Dans une dizaine de jours, sera donné le coup d’envoi de la 22ème édition de la Coupe du monde 2022 au Qatar. Dans les différents états-majors, on peaufine les derniers réglages. Les sélectionneurs ayant déjà dévoilé la liste définitive des joueurs retenus, en justifiant au besoin leurs choix, ont déjà en tête l’équipe-type qui sera alignée lors des différents matchs. C’est ce que vient de faire celui du Brésil, futur adversaire du Cameroun.
Du côté des Lions indomptables rien ne semble définitivement acquis et les spéculations vont bon train. Ce qu’on sait pour l’instant c’est la publication d’une liste de 26 joueurs, essentiellement locaux, pour disputer le match amical du 9 novembre contre la Jamaïque. On a appris également qu’une liste élargie d’un maximum d’une cinquantaine de présélectionnés aurait été envoyée à la FIFA. Mais qu’en est-il de la liste définitive avec les 26 joueurs retenus au final ?
En se fondant sur une certaine « tradition » être sélectionné en équipe nationale pour une grande compétition n’a jamais été une mince affaire, surtout lorsque « personne n’a sa place assurée » (sic). Alors que l’échéance se rapproche à grands pas, bien malin qui peut dire avec certitude quel joueur sera donc retenu à tel poste.
Lions Indomptables: laisser de côté le débat sur les uniformes
Au-delà du débat trop passionné sur la tunique que vont arborer les Lions à cette occasion, la question préoccupante du moment devrait être celle de savoir quel visage présentera l’équipe nationale au grand rendez-vous de l’élite du football mondial. L’ambition de remporter le trophée est bien connue mais avec quels moyens, quels hommes, quels dispositifs technico-tactiques, etc.
En principe, ne devraient être retenus pour une compétition de cette envergure que des joueurs performants évoluant dans des clubs et des championnats d’un niveau respectable. Pas de place donc pour des touristes, des danseurs et autres « ambianceurs » sans apport réel pour la cohésion et l’efficacité du groupe. Dans les faits, tout n’est pas si simple, à s’en tenir à certains précédents historiques. Depuis la Coupe du monde de 1982 jusqu’à nos jours, la liste des joueurs dont la contribution a été déterminante pour la qualification mais qui ont été écartés à la dernière minute sans aucune explication convaincante est très longue.
Résister aux pressions
Les rumeurs qui circulent actuellement sur la non sélection de certains joueurs ayant contribué à la qualification ou la convocation d’autres joueurs n’ayant pas le profil indiqué devraient donc interpeller le staff technique quant aux critères de sélection qu’il convient de justifier, au besoin devant la presse comme on le voit en France, au Brésil, en Allemagne et dans d’autres grandes sélections.
Plus facile à dire qu’à faire dans un pays aux « 27 millions de sélectionneurs », où chacun a ses joueurs préférés, son équipe-type. Le talent seul ne suffirait pas dans ces conditions. Les dessous des grandes compétitions sont parfois insondables Entre suggestions, recommandations, pressions plus ou moins amicales, affinités, désir d’exposition des « produits » et rancunes tenaces la tâche ne sera pas aisée pour le staff technique. Une certitude demeure cependant : pour atteindre l’objectif de la victoire finale il faudra retenir rien que les meilleurs à leur poste de prédilection, indépendamment d’autres considérations plus liées à l’émotion qu’à la raison.
Par Jean Marie Nzekoue