Madeleine Michèle Ngono Mani. La capitaine de l’équipe nationale de football féminin, qualifiée pour les Jeux olympiques de Londres, est sortie de ses gonds mardi, au ministère des Sports.
Après leur qualification face au Nigeria, le ministre des Sports les a invitées pour les féliciter. Sauf que ces félicitations autour d’un cocktail n’ont pas été accompagnées d’espèces sonnantes et trébuchantes. La numéro 9 s’est mise en colère. Une colère saine.
“Les encouragements, c’est bien. Mais, après, c’est quoi ? Ça fait pratiquement un mois que j’ai quitté mon club. Après le football, il y a une vie. J’ai mon manque à gagner. Il faut qu’on me le rembourse. Même leur prime un million-là, je doute qu’on va nous les payer. Qu’ils restent avec. Je m’en fous. Franchement, il faut que ça change. Ça ne va pas. Franchement, la prochaine fois, il faut qu’ils disent 100 000F ou 200 000F par joueuse ; Il ne faut pas qu’ils annoncent 10 millions dans les médias. Au quartier, on va nous agresser, alors qu’on n’a rien. Ces 10 millions, il faut qu’on les donne aux joueuses et non aux intrus. Il y a sur la liste des gens qui vont toucher ces primes, des personnes que nous n’avons jamais vues autour de nous. C’est dégoutant.
J’invite les dirigeants à faire mieux. Si c’est comme ça qu’on nous traite, qu’ils ne viennent plus prochainement faire des promesses pareilles. Qu’ils restent chez eux ! Nous savons que nous jouons pour nous, nous nous faisons plaisir. Nous jouons pour rien. Faire mieux, c’est nous encourager, c’est nous payer des primes à la hauteur des prestations, au lieu de se moquer de nous. Nous remportons un match contre l’équipe du Nigeria pour nous qualifier aux Jeux olympiques et ça ne dit rien aux gens ? ».
J-B. T.