Victime d’une rupture du tendon rotulien lors du match Cameroun-Maroc samedi dernier et déclaré forfait pour la compétition qui démarre dans quatre jours sur le sol russe, l’absence de l’arrière gauche des Lions indomptables est un casse-tête pour le staff technique.
Choix cornélien, dilemme, énigme, embarras… Un seul être vous manque et tout est dépeuplé ! Confronté au forfait inattendu d’Ambroise Oyongo Bitolo, le sélectionneur des Lions indomptables va devoir trouver une pièce de rechange pour pallier à l’absence du défenseur latéral de l’Impact de Montréal, indisponible pour au moins cinq mois. Joueur clé du système Broos parce que toujours titulaire et élément indispensable dans la défense des quintuples champions d’Afrique, lui trouver un solide et valable remplaçant ne sera pas une mince affaire. Surtout que le technicien Belge, brandit pour justifier son embarras, le fait que plusieurs potentiels successeurs de l’ancien joueur de Coton sport de Garoua soient déjà en vacances. L’homme estime que convoquer dare-dare un mec qui se bronze sur les plages de Copa Cabana ou un autre qui a profité de la trêve pour organiser une série de pique nique avec sa famille, serait rouler droit vers un flop retentissant.
La piste des U-23 écartée
Serait-ce donc finalement dans la tanière des U23 qui ont livré un match amical jeudi dernier face à la France (3-1 pour les Espoirs français) que le technicien Belge ira trouver l’oiseau rare ? Pas si sûr ! C’est d’ailleurs une option que plusieurs techniciens écartent puisque pour une compétition de la taille de la Coupe des Confédérations c’est-à-dire la crème des champions continentaux, un joueur qui n’a pas bénéficier du même volume d’entraînement que Benjamin Moukandjo et ses camarades et qui de surcroît, ne s’est pas psychologiquement préparé pour se jeter dans une telle bataille, pourrait produire un rendement des plus catastrophiques s’il venait à être titulariser. Subjugué entre la frousse, le trop plein d’assurance et l’immensité du travail qui est attendu de lui sur ce flanc gauche, il y a de fortes chances qu’il ne rende pas une copie à la hauteur des espérances.
Mabouka, le couloir des incertitudes
Du coup, Broos pourrait opter pour la permutation qu’il a opéré samedi dernier après la sortie d’Oyongo. C’est-à-dire titulariser Ernest Mabouka Massoussi en arrière droit (son poste de prédilection), pour envoyer le plénipotentiaire de ce flanc droit Fai Collins, jouer les dépanneurs à gauche. Une option qui n’a fonctionné que de façon unilatérale puisque le joueur du Msk Zilina en Slovaquie s’est montré flottant dans le positionnement et impuissant lorsqu’il fallait enrayer les offensives marocaines.
Pour le replacement défensif qui exige de la vitesse et de l’endurance, il est passé à côté de son sujet. Non seulement il n’a pas imposé le pressing aux attaquants adverses mais également, son apport dans global dans le jeu défensif est jugé moribond par plusieurs techniciens. Pendant ce temps, Fai le droitier s’est débrouillé comme il pouvait pour jouer clean. Sa combattivité et son sens de l’anticipation ayant été pour beaucoup.
Fai, un droitier à gauche ?
Face à cette option provisoire qui ne rassure pas, Broos qui ne veut pas gâcher l’euphorie de la CAN2017 à cause d’un mauvais choix, peine à trouver le latéral (parfait) qui viendra aiguiser la complémentarité qu’il faut créer entre ce dernier et les autres membres du quinté défensif que sont Ngadeu Teikeu, Ondoa et Fai. Les cinq ont assuré plus d’une fois l’arrière garde de l’équipe et ce serait de la continuité en termes d’automatismes.
Si le provisoire devient donc définitif, le Cameroun risque gros parce que Fai, pour avoir souvent occupé en dépannage, le poste de latéral gauche au Standard de Liège a des chances de tenir le pari en sélection. Mais, qu’en sera-t-il de Mabouka à droite ? Face à des attaquants rapides, puissants et véloces comme ceux du Chili, de l’Allemagne ou de l’Australie, même l’habituelle solidarité des Lions ne suffira pas à stopper les assauts répétés de ce flanc droit.
Ngwem, le confort du banc de touche
Et si Broos misait donc sur Jonathan Ngwem, le seul latéral gauche de métier de sa fameuse liste ? Là encore, c’est une pluie d’incertitudes. Toujours convoqué mais jamais titulaire, le défenseur de Progresso Associaçao do Sambizanga n’est jamais rentré dans les plans du coach. A force de chauffer les bancs et à regarder ses camarades à l’ouvrage, il a pris goût. L’ancien défenseur de Unisport du Haut-Nkam cumule beaucoup de sélections, mais joue rarement et ne dispose donc pas de l’expériences des joutes internationales. De quoi en rajouter au scepticisme du sélectionneur qui préfère jouer la carte de la prudence.
Castelleto, Guihoata et Cie, les surprises du chef
Quid de Jean Charles Castelleto ? Là encore c’est une option acceptable mais entourée d’à priori. Les inconditionnels de la génération spontanée peuvent rêver de voir le sociétaire du Red Star (Ex Ligue 2) être titularisé dans son couloir de prédilection. C’est un professionnel ; il n’a pas à faire la moue. Toutefois, ses capacités de bon relanceur et l’excellent sens du placement qu’on dit de lui, suffiront-ils à blinder son couloir, bloquer les remontées des milieux de couloirs adverses et s’imposer dans cette défense comme a réussi à le faire le Bibizaine Oyongo ? Si les fans du « blanc » comme on l’appelle, croient en lui, Broos ne s’est pas fait la même religion. Le pauvre sélectionneur en homme surprise qu’il est, serait même capable de titulariser contre toutes attentes, Jérôme Guihoata. Car avec le roi Belge, tout est possible.
C.D.