Qui est le meneur de jeu du Cameroun ? Ou alors, qui était-il lors du match de vendredi face au Mexique (1-0) ? De Song, Enoh et Mbia, qui est était le véritable dépositaire du jeu camerounais dans l’entrejeu ? Stéphane Mbia peut-être, est-on tenté de répondre. Soit ! C’est le pensionnaire du FC Séville, positionné derrière l’attaque des Lions, qui était consenti par le staff technique pour jouer ce rôle, en l’absence d’un milieu offensif de souche. Pourtant le Cameroun en a au moins un sur son banc de touche. Le jeune Edgar Salli, joueur du RC Lens en Ligue 2 française, est par contre souvent sollicité pour apporter de l’explosivité dans les couloirs.
Hélas, son non titularisation – surtout à son poste de prédilection -, laisse dans la léthargie un milieu de terrain plein de joueurs aux rôles essentiellement défensifs.
Song : sentinelle éconduite
Son cran seul n’a pas suffit pour s’imposer devant la défense des Lions. Il en fallait un peu plus pour un empereur du milieu. L’entrejeu des Lions c’est Song, et Song devrait également être le label de cet entrejeu. Doté d’immenses qualités défensives dans ce registre, il aurait avantage à les utiliser au profit de la sélection. Le Barcelonais aurait mieux fait face au Mexique, d’imposer un pressing haut aux deux baroudeurs qui l’accompagnait dans son territoire. Mais ses replis inopportuns ont souvent mis la charnière en difficulté, encore qu’il souvent abusé des contrôles de balle systématiquement inconfortables pour l’ensemble des défenseurs.
Enoh : pompier incendié
La grosse besogne du milieu de terrain est le propre d’Enoh Eyong. Il ne ménage pas d’efforts pour se l’effectuer. C’est sans doute l’une des raisons pour lesquelles il ne termine jamais un match sans être rappelé au moins trois fois à l’ordre par le central. Face à la sélection aztèque vendredi, le joueur d’Antalyaspor en Turquie, pour l’une des rares fois, n’a pas écopé d’un carton jaune, et ses replis autant que son coéquipier Alex Song, a permis aux Mexicains de dérouler en première mi-temps sans inquiétude aucune, surtout via son meneur de jeu, Giovani Dos Santos.
Mbia : le convalescent presqu’évanescent
Utilisé dans le même registre que face à l’Allemagne le 1er juin dernier, Stéphane Mbia a mieux fait face au Mexique en disputant déjà toute la partie. Son apport dans le jeu offensif des Lions n’était pas moins signifiant. Seulement, sa volonté et son envie démesurées n’ont pas suffit pour convaincre de son regain de forme physique, après une préparation, émaillée de blessures. Il a néanmoins tenu, et a de temps à temps, porté le danger dans le camp adverse. Ses tentatives au but n’ont cependant toujours pas réussis.
Armel Kenné