Le football perd de son latin dans le royaume de Belgique. Après Zoro, Coly, Eto’o, Emana et bien d’autres, c’est autour de Zola Matumona de résilier son contrat pour motif grave. Suite aux propos racistes tenus par son président, l’international Congolais a décidé de rompre sa collaboration avec le FC Brussels, employeur de Dieudonné Owona.
Une boutade de trop a mis le président du FC Brussels dans le feu de la rampe. Une mauvaise prestation de son équipe contre Charleroi lui a fait revenir dans son état de nature. À la fin du match, après le penalty manqué par l’international congolais, Johan Vermeersche à rappelé à Matumona (devant toute l’équipe) qu’ il devait redescendre sur terre, qu’il n’était plus au Congo et qu’il lui fallait penser à autre chose qu’aux arbres et aux bananes . Des propos suffisamment choquant pour Zola Matumona (23 ans) qui a décidé de mettre fin à son contrat le lien à son « ancien employeur ». Une décision justifiée par les propos racistes et xénophobes prononcés à son encontre par Johan Vermeersch, en sa qualité de président du club. Même si le club Bruxellois n’apporte aucun démentis sur la rupture de la collaboration conformément à la Loi du 3 juillet 1978 relative au contrat de travail, » les médias locaux ont fait de cela un sujet brûlant qui va ternir l’image du sulfureux Vermeersch.
Sans attendre l’issue de ce scandale, le constructeur automobile Kia (sponsor principal du club) a averti vendredi dernier que son contrat le liant avec le FC Brussels allait être rompu en raison des propos racistes tenus quelques jours plus tôt par le président du club Johan Vermeersch envers son joueur congolais Zola Matumona. « Je vous confirme que nous avons averti ce vendredi matin le FC Brussels que nous suspendions définitivement notre collaboration, » a déclaré à l’agence Belga Benoît Morenne, le directeur général de la division belge du constructeur sud-coréen. « Cette affaire prend des proportions qui ne nous permet plus d’associer notre image avec le club bruxellois. Nous ne voulons pas être liés de quelque manière qu’il soit avec des propos racistes. Nous sommes en train d’examiner avec notre service marketing la manière de stopper avec effet immédiat toutes les actions promotionnelles s’appuyant sur le club. »
Par la voix de Nicolas Cornu, le porte-parole de l’URBSFA, l’Union Belge de football a déclaré ne pas vouloir intervenir pour l’instant pas dans l’affaire sans être notifiée par une plainte du footballeur Congolais qui ne tardera pas à venir. En effet, Zola Matumona a laissé entendre par la voix de son avocat que des dommages seront réclamés à son employeur.
La mobilisation des Africains de Belgique
Par la voix de François Ngoumou, président de SolAfrica, une association Belge à but non lucratif, les Africains de Belgique se mobilisent pour soutenir la décision courageuse de Zola Matumona. Dans une lettre adressée à la fédération Belge de Football, il (François Ngoumou ndlr) dénonce les propos tenus par le président du FC Brussels et apporte son soutien sans faille au footballeur Congolais qui, d’après ses propres termes, « a posé un acte courageux dans un environnement hostile et hypocrite ». « L’affaire Zola, est un acte de trop; après les cas Eto »o fils en Espagne, Zoro en Italie et Mbia-Barros en France, pour ne citer que les plus médiatiques. Il est temps pour les instances dirigeantes du Football mondial de sanctionner plus sévèrement les actes racistes et xénophobes quelque soit le statut de leurs auteurs. » Précise le courrier qui fait allusion à une affaire juive sanctionnée sans délais par les autorités Belge. En effet, il y a quelques années en division inférieure, des jeunes d’origines juives ont été pris en partie lors d’un match de football. La sanction de la fédération belge ne s’était pas fait attendre, bien que modeste, elle était un signal fort pour démontrer qu’elle ne cautionnait aucun acte raciste et xénophobe dans les stades.
Si Johan Vermeersch essaye de relativiser ses propos sur le site internet du club, ses sorties médiatiques dans le passé ne plaident pas pour lui. Quelques morceaux choisis :
– En discorde avec le manager du club, il déclare: « Je n’irai jamais acheter le moindre joueur au bordel ! Tous les agents sont des proxénètes… »
– Après une défaite de son club qui se battait pour le maintien, il déclare : « Je vais les jeter dans la mer avec les crevettes. Leurs salaires ? Ils attendront ! »
– Quelques semaines après il ajoute la cerise sur le gâteau : « Je vais acheter 1.000 sifflets et les offrir à nos supporters pour qu’ils puissent siffler les joueurs. » Ou encore : « Pourquoi devrais-je être plus tolérant envers eux que vis-à-vis de mes maçons ? Ces gars sont des poules sans tête. Si j’étais leur femme, je les jetterais à l’extérieur sans la moindre nourriture ! »