C’est définitivement la plus belle finale de la Coupe du monde de la FIFA jamais organisée qui s’est terminée ce dimanche. L’histoire retiendra que c’est l’Argentine qui s’est sauvée de justesse avec le trophée. Elle a battu la France aux tirs au but à l’issue d’un match nul 3-3 très intense et émotif. Plus révélateur encore, c’était aussi une sorte de couronnement, tardif, pour probablement le plus grand footballeur de notre époque. Il est aussi peut-être le plus grand de toutes les époques, ce cerveau énergisé de Lionel Messi, trente-cinq ans et mille matchs dans son étonnante carrière.
En lui seul, ce match était d’une surcharge émotionnelle insoutenable. C’était une rencontre qui semblait avoir été gagnée au moins quatre fois en 120 minutes avant de l’être finalement avec le dernier tir du tournoi. Et même dans cette séance là, il y a eu un rebondissement. Cette finale de la Coupe du monde était censée se résumer à une confrontation entre deux génies. Et on parle quand même de deux pièces de talent taillées par Dieu lui-même, Messi et Mbappé. Ils ont marqué de leur empreinte cette compétition. Kylian Mbappé a inscrit le premier triplé d’une finale de Coupe du monde depuis Geoff Hurst en 1966 et a quand même perdu.
Mais le match s’est également terminé de manière un peu disgracieuse, avec les pitreries du gardien de but argentin Emiliano Martínez. Il a intimidé les tireurs français, et a fêté sous leur barbe après chaque coup de pied raté. Même les mises en garde de l’arbitre ne le calmeront pas.
Cette coupe du Monde va finalement façonné l’histoire de Leo Messi à bien des égards. Il a inscrit sept buts à Qatar 2022 et a remporté le Ballon d’or du meilleur joueur. Il a joué contre certains des plus grands footballeurs de la planète. Il a fait tout cela à 35 ans.
En plus, il fait partie de l’histoire plus large de cette extravagance sportive de 7 milliards de dollars. Lorsque Messi a reçu le trophée de la Coupe du monde, l’émir du Qatar, qui est également son employeur, lui a offert un vêtement princier.
Chacun a clairement eu pour son argent, et le Qatar a organisé ici la plus parfaite des finales. En plus, les meilleurs joueurs de la finale, sur le podium, Messi, Mbappé, sont des ambassadeurs rémunérés de Qatar Sports Investments via des contrats vertigineux avec le Paris Saint-Germain. C’est un incroyable exploit.
Cette Coupe du monde a offert du le spectacle qui apporte joie et drame. Et ce sentiment de solidarité de l’Argentine a été sublimé par l’éclat, la forme resplendissante de Lionel Messi. Cela a permis d’élever ce tournoi au rang de l’une des plus grandes histoires sportives.
Il a été sublime pendant tout le match. Dès le début, les couleurs étaient parfaites. Le bleu profond de la France, l’albiceleste de l’Argentine, la pelouse vert tilleul, les lumières blanches et froides du stade. Les cinq premières minutes de chaque rencontre impliquant Messi ont fait couler beaucoup de salives. Et durant ce temps, il scannait les plans de l’adversaire pour mieux s’ajuster. Il scrute les espaces, fait un panorama, marche, scrute ses adversaires. Et les pas de marche de Messi ne sont en rien des marches sans but. C’est de la réflexion. Il les utilise pour rapidement mouvoir ses yeux. Son cerveau tourne pendant qu’il croque du code.
Avec un Angel Di Maria titularisé d’entrée, l’équipe d’Argentine était plus équilibrée et fluide qu’à n’importe laquelle de leur rencontre jusqu’ici. Il pouvait divertir les français sur la gauche, mais un divertissement qualitatif. Messi était presque trop impliqué. Certains observateurs avaient peur qu’il ne se fatigue trop rapidement.
La Pulga va prendre ses responsabilités pour inscrire le penalty consécutif à une faute sur Di María. Le deuxième but de l’Argentine fut un magnifique travail collectif. Messi y a contribué en effectuant une sublime passe à 45 degrés. Di María a fini le boulot de manière experte, puis s’est effondré, ivre de bonheur.
Fidèle à sa réputation, Didier Deschamps va redessiner son attaque et permettre à la France de revenir dans le match. Et c’est ainsi que les rebondissements ont commencé. Mbappé a fait 2-1 à la 80e minute, puis 2-2 avec une finition magnifiquement pure 90 secondes plus tard.
L’Argentine qui semblait tranquillement se diriger vers la gloire semblait épuisée, perdue, finie. Puis elle s’est redonnée espoir, en marquant à nouveau par l’intermédiaire de Messi, avant que Mbappé ne remette les pendules à l’heure. Puis viennent les tirs au but et le dernier moment de grâce.