La commission d’évaluation technique de la dernière coupe d’Afrique des nations, présidée par Roger Milla et composée de Jean Manga Onguéné, Jean Paul Akono, Martin Ntdoungou Mpilé et Dominique Wansi, après deux semaines de travaux, a finalement présenté, il y a quelques jours, ses conclusions à Iya Mohammed.
Rien n’a filtré de façon officielle des murs de l’immeuble siège de Tsinga. Juste des attitudes, des gestes et des procédures qui en disent long sur la détermination de Iya Mohammed, détermination à extraire la gangrène de la tanière des Lions indomptables. Depuis quelques jours, l’affaire a été portée en très haut lieu. Le président de la Fécafoot a expédié les conclusions de la commission Milla au ministre des Sports, au Premier ministre et à la présidence de la République. Cette seule procédure en dit long sur la finalité visée par la Fécafoot. A la question de savoir pourquoi porter en très haut lieu un dossier qui pouvait être discuté entre la Fécafoot et le ministère des Sports, l’on répond que c’est dans le but de prendre toute la hiérarchie à témoin, lorsque la Fécafoot sera amenée à prendre des mesures qui s’imposent. A propos des mesures, le chef du département de la communication, Abdouraman, contacté, s’est montré peu disert . Il affirme tout de même que “la commission a fait des recommandations allant dans le sens de l’amélioration des performances des Lions Indomptables ”. Rien de plus.
Conclusions révolutionnaires ?
Sur le point de savoir si la commission Milla recommande la destitution de l’actuel encadrement technique, Abdouaman botte en touche : “Si les recommandations imposent la nomination d’un nouvel encadrement technique, ce sera quasi irréversible ”. A demis mots, la Fécafoot laisse entendre qu’elle se situe aux antipodes du ministère des Sports qui est réfractaire à la simple évocation de cette hypothèse. Encore que le chef du département de la communication de la Fécafoot confie clairement que la commission Milla a jeté un regard critique sur le travail de l’encadrement technique. Dans les colonnes de Cameroon Tribune, au lendemain de la Can, Iya Mohammed affirmait sans ambages que ce sont les joueurs qui géraient l’équipe. Abdouraman lui emboîtait le pas dans les colonnes de Mutations, abondant dans le même sens. De fait, on peut clairement supputer sur les conclusions de la commission Milla et la promptitude avec laquelle la Fécafoot a fait parvenir le dossier à la haute hiérarchie, même si les personnalités réunies dans le cadre de cette commission ne sont pas nées de la dernière pluie.
Mais quelle peut être l’opérationnalité des conclusions de la commission Milla ?
Ce n’est d’abord pas un hasard si à la tête de cette commission, Iya a porté Roger Milla. Au-delà de son image d’ancien footballeur international, la présence de Roger Milla dans une commission sonne au premier degré comme l’aval de la présidence de la République, Roger Milla étant l’ambassadeur itinérant. Tout se passe alors comme si, en haut lieu, la Fécafoot a eu l’autorisation de réexaminer la gestion des Lions indomptables. Ce qui ne donne plus lieu à aucune spéculation sur la portée opératoire des conclusions de la commission ainsi mise sur pied au lendemain de la Can. Seulement, au moment où cette commission bouclait ses travaux, Otto Pfister présentait son plan de travail, comme pour court-circuiter les initiatives de la Fécafoot. Une chose est cependant sûre, il y aura du grabuge dans les prochains jours autour du banc de touche des Lions indomptables.
Martin Camus MIMB (Nouvelle Expression)