a officié la rencontre Aigle Royal de la Menoua contre Cosmos de Bafia, comptant pour la deuxième journée de ce championnat. Elle a imposé son autorité dès les vestiaires, en rappelant à l’ordre un joueur de Cosmos de Bafia. « Comme je suis une femme, il a voulu me narguer quand je lui ai demandé de présenter comme l’exige le règlement, ses ongles. C’est comme ça avec certains joueurs. », a-t-elle précisé après ce contrôle. Elle recevra d’ailleurs les félicitations des dirigeants et entraineurs des deux équipes, à l’issue de la partie. Ceci, pour une copie propre.
L’expérience qu’elle a acquise lui a permis de faire une différence entre la MTN Elite One et la MTN Elite Two. « En Elite One, l’arbitre court moins. Le jeu est plus tactique. En MTN Elite Two, les joueurs ne calculent pas. Ils se jettent et courent dans tous les sens. Et l’arbitre court plus », rappelait-t-elle à Gervais Tchinda, le commissaire de cette rencontre disputée au stade du Cenajes de Dschang. C’est que, elle a passé quatre saisons en MTN Elite One, de 2007 à 2010. « En 2010, la fédération, en application des textes, a décidé que les femmes ne devaient plus diriger les rencontres des hommes. Après quelques temps, on s’est rendu compte que cela freinait la carrière des arbitres femmes, étant donné que football féminin n’est pas assez développé. C’est pour cela qu’ils nous ont reversées en MTN Elite Two », affirme t-elle.
Carrière
Née le 30 décembre 1981 à Garoua, Raïssa Neguel Damgoua a grandi dans une famille sportive. Elle découvre le sport par l’athlétisme. Elle fait du 100 mètres et du 200 mètres. Elle participe aux championnats d’Afrique de 1990 à 1998. Elle glane une médaille aux Jeux olympiques d’Atlanta, en 1996. Elle participe ensuite, au championnat du monde de la discipline chez les juniors, en 1998.
Arbitre de football, elle le devient en 2000. Elle évolue alors dans la ligue régionale du Nord. Elle passe en Elite One, en 2007. C’est également cette année là, qu’elle est admise sur la scène internationale, un espace qu’elle ne quitte plus. Rare de l’entendre parler, sans écouter une allusion à un séjour à l’étranger.
Raïssa Neguel Damgoua a aussi une vie de femme. Elle est mère d’un enfant de neuf ans.