L’équipe nationale fanion qui a livré mardi 10 janvier, un ultime test contre le Zimbabwe, (1-1) avant de mettre le cap ce mercredi soir sur Libreville au Gabon, où elle va prendre part à la Coupe d’Afrique des nations 2017, laisse dans le cœur du public plus de doute que d’assurance.
De l’engagement, de la rage et de l’envie. De l’attentisme, des déchets dans le jeu et des mauvaises options aussi. En deux rencontres de préparation, les poulains d’Hugo Broos ont montré du bon et du moins bon. Mais le dernier match face à la sélection nationale Zimbabwéenne est venu en rajouter au spectre du doute qui plane au dessus de cette sélection. Face à un adversaire coriace et bien regroupé, les poulains du technicien Belge ont présenté de nombreuses imperfections. L’équipe peine à trouver un véritable fond de jeu, à la différence de ses adversaires de la poule A (Gabon, Burkina Faso, Guinée Bissau) dont les effectifs paraissent plus homogène et plus cohérente et très mobile sur le terrain. Dans tous les compartiments, excepté le gardien de but où Fabrice Ondoa reste indubitablement l’inamovible « gardien du temple », il y’a des choses à corriger surtout si l’on prétend franchir le stade des matchs de poules.
Une défense flottante
Faut-il crier péril sur le duo Nkoulou-Teikeu que le sélectionneur ambitionne de titulariser en défense centrale ? Oui hélas ! Les deux joueurs se sont montrés laxistes, oublieux voire oisifs dans certaines offensives. Pour avoir rarement été associés, ils ont un problème de communication si ce n’est de complicité. Un peu comme la paire Teikeu-Ngadeu expérimentée face à la Rdc il y’a une semaine. Ces deux « cogneurs » présentent quelques signes d’assurance certes mais manquent encore de vitesse. Or, le mur défensif doit se montrer solide et imperméable. Broos qui n’a que deux jours avant le début des hostilités, devra donc trouver le duo idéal : Nkoulou-Ngadeu ? Nkoulou-Teikeu ? ou même Ngadeu-Teikeu pourquoi pas ? Il revient au sélectionneur seul, de trancher. Choix cornélien également au poste de latéral droit. Entre un Mabouka puissant qui sait se montrer incisif et très concentré avec en prime, l’aptitude d’assurer comme milieu de terrain défensif, et un Faî Collins dont le marquage et la participation au jeu donne encore quelques inquiétudes, le coach devra choisir le meilleur risque.
Un milieu en quête d’homogénéité
Le sorcier blanc sait pertinemment que pour gagner il faut de la stabilité. Mais depuis qu’il a atterrit sur le banc des quadruples champions d’Afrique, l’homme a pris la mauvaise habitude de modifier son milieu de terrain presque à chaque rencontre. D’une doublette Mandjeck-Siani à la paire Djoum-Siani ou encore Siani-Ngadeu avec Edgar Salli ou Clinton Njié sur les flancs, Broos continue de chercher le bon tempo. Que dire de l’attaque ? Peut-on gagner une Can sans un sérial buteur ? C’est à cette délicate question que va devoir tenter de répondre le sélectionneur. Car ni Moukandjo, ni Njip Tambe encore moins Aboubakar ou Zoua, champions de l’horoscope ne semblent capables de faire basculer une rencontre sur un coup de rein ou une frappe venue d’ailleurs. Le Cameroun doit presque exclusivement s’en remettre à la chance. Les Lions marquent (souvent) mais ne proposent pas de jeu. Il leur manque un créateur, ce qu’on n’a plus depuis belle lurette.
Une équipe moyenne… qui peut surprendre ( ?)
Dix-sept phases finales de Can. Quatre victoires (1984, 1988, 2000, 2002). Du fait de son glorieux passé, le pays de Franck Boya restera ad vitam aeternam une très grande nation du football africain. Néanmoins, le Cameroun cru 2017 n’a pas grand-chose à voir avec les anciennes générations, celles des Roger Milla, Patrick Mboma ou plus récemment Samuel Eto’o. Même si la nouvelle génération est talentueuse et ambitieuse, elle peine à atteindre les performances réalisées par le passé. Après avoir manqué la Can 2012 et 2013, avant de se faire éliminer dès le premier tour lors de la dernière édition en 2015, l’objectif lors de cette Can 2017 sera d’atteindre au moins les quarts de finale, histoire de stopper l’hémorragie. Les joueurs appelés à remplacer les boudeurs ne sont peut-être pas du même niveau mais auront le respect du peuple. Et joueront très certainement sans pression comme le pensent certains analystes. De quoi libérer les Lions et les rendre de nouveau indomptables ? Question à deux sous !
Christou DOUBENA