Le tirage au sort des poules de la prochaine coupe des confédérations effectué le 12 février dernier au Stade de France à Paris, a déclenché le compte à rebours de cette compétition. Le Cameroun qui va y prendre part pour la seconde fois consécutive en sa qualité de champion d’Afrique croisera dans sa poule le Brésil, la Turquie et les Etats-Unis.
Un tableau relevé pour les Lions indomptables, dans la mesure où le Brésil est le champion du monde en titre. Quant à la Turquie, elle a terminé à la troisième place lors du mondial 2002. Le troisième adversaire du Cameroun, les Etats-Unis, a fini le mondial en quart de finale. Les Lions indomptables de leur côté, sont sortis dès le premier tour, après des prestations pas particulièrement convaincantes. Et depuis cette petite campagne asiatique, l’équipe nationale de football du Cameroun n’a plus vraiment fait parler d’elle. Jusqu’à ce 11 février 2003 ou sous le froid de Châteauroux en France, le Cameroun a essuyé l’une de ses plus sévères défaites face à un adversaire africain. Et au plan du jeu, les Camerounais ne se sont pas montrés probants. Autant dire qu’il y a dans cette conjonction d’éléments, de quoi installer le pessimisme dans bien des esprits.
Pourtant, le prestige écorné des Lions indomptables ne saurait faire oublier qu’il y a un an, encore au Mali, ils ont dominé le continent. Certes de nombreux éléments ont pris une ride, d’autres ont décidé de se retirer (Kalla, Etamé), mais il y a également des éléments qui se sont révélés (Emana, Idrissou, Gouiffé, Atouba, etc.). De l’avis même du sélectionneur national du Cameroun, Winfried Schäfer, le potentiel du Cameroun demeure intact et semble même s’abonnir. Néanmoins, les dernières prestations des Lions indomptables ne sont pas des plus rassurantes. Aussi sommes-nous amenés à nous interroger sur ce qui coince dans la machine Lions indomptables. Si du jour au lendemain, le talent n’a pas disparu, le programme de préparation de l’équipe par contre, suscite quelques réserves. En effet, depuis juin 2002, le Cameroun n’a eu à livrer qu’un match (11 février 2003 contre la Côte d’Ivoire). Certes, il y a eu deux regroupements en Allemagne et au Cameroun, mais rien de folichon. Et dans la perspective de la coupe des Confédérations, un stage et un tournoi sont prévus en Tunisie, au mois de mars avec des adversaires de rang, Tunisie, Algérie et Australie. Une autre rencontre de préparation est envisagée au mois d’avril contre un adversaire à désigner. Une fois de plus rien de très précis. Pour une équipe qui n’est pas engagée dans une compétition officielle pour un moment, il apparaît pourtant nécessaire de se frotter à des adversaires d’envergure pour garder… le pied.
Par ailleurs, le staff technique et administratif de l’équipe nationale devrait maintenir la flamme allumée au sein du groupe. Car, il semble bien que les joueurs ont tendance à se laisser aller, blasés qu’ils étaient par une succession de victoires importantes en Afrique. Il ne faudrait surtout pas qu’ils oublient la piètre campagne de la coupe des confédérations 2001 où le Cameroun a été éliminé dès le premier tour. Il est donc question de redonner une envie de conquêtes aux joueurs. Pour ce faire, il faut susciter une saine émulation au sein du groupe et resserrer la discipline. C’est à ce prix que le Cameroun pourrait ressortir de sa mauvaise passe actuelle. D’ici à la coupe des confédérations, il reste quatre mois pour travailler. Le Cameroun peut retrouver son orgueil et les supporters des Lions indomptables, le sourire.
Simon Pierre ETOUNDI