Après l’humiliante coupe d’Afrique des nations, compétition qui veanit juste après la débâcle du mondial brésilien, une idée faisait consensus: le départ de Volker Finke. Peut-être le bouc émissaire parfait, mais le sélectionneur national a cristallisé toutes les rancœurs en raison de ses choix tactiques. De nombreuses voix se sont élevées pour questionner les capacités de l’Allemand, demandant sans délai son limogeage.
Officiellement, le discours de la Fédération camerounaise de football, à travers le président du Comité de normalisation, était celui d’un infaillible soutien au sélectionneur national. Mais en coulisses, le discours est tout autre. « Il a démontré son incapacité. Avec deux échecs fracassants sur deux compétitions d’envergure, faut-il encore spéculer sur sa reconduction ou pas ? », se questionne une source à la Fecafoot. Certains font même état, en Guinée équatoriale, d’une véritable guerre des tranchées entre la fédération et le coach. Dans le même temps, les adversaires du Comité de normalisation ont vite fait d’assimiler le coach à un homme du système Fecafoot, en faisant de lui une des cibles à abattre.
Ceux qui appelaient à un sursaut d’orgueil de Volker Finke, avec une démission après ce nouvel échec, ont été déçu. L’Allemand entend bien aller au terme de son bail qui s’achève en mai prochain. Mieux encore, il espère bien être reconduit puisque pour lui, les causes de l’échec sont à chercher du coté de l’inexpérience des joueurs et de l’environnement autour de l’équipe. Il faut reconnaitre qu’il n’a pas forcément eu les mains libres pour convoquer les joueurs de son choix, comme l’illustre la gestion des cas Chedjou et Song. On peut en tout cas difficilement reprocher au technicien d’avoir failli à sa mission, vu qu’aucune feuille de route, du moins officiellement, ne lui a été donnée. L’Allemand aurait juste eu le feu vert pour reconstruire l’équipe en vue de la CAN 2019 organisée à la maison.
Après la coupe du monde brésilienne, Volker Finke avait, à la surprise générale, été conservé à son poste. Une exception, sinon la seule à l’échelle mondiale après une débâcle aussi affichée. Et ses résultats lors des éliminatoires, avec une nouvelle équipe, avaient semblé donner raison à ceux qui ont choisi de le maintenir à la tête des Lions indomptables. Mais tout cela a été balayé après l’aventure équato-guinéenne. Finke avait pourtant aligné 11 matchs sans défaite entre le début des éliminatoires de la CAN 2015 et le match de poule contre la Côte d’Ivoire lors du premier tour de la compétition. Si le cas du coach et par ricochet de son adjoint, Ibrahim Tanko, préoccupe, le reste du staff, nommé après la coupe du monde, n’est pas forcément concerné. La tactique choisie est visiblement d’attendre la fin du contrat du sélectionneur national. Il s’agit donc d’attendre puisqu’il faudra bien trancher un jour ou l’autre. Avant de revenir dans le top 50 (48e) au mois d’Avril , les Lions pointaient à la 73e place du classement FIFA lors de sa prise de fonction.
Jean Cyprien Ekoko